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Qu'est ce donc que l'Angélus ?
Faisons un peu d'histoire, pour commencer : dès le moyen âge, on sonnait la cloche des donjons et des beffrois, le matin pour le réveil, à midi pour le repas et le soir pour le couvre-feu. En 1095, au Concile de Clermont, la pape Urbain II (un pape français) engagea les fidèles à réciter trois fois par jour, à l'occasion de ces trois sonneries la salutation angélique pour attirer la protection de la Sainte Vierge sur la première Croisade qu'il venait de décider. Cette pratique se répandit bien vite dans le monde chrétien et elle persista même quant les Croisades furent terminées : les chrétiens d'alors sentaient qu'ils avaient toujours besoin de la protection de la Mère de Dieu. Et chaque jour, fidèlement, ils continuaient à réciter pieusement leurs trois Ave Maria. (C'est le nom que porte l'Angèlus en Italie).
Au XIV° siècle, le pape Jean XXII fit précéder chacun des Ave Maria d'un court verset tiré de l'Evangile de l'Annonciation, et c'est le pape Saint Pie V qui sans doute acheva de lui donner sa forme actuelle en ajoutant le verset Ora pro nobis et l'oraison Gratiam, puisqu?on le trouve dans l?édition du Bréviaire qu'il fit publier en 1570.
Enfin c'est à Louis XI que nous devons la sonnerie actuelle, car par dévotion à la Très Sainte Vierge, il ordonna de sonner, en 1472, la cloche de N-D de Paris pour inviter les fidèles attiédis à réciter cette salutation à Marie. Cette coutume fut bientôt répandue dans toute la France et elle est encore observée dans tous les pays catholiques.
Comment se fait cette sonnerie ? Trois coups triples suivis d'une volée de cloches. Trois coups triples pour nous rappeler les trois Ave Maria demandés ; la sonnerie en volée pour exprimer la joie du peuple chrétien à saluer sa Mère.
Mais que nous rappelle-t-elle, cette sonnerie, courante à la campagne, parfois délaissée en ville parce que remplacée par un long coup de sirène ? Souvenons-nous qu'à l'origine, Urbain II demandait la protection de Notre-dame sur les Croisés et la lutte qu'ils avaient entreprise. Calixte III renouvela cette demande lorsque les Turcs, au milieu du XV° siècle, menaçaient d' envahir l'Europe.
Abbé J. Zirnhelt
Un tableau célèbre de Jean-François Millet, intitulé L'Angélus, nous montre deux personnages, un paysan et une paysanne, recueillis, mains croisées, interrompant leur travail tandis que l'angélus tinte au clocher de l'église figurant à l'arrière-plan...
article extrait du magazine LE CHOEUR (Journal des Enfants de Choeur de France) n°128 du février 1958
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