Il s'agit de publicités de postes et d'équipements de T.S.F. publiées en 1932.

Le 9e Salon de la T.S.F,. organisé par le Syndicat professionnel des industries radioélectriques, a ouvert ses portes, hier, au Grand-Palais, coupole d'Antin.

Inauguré officiellement, à 11 heures, par M. Queuille. ministre des P.T.T., le Salon sera honoré aujourd'hui, vers 15 heures, par une seconde visite ministérielle, celle de M. Meyer, ministre de la marine marchande,

Réunissant, cette année, cent soixante exposants, cette magnifique exposition des derniers progrès réalisés en T.S.F., tant en France qu'à l'étranger, restera ouverte au public jusqu'au 18 septembre. Les visiteurs très nombreux se sont pressés devant les stands où se manifeste nettement le triomphe du poste secteur, c'est-à-dire de l'appareil qui permet au plus profane des amateurs de goûter à toutes les Joies de la radiophonie : une prise de courant sur le secteur et une manœuvre simplifiée à l'extrême met aujourd'hui toutes les émissions européennes à sa disposition.

Cependant et grâce à la perfection actuelle de l'alimentation directe sur le secteur, le 9e Salon présente le poste récepteur idéal pour l' "usager", il convient de souligner aussi les progrès considérables apportés soit dans les autres modes d'alimentation des postes récepteurs, soit dans les divers appareils comme les haut-parleurs où, en particulier, le diffuseur électrodynamique marque sa priorité incontestable sur son ainé l'électromagnétique.

Dans toutes ces catégories d'appareils, l'effort considérable apporté, cette année, par la fabrication française apparaît couronné d'un plein succès, tant pour le fini irréprochable des pièces détachées que dane la fabrication impeccable et la présentation heureuse des appareils.

Une vaste salle agréablement décorée, où ont lieu des démonstrations et des expériences diverses, attire aussi beaucoup les visiteurs. A côté du compteur d'entrées à rayons infra-rouges, qui enregistre automatiquement et sans aucun contact les passages, on peut y assister à l'amplification des bruits faibles, tels que le bourdonnement d'une mouche. Chaque jour aussi aura lieu une séance de télévision sortie enfin du domaine restreint du laboratoire pour entrer dans la pratique.

Dans une autre salle sont groupés des appareils quî constituent une rétrospective de la T.S.F.

Ainsi, dans un cadre agréable où se font entendre d'excellents orchestres, la grande manifestation annuelle de la T. S. F. constitue une exposition complète et parfaite.

Un grand banquet, auquel assistaient de-très nombreuses personnalités, a été donné, le soir, sous 'la présidence de M. Queuille. Plusieurs discours y ont été prononcés.

M. Brenot, président du syndicat professionnel des industries radioélectriques, après avoir rendu un émouvant hommage à la mémoire du général Ferrié. grande figure de soldat, de Français et de savant, s'est félicité qu'on paraisse enfin renoncer aux vieilles querelles doctrinales qui opposaient, en matière de radiodiffusion, l'étatisme aux initiatives privées. Nous en avons terriblement pâti. On a concilié les deux thèses : à côté du réseau d'Etat fonctionne un réseau privé. qui, laissé à ses seules ressources, n'en est pas moins parvenu à réaliser un effort magnifique.

En possession de ces deux organisations. l'une plus puissante, mais plus rigide, puisque sous l'estampille de l'Etat, l'autre d'une nature plus souple, plus adaptée aux initiatives hardies, d'un emploi souvent plus facile pour l'expansion de la pensée française parce que moins officielle, notre pays va disposer bientôt, au service de la radiodiffusion, du meilleur outil susceptible d'être étudié actuellement. Il pourra ainsi reconquérir rapidement, dans le concert hertzien des nations européennes, la place que, pour le plus grand dommage .de l'influencé française, il a si malheureusement perdue.

Répondant à M. Brenot., le ministre a souligné qu'en attendant le vote encore lointain du statut-définitif de laradiodiffusion qui mettra un terme aux controverses de doctrine, il n'avait pas cru devoir s'abstenir des réalisations nécessaires. Et il a rappelé ce qui a été fait et indique ce qu'on va faire.

Un nouvel émetteur, sept fois plus puissant que l'ancien, et de meilleure qualité, a été mis en service à l'Ecole supérieure des P.T.T. Quatre postes nouveaux ont été commandés : celui de la région parisienne, celui de Lyon, de Toulouse, de Nice-Monaco-la Corse. Prochainiement, dès que les formalités d'acquisition des terrains ou des bâtiments seront terminées. les postes de Marseille, de Bretagne-Thourie et 'de Lille feront l'objet de commandes.

Envisageant la création d'une taxe que paieraient les usagers de la radiodiffusion, M. Queuille a déclaré :

- Une taxe modérée, dont le produit ne devra, en aucun cas, être supérieur aux dépenses de l'Etat pour la radiodiffusion, est trop normale pour au'elle puisse être sérieusement contestée. Grâce à elle, nous pourrions améliorer la qualité des programmes diffusés.

Ayant indiqué les travaux actuellement poursuivis pour mettre fin aux interférences radioélectriques entre stations émettrices et aux parasites industriels, M. Queuille a conclu :

-Au lieu de nous borner à opposer au sujet de l'avenir des conceptions différentes, unissons-nous pour réaliser et développer les progrès immédiatement possibles.

Le ministre a été longuement applaudi.