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Eh oui! Le temps passe... Lucky Luke, l'undes personnages phares du 9me art va, d'ici la fin de l'année, fêter son demi-siècle d'existence. En effet, la première aventure du cow-boy solitaire, "Arizona 1880", a été publiée, fin 1946, dans l' "Almanach Spirou 1947". Au fil du temps, le personnage va changer, essentiellement dans son comportement d'ailleurs. A l'origine, Lucky Luke avait parfois des manières plutôt brutales pour se débarrasser des bandits qui pullulaient dans son univers, tuant même parfois ses ennemis. La censure de l'époque va s'en mêler et très vite Lucky Luke va modérer ses ardeurs de justicier expéditif. Plus tard, en 1983, lors de son apparition sur le marché américain, par le biais notamment de dessins animés, Lucky Luke va même arrêter de fumer. Une résolution exemplaire qui sera remarquée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui, pour saluer cette sage décision, décernera sa médaille d'honneur à Morris, le "père" de Lucky Luke.

 

Destin hors du commun

Pendant plus de deux ans, de 1940 à 1942, Maurice de Bevere apprend à dessiner par l'intermédiaire de cours par correspondance donnés par un certain Jean Image (cinéaste français, hongrois d'origine, de son vrai nom Emerich Hajdu, 1911-1989) qui deviendra un célèbre réalisteur de dessins animés, notamment avec "Le loup et l'agneau", "Aladin et la lampe merveilleuse" et ses séries télévisées comme "Les aventures de Joë" (un p'tit bonhomme qui chevauchait des insectes de 1960 à 1962) ou "Kiri le clown" (1966-1969).

Fasciné par Hergé et son "Tintin au pays des Soviets", Maurice de Bevere s'attache à lire et relire cet album qu'il recopie intégralement plusieurs fois. En 1943, il est enfin engagé dans un studio de dessins animés où ses collègues de travail, débutants comme lui, s'appellent Pierre Culliford (qui deviendra Peyo, le père des Schtroumpfs) ou André Franquin (le géniteur de Spirou et de Gaston Lagaffe). Malgré les oppositions de ses parents qui voient d'un mauvais œil leur fils se lancer dans "... un métier où l'on ne gagne pas sa vie", le jeune de Bevere s'obstine. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, passionné de westerns, Maurice de Bevere dessine les premières planches du cow-boy LuckyLuke au bas desquelles il appose pour la première fois (et pour longtemps) sa nouvelle signature: Morris.

 

Vedette internationale 

Traduite dans plus de vingt-cinq langues, l'oeuvre de Morris a acquis une renommée mondiale. Lauréat d'innombrables prix, titulaire de nombreuses décorations et récompenses internationales, Morris a reçu l'hommage de ses pairs en se voyant décerner le "Grand Prix Spécial 20me anniversaire" au cours du «Festival International de la bande dessinée d'Angoulême 1993" pour l'ensemble de son oeuvre. Mais, la plus grande satisfaction de Morris, c'est d'avoir touché et fidélisé le plus large public possible: plus de 260 millions d'albums de Lucky Luke circulent dans le monde. Et c'est sans compter avec tous ceux qui suivent les aventures du cow-boy solitaire à travers sa série de dessins animés (diffusée depuis cette semaine sur Arte, 26 épisodes de 25 min., du lundi au jeudi, à 19h00).

 

Une nouvelle aventure

Comme pour fêter son 50e anniversaire, Lucky Luke nous revient avec une nouvelle aventure aussi drôle que trépidante, "Le Klondike" (aux éditions "Lucky Productions"), qui est aussi le 77me album de la série. L'histoire en bref: avant la ruée vers l'or, le Klondike n'était qu'une vaste étendue sauvage battue par des vents glacés. Un jour, un prospecteur y a découvert une petite pépite d'or et tout a changé... C'est dans ce cadre à la fois glacial et enfiévré que nous retrouvons Jasper, ex-majordome de Waldo Badminton, le "Pied Tendre", dont la parfaite éducation avait tellement étonné les cow-boys, au point que Lucky Luke avait été obligé de s'en mêler (lire "Pied-Tendre"). Jasper est lui aussi parti à la recherche des providentielles pépites. Mais, depuis quelque temps, Waldo et Lucky Luke n'ont plus de nouvelles. Inquiets, ils partent ensemble à sa recherche, bravant les tempêtes, les ours, les rapides, sans oublier, les desperados que la soif de l'or rend plus dangereux encore... Dans cet excellent album, Jolly Jumper prouve qu'elle sait faire des emplettes toute seule; quand à Lucky Luke et son compagnon d'épopée, ils feront la connaissance d'un certain Jack London et passeront la nuit dans une cabane qui va rappeller bien des souvenirs aux fans de Charlot. Yann ("Les Innommables") et Jean Léturgie (un habitué de la série) signent un scénario riche en rebondissements, et qui, comme c'est souvent le cas dans les aventures de Lucky Luke, est inspiré de faits réels. Quant à Morris, malgré son âge (73 ans le 1er décembre!) il démontre une fois de plus qu'il dessine toujours plus vite que son ombre.

 

 

article publié en 1996 

 

 

 

 Lucky Luke et Morris en 1985 (photo AFP)

 

 

 à droite : une planche - ici en version anglaise - qui n'est pas sans rappeler le film La ruée vers l'or de Charlie Chaplin

 

 

 en 1993

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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