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Sur ce qui est actuellement la Place du Théâtre ou dans ses environs immédiats se trouvaient, il y a quelques siècles : la Chapelle des Ardents, le Beau-Regard et le Pilori.

 

Exactement à l’endroit où était élevé l’ancien Théâtre (où se trouve à présent le terre-plein du débarcadère des tramways Mongy) s’élevait une Chapelle qui remontait au XIIe siècle. Dans ce petit sanctuaire on vénérait Notre-Dame de Joïel (ou du joyau) ainsi qu’une chandelle miraculeuse qui avait été donnée aux Lillois par l’évêque d’Arras, Lambert de Cuines, En 1233, une bulle du Pape Innocent VI mentionne ce cierge.

Cette chandelle de Joïel avait le pouvoir de guérir "le mal des Ardents" ; elle provenait de quelques gouttes de la Sainte Chandelle d’Arras auxquelles on avait ajouté de la cire pour en faire un cierge. Lors de chaque procession, le clergé de l’église Saint-Etienne portait ce cierge dans le cortège.

En 1825, le Magistrat ayant déclaré que "la Chapelle des Ardents ainsi que les échoppes accolées gênaient la circulation", les fit démolir.

Notre-Dame du Joyau et le Cierge des Ardents furent transférés dans une chapelle que Jean RuffauL fit construire, en 1825, au-dessus; de la tombe de sa famille. Cef édifice, ainsi que la statue et le cierge, furent détruits dans l’incendie lors du bombardement de 1792 par les Autrichiens.

 

Le Beau Regard

Entre l’actuelle Chambre de Commerce et le Rang du Beau-Regard, on construisit en 1425, "le Beau-Regard", rangée de cinq échoppes doubles, alignées sur le Marché. Il y avait deux échoppes devant, l’actuelle rue Grande-Chaussée et les trois autres accolées à l’édifice du Beau-Regard, sorte de belvédère de 5 mètres sur 7 et d’une quinzaine de mètres de hauteur environ.! Vers la fin du XV e siècle, les occupants de ces boutiques (pour la plupart des changeurs et des vendeurs de sel) s’installèrent plus commodément en ville ; ils furent remplacés par des commerces de luxe : soieries brodées d’or ou d’argent, gants, joyaux, etc...

Philippe II, en 1564, vendit le Beau-Regard à la ville qui elle-même le mit en vente en 1617 pour obtenir des fonds afin de construire la Caserne des Buisses. Le nouveau propriétaire voulait y bâtir six maisons à deux étages, mais le Magistrat le lui interdit, car la démolition du Beau-Regard avait très avantageusement dégagé la Petite Place.

Et c’est le rang de maisons lui faisant face (actuellement le Café du Beau-Regard) qui en prit le nom.

Pour finir un détail curieux : entre le Beau-Regard et le Rang à poteries (l’actuelle Chambre de Commerce) il y avait une grille que l’on appelait "Treille". C’est sur cette grille que le Sergent du Prévôt des Marchands brisait les tonneaux de vin ou de bière déclarés impropres à la consommation. Et devant le peuple (que la chose amusait) le contenu, par la Treille, s'écoulait dans les égouts.

 

Le Pilori

Sur la Place du Théâtre se trouvait aussi "le Pilori". Devant la Halle échevinale, on construisit, en 1524, une tourelle en maçonnerie, toute rehaussée de sculptures et surmontée d’une lanterne en bois, fortement ajourée sur laquelle on exoosait les patients.

Démoli en 1639, on en construisit un autre devant le Palais-Rihour qui était devenu le siège du Magistrat. Toujours devant la Halle échevinale, on avait installé une plate-forme réservée aux supplices. Dans le registre des Sentences Criminelles (Archives de la Ville) il y est relaté que le bourreau n’avait pas de traitement fixe, mais "qu’il touchait 33 sous pour une décapitation et 4 livres pour uné pendaison". On y trouve aussi, qu’au XV* siècle, son aide, appelé "Tue-quiens" percevait un sou pour trois chiens errants qu’il abattait.

 

 

l'ancienne place du Théâtre avec, à gauche, le Beau Regard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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