ACCUEIL | LE NORD ET UN PEU DE BELGIQUE | ROUBAIX - LE MEMORIAL COMBAT DU LION ET DU TAUREAU (1899)

 

 

 

 

 

Pour la Fête Nationale, le 14 juillet 1899, il fut organisé, à Roubaix,  un combat entre un taureau, Venaito, et un lion, Goliath. Au jour fixé, une dizaine de milliers de personnes avaient pris place dans les arènes. La majeure partie de l’assistance était composée d’étrangers à la ville, de belges et d’Anglais, des envoyés spéciaux de journaux parisiens et anglais avaient fait le déplacement. Il était dit que la réunion serait troublée, car une lettre anonyme avait averti la police qu’un anarchiste venu de Bruxelles, allait lancer une bombe dans la foule. La sécurité fut donc renforcée. Il n’y eut pas d’attentat. L’enthousiasme tomba avec l’entrée du lion Goliath, le Roi du Désert,  qui donnait l’impression d’un vieil asthmatique peu disposé à une lutte. Venaito, le taureau, ne se fit guère prier et chargea le lion ; celui-ci s’agrippant sur la tête de son adversaire, essaya de le mordre, mais le taureau d’une brusque détente, envoya promener notre Goliath qui fit "descente de lit".

 

Le combat en resta là. On eut beau essayer d’exciter les deux bêtes, rien n’y fit. Le lion pacifiste à tous crins se refusa de reprendre les hostilités. Le taureau négligea un adversaire aussi peu combatif. Pour apaiser le public insatisfait, il fut décidé d’estoquer le taureau. Le lion contemplait la scène d’un œil tranquille. Ce fut alors la bagarre… le public arracha les pancartes, qu’il balança dans l’arène, ainsi qu’une grêle de projectiles improvisés. Au milieu des huées, des spectateurs descendirent dans l’arène et l’un d’eux dégainant une canne à épée, voulut aller pourfendre le pauvre lion.

 

 

 

D'après un article paru dans un quotidien régional de 1934. A gauche : photo du journal.

 

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Article paru en 1899 :

 

UNE LUTTE ENTRE LION ET TAUREAU AUX ARÈNES DE ROUBAIX

 

Le 14 juillet, a eu lieu aux arènes de Roubaix une lutte entre un lion et un taureau. Contrairement à ce que l’on pourrait penser c'est le roi des animaux qui fut vaincu. Il en est du reste presque toujours ainsi dans les courses de ce genre. Les cornes du taureau sont des armes puissantes et terribles contre lesquelles le lion ne peut que difficilement lutter. Le combat dura peu. Les deux adversaires mis en présence, le taureau, après une minute d'hésitation se rua sur le lion et le renversa. Celui-ci poussant un rugissement épouvantable, le saisit au garot, mais un coup de corne terrible le rejeta pantelant sur le sol. Dès cet instant, il s'enfuit sans répondre aux attaques du taureau qui lui labourait les flancs de coups de cornes. Un râle énorme s'exhalait de sa gueule entrouverte tandis que parfois il relevait la tête regardant la foule d’un air infiniment malheureux mais toujours noble. Pendant ce temps, le taureau hébété, le regard vide, le contemplait sans paraître se rendre compte de sa victoire. Helas! elle fut de courte durée le fameux toréador Mazzantini devait bientôt la rendre vaine d'un coup de son espada.

 

 

 

 

 

 

 

 

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