LE TUBE REDRESSEUR 35 W 4

Les postes universels, appelés aussi "tous-courants", posent un problème en apparence insignifiant, celui de la lampe de cadran.
Tous les usagers d'un radio-récepteur reconnaissent l'utilité de la lampe à cadran : indiquer la mise sous tension d'abord, favoriser la lecture des noms de stations ensuite.
Pour les postes du type "alternatif", pas de question, puisque les filaments des lampes témoin sont alimentés en parallèle sur ceux des tubes; par contre dans les "tous-courants", les solutions sont... acrobatiques parce que les filaments sont branchés en série.

Il y a tout d'abord la lampe de 6,3 V-0,1 A aux bornes d'une résistance d'une soixantaine d'ohms: résultat surtension au démarrage. Le remplacement de la lampe 0,1 A par une 0,3 A est une solution à la surtension; mais par contre, le cadran est peu éclairé. Autre formule: la lampe de cadran placée en série dans le circuit anodique; solution acceptable, mais si la lampe meurt pour une autre raison, le poste est muet et le dépanneur... s'amuse.
Radialva avait installé sur certains de ses récepteurs, il y a quelques années, un petit contact commandé à retardement par le passage du courant dans la self de filtrage; excellent procédé, certes, mais l'action retardatrice déplaît parfois au client.
Il y a peu de temps, une autre solution a vu le jour avec un tube redresseur d'une conception spéciale: le 35 W 4. Cette valve comporte un filament de 32 V-0,15 A entre les broches 3 et 4. Ce filament a lui-même une prise entre les broches 4 et 6. La totalité s'insère normalement dans le circuit de chauffage (3 et 4); aux broches 4 et 6, on dispose la lampe de cadran cependant que l'anode est reunie en 6.
A la mise sous tension, la chaîne filaments (en série) chauffe, la lampe de cadran s'allume progressivement. Le courant d'anode apparaît ensuite et amène notre lampe témoin à sa tension normale.
C'était simple, mais encore fallait-il pense à faire une lampe spéciale pour cet usage.

Jean des Ondes - Le Pèlerin (années 1950)