ACCUEIL | LE NORD ET UN PEU DE BELGIQUE | MAXENCE VAN DER MEERSCH |
Maxence Vandermeersch dit Maxence Van der Meersch, né à Roubaix le 4 mai 1907 et mort au Touquet-Paris-Plage le 14 janvier 1951, est un avocat et écrivain français, dont l'œuvre principale est L'Empreinte du dieu, prix Goncourt en 1936.
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à propos du film LA MAISON DANS LA DUNE de Georges Lampin, sorti en 1952.
La disparition récente de Maxence Van der Meersch n’a pas clos, pour autant, les violentes controverses qu’avait soulevées la parution de "Corps et Ames". Il est, toutefois, regrettable que ce livre — âprement discuté — ait quelque peu contribué à reléguer dans la pénombre le reste de l’œuvre d’un des plus vigoureux romanciers de notre époque. C’est pourquoi il faut espérer que le nouveau film que Georges Lampin a tiré de "La Maison dans la dune" contribuera à donner au public un aspect plus conforme et plus exact des écrits de cet auteur. Nul roman — à vrai dire — n’était plus typique de l’œuvre de ce peintre chaleureux des régions frontalières des Flandres.
Ces horizons lourds qui écrasent les dunes sablonneuses, piquetées de gerbes de colza et battues des vents ; ces grèves mouvantes où s’enlisent les chiens policiers, ces bourrasques qui cinglent les visages burinés des contrebandiers fuyant devant les douaniers, voilà le climat propre aux romans de Van der Meersch que Lampin a recréé fidèlement sur l’écran. Avec l’atmosphère enfumée des estaminets de rouliers où se mélangent l’odeur âcre des pipes, le parfum entêtant du genièvre et la senteur épaisse des chopes de bière brune.
Voilà en quelque sorte le cadre de l’action car un drame violent s’inscrit entre les portants de ce décor pittoresque. Sylvain, un brave garçon du Nord — un peu fraudeur comme il se doit — est partagé entre l’amour de deux femmes. D’un côté, une belle fille plantureuse, égoïste, et fort éprise de luxe et de confort, le pousse a se lancer à corps perdu dans la contrebande. De l’autre, une pure et tendre jeune fille, lui fait entrevoir toutes les promesses d’un avenir honnête mais limité aux strictes joies de la famille. C’est vers ces deux pôles que le pauvre garçon est tour à tour attiré. La voix de l’honnêteté parlera en fin de compte, mais pour se faire entendre elle aura causé pas mal de dégâts et entraîné le héros de cette histoire dans une suite d’aventures assez désastreuses et chèrement payées par lui, au prix de son sang et de sa liberté !
Ginette Leclerc — en vamp maléfique des brumes nordiques — ajoute avec ce film un nouveau fleuron à sa couronne de "belle garce" du cinéma. Marie-Claire Olivia oppose à cette rivale à la séduction irrésistible son pur visage d’ingénue. Roger Pigaut est la victime de ce conflit avec les élans de colère et de lâcheté du héros qu’il incarne. Une mention toute spéciale revient à l’excellent Jean Chevrier dans un rôle assez inattendu de policier fourbe et bagarreur.
publié en début d'année 1952
Pour satisfaire les goûts de taxe de Germaine (G. Leclerc), Sylvain (R. Pigaut) est devenu fraudeur...
... Mais en fuyant les douaniers, il découvre Famour de Pascaline (Marie-Claire Olivia)
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