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En passant à Lourdes
Lourdes n’est pas seulement le pèlerinage le plus important de la catholicité, et qui attire annuellement six cent mille visiteurs ; ce n’est pas seulement le lieu béni d’où s’envolent tant d’ardentes prières, où tant d’espoirs se réalisent, où les maux s’apaisent et la foi grandit, où les apparitions répétées de la sainte Vierge permettent de croire à sa présence encore prochaine : c’est aussi l’un des plus beaux sites des Pyrénées, et la puissance du Créateur s’y manifeste avec autant de certitude que la bonté compatissante de la Vierge dans la grotte de Massabielle.
Abstraction faite de ceux qu’y pousse la curiosité, quand on se rend à Lourdes c’est pour approcher de la source miraculeuse et prier ; on y vient pour guérir aussi; et la hâte est bien naturelle de tous les pèlerins qui, débarquant du chemin de fer, se rendent directement au but assigné par un désir longtemps caressé. Toutefois, il n’y aurait pas qu’une diversion profane à retarder d’une heure ou deux, quand le permettent la santé ou le temps dont on dispose, le moment d’approcher du lieu saint pour gravir en funiculaire (les bagages déposés en passant à l’hôtel), la montagne voisine d’où le panorama de Lourdes apparaît dans son cadre émouvant de grandeur. Les yeux contemplent un spectacle inoubliable dont l’unité permet de comprendre et de retenir des détails qu’une connaissance successive et partielle ne saurait fixer dans notre mémoire. Quand plus tard, de retour au foyer, nous voudrons évoquer Lourdes pour y situer nos prières, c’est l’image emportée de là-haut qui viendra préciser nos souvenirs.
L’ascension du pic du Jer ne prend qu’un bon quart d’heure. Une croix haute de quinze mètres en domine le sommet et sanctifie nos impressions. Adossés au dédale chaotique et sublime des Pyrénées, c’est devant nous, à perte de vue, la grande plaine du Béarn et de la Bigorre ; très loin, un amas de maisons qui se devine : c’est Tarbes ; d’un autre côté, quelques blancheurs dans des noirceurs de sapins : c’est Pau. Ici et là, de gros villages qui paraissent minuscules ; plus près, un lac aux eaux tranquilles et bleues... plus près encore, Lourdes même qui s’étale en un panorama vivant.
Les eaux du Gave, écumeuses et rapides, qui au delà de la ville la bordent transversalement, font soudain un angle brusque et la coupent en deux : à droite, la ville proprement dite qui compte près de 8.000 habitants, la vieille bourgade commerçante avec ses monuments publics et, planté sur un roc, son ancien château-fort devenu le musée pyrénéen ; à gauche, la cité religieuse composée de couvents, d’hôtels, de magasins d’objets de piété, où se dégage, de la verdure sombre des arbres, la blanche basilique près de laquelle on devine la grotte miraculeuse et les sources de guérison.
Ainsi localisée, enserrée dans la boucle du Gave et d’ailleurs fermée par des grilles, dégagée des contingences profanes, la cité religieuse peut être visitée d’une manière plus digne d’elle, plus compréhensible aussi et plus riche en souvenirs. Pour y pénétrer, un pont franchit la rivière et donne accès à l’Esplanade des Processions: deux larges allées, longues de 300 mètres, qui mènent au pied de l’église du Rosaire et à la Basilique, située dérrière l’église et plus haut ; à gauche et à droite, des pelouses décorées de monuments pieux ; à l’entrée de l’esplanade, le Calvaire des Bretons, haut de 12 mètres ; à l’autre extrémité, une immense statue de la Vierge couronnée. Cette esplanade a été aménagée pour le déploiement des foules qu’attirent les pèlerinages : la commémoration de la première apparition (11 février), l’Annonciation, le pèlerinage national du 18 au 25 août (c’est pour ce pèlerinage que part de Paris vers le milieu d’août lé train de malades dit "train-blanc"), la fête du Rosaire et la fête de l’immaculée Conception donnent lieu à des solennités d’un éclat exceptionnel, notamment à d’impressionnantes processions de nuit. L’organisation n’en a été possible que grâce à ces deux allées parallèles qui permettent de canaliser le flot des fidèles sans en gêner l’évolution.
Au delà de la statue de la Vierge couronnée, l'hémicycle du Rosaire s’arrondit devant l’église du Rosaire ; de l’église du Rosaire, deux escaliers montent à l’hémicycle de la basilique ; de là, deux rampes conduisent à 20 mètres plus haut, à la crypte ornée d’innombrables ex-voto; au-dessus enfin, se dresse, svelte et blanche, la basilique. Cette progression d’ordre architectural est d’un effet grandiose assurément ; mais plus grand encore est l’effet produit par la foule des fidèles qui remplissent l’esplanade, montent ou descendent des deux côtés du Rosaire, montent ou descendent les deux rampes de la basilique. De jour ou de nuit, cette immense procession qu’abritent les bannières et qu’exaltent les cantiques est bien la plus émouvante, la plus troublante manifestation de la foi qu’on puisse imaginer.
L’émotion est très profonde aussi, et plus douce, à voir, entre la basilique et le Gave, la grotte de Massabielle, où, en 1858, la Vierge apparut à une jeune bergère, Bernadette Soubirous, fille d’un meunier de Lourdes et lui dit: Je suis l’immaculée Conception. Une statue de la Vierge y occupe la place où se produisirent les apparitions ; un autel y est dressé et l’on y célèbre plusieurs messes par jour à l’époque des pèlerinages ; comme ornements, le roc de la grotte est couvert de béquilles laissées là par les malades guéris et d’innombrables ex-voto ; à l’entrée, une petite chaire s’élève d’où le prédicateur exhorte les assistants massés au dehors, debout ou assis sur de simples bancs de jardin, et prie avec eux. La fontaine miraculeuse sort de la grotte par une fissure du rocher et disperse ses eaux dans des bassins et dans trois piscines destinées aux malades et porte ces mots : Allez boire à la fontaine et vous y laver, février 1858, selon la prescription de Bernadette elle-même.
Et le contraste est grand entre çette simplicité traditionnellement voulue pour conserver intacte l’origine du pèlerinage et le faste déployé pour remercier la Vierge aussi généreusement que peut le faire l’humanité reconnaissante.
publié en 1926
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En 1958, la basilique Saint-Pie-X est une basilique catholique souterraine a été inaugurée lors du centenaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous. Sa construction a nécessité la destruction préalable, en 1956, du "Monument de la Paix", sorte de monument aux morts religieux qui avait été édifié en 1920 après la Première Guerre mondiale, afin de libérer le terrain nécessaire.
le monument aux morts apparait au premier plan
plan de 1926
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MON PERE PARTICIPA EN 1932 AU PELERINAGE DU DIOCESE DE LILLE
en excursion (1932)
et une autre excursion (1932)
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image publiée en 1946
image publiée en 1947
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pélerinage à lourdes : prière et espoir pour les malades (1948)
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