La Pévèle et l’origine de son nom

Le nom de Pévèle vient du latin : pabula. pabulas, qui veut dire : pâturage. La Pévèle faisait partie du pays de Tournai, lui-même membre de la "Cité des Ménapiens" et s’étendait jusqu’à la Scarpe. Au moment de l’organisation de la Châtellenie de Lille, à l'époque léodale, la Pévèle était divisée en deux parties, la partie Nord eut comme chef-lieu Cysoing et la partie Sud, Orchies. Actuellement seul Cysoing est considéré comme étant la capitale de la Pévèle.

Cysoing et l’origine de son nom

Cysoing de son nom latin "Cisonium" se lit pour la première fois en 867 dans le testament de Saint Evrard, ainsi que dans les chartes de la princesse Gisèle et dans celles du prêtre Wulgaire, chapelain de Saint Evrard. Cependant certains indices laisseraient supposer que Cysoing remonterait à l'époque qui précéda l’occupation romaine, mais ce n'est là qu'une hypothèse. Les hypothèses formulées au sujet de l’origine du nom de Cisonium, Cysoing, sont nombreuses. Certains historiens font dériver le nom de Cysoing de celui d’un chef d'armée du nom de Coesnnius qui avait fait construire un château autour duquel se serait bâtie une ville, appelée alors "Coesona". D'autres disent que le nom de Cysoing se rapprocherait du nom de ""Cysenghem" ou "Cyshem" c’est-à-dire "Villa de Cyso", et ce Cyso serait un personnage germain : la finale "oing" viendrait d’un autre personnage romain ou germain du nom d’Onius. D'autres encore rattachent le nom de "Cysoing" à des racines celtiques : "Ci sen". ruisseau marécageux : ou "Cwson", ruisseau caché. Toules ces hypothèses n’ont rien d’invraisemblable, et il se pourrait donc que l’origine de Cysoing précéderait l’occupation romaine.

Toutefois une autre hypothèse prévaudrait sur les autres, c’est celle de Buzelin qui nous dit que le nom de Cysoing, Cisonium, viendrait de "Cis" qui veut dire en deçà, et de "Onius", "Onium", "Oing", qui veut dire en deçà de l'Oing. En effet le nom d’Onius était donné au petit ruisseau qui serpente entre la ville et la région boisée et marécageuse qui se trouve au sud, ruisseau bien connu des cysoniens, appelé maintenant "Le petit Riez". Cette petite rivière qui n'est jamais à sec, descend des hauteurs de Bourghelles et se jette dans la Marque, après avoir alimenté les fossés de l’ancien château seigneurial et les viviers de l’ancienne abbave.

Le ruisseau coupe le territoire de Cysoing en deux parties à peu près égales dont les terres sont totalement différentes géographiquement, et géologiquement. Au Nord, c'est la craie marneuse et ses terres labourables tandis qu’au Sud, c’est l’argile, ce sont, les prairies et les bois.

La Plaine de Cysoing

Cysoing se trouve à peu près à égale distance de Lille et de Tournai. L’immense plaine qui s étend entre Cysoing, Bouvines et Gruson d’une part et la frontière belge d'autre part fut plusieurs fois, dans le cours des siècles, ravagée par la guerre, et la bataille de Bouvines, en paiticulier, s’est déroulée presque toute entière sur Je territoire de Cysoing.

L'ancienne limite du territoire de Cysoing était la Marque, la "Viése Marque" comme on disait autrefois. Cette rivière qui fut naguère recreusée et redressée coupe l’extrémité de ce territoire au lieudit "Le Bac Sainghin", avant d’aller se jeter dans la Deûle, près de Roubaix.

En terminant cet article, reprenons pour notre compte cette phrase de Martin Lherrnitte qui parlant du site de Cysoing le décrit comrne suit : "Toute la nature a travaillé pour le rendre accompli : d’Orient au Midi, les bois délicieux le couvrent comme d’un rempart : de là, à l'Occident, les belles prairies s'étendent pour lui servir de pâtures et de fossés ; du costé du Nord, les campagnes fécondes s’ouvrent de gaieté pour voir... la ville de Lille.

texte d'André Dequidt publié en 1949