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La forêt de Mormal est une source inépuisable d’anecdotes, une mine de souvenirs, une Histoire. Elle a été le théâtre des événements les plus divers, guerre, brigandage, crimes, drames, etc. Toutes les forêts ont leur mystère, Mormal, immense et dans un pays très actif, plus que tout autre. L'histoire du pays est intimement liée à la sienne. L'origine des villages de la périphérie va nous permettre de retracer une des luttes qui se poursuit à travers les siècles, dont fut cause la forêt et qui eut pour but sa conservation même.


L'origine des villages
Les historiens de l'Avesnois nous apprennent que les premiers comtes de Hainaut élevaient dans la forêt des vaches et des porcs pour accroître leurs revenus. Pour ces bestiaux ils construisirent des étables et pour loger les gardiens ils édifièrent çà et là des bâtiments, au Quesnoy d’abord puis à Hachette, aux Etoquies, à Locquignol. à Hecq, etc. Autour de ces édifices, qui devinrent peu à peu des fermes plus ou moins importantes et que l'on appela Manses ou Metz s'édifièrent les villages que l’on connaît aujourd'hui.


Quand les vaches allaient au bois
La concentration des populations autour de la forêt allait faire surgir une cause de conflit. Chacun se mettait à élever des animaux, élevage d'autant plus lucratif qu'on laissait les bêtes paître dans la forêt. En 1425 on comptait près de 1.500 porcs admis à la paisson dans Mormal et plusieurs milliers de vaches, mais bientôt le nombre augmenta dans des proportions formidables et les animaux commencèrent à faire de sérieux ravages aux jeunes pousses de la forêt. Les défrichements allaient de pair et la forêt menaçait de disparaître. Charles-Quint, à qui l'on avait signalé le péril, edictait alors que dorénavant "les vaches n'yroient plus aux champs". Les paysans ne firent pas grève mais ils protestèrent véhémentement en demandant des mesures adoucissantes car "ladicte défense serait fort odieuse au povre peuple, vivant de leur bestial alentour de ladicte forêt". Les réclamants s'ils n'eurent pas raison continuèrent à abuser jusqu'au jour où l'archiduc Albert, en 1601, prenait des mesures très sérieuses cette fois, pour protéger les jeunes arbres du mors des bêtes et ordonnait que les vaches, afin d'être découvertes par les sergents portent "au col grande clochette sonnante".

 

L'habitude si bien ancrée ne pouvait cependant si facilement disparaître et en 1750 on entend encore M. d'Essarts, grand maître des Eaux et Forêts, se plaindre "que les bestiaux de Locquignol et des villages riverains détruisent les jeunes pousses et que de ce fait les jeunes ventes ne peuvent se regarnir". Ce ne fut que par un arrêt du Conseil, comportant de sévères sanctions, que le pâturage fut aboli en 1785. Mais ce ne fut pas sans de vives protestations des mayeurs des paroisses.

 

 

 

Et les gardes !
La protection de la forêt fut un souci de tous les âges, aussi dès le temps lointain Mormal avait-il ses sergents ou gardes, qui étaient logés dans des masures des villages voisins. Ce ne fut que sous Louis XVI que l'on édifia les ancêtres de nos actuelles maisons forestières dont d'aucunes si pimpantes sont maintenant un des charmes de la forêt. Elles furent construites sur le pourtour ou dans des clairières afin que la surveillance fut plus effective. On édifia d’abord les maisons d'Hecq, de Roucourt, du Pinson, d’Herbignies, de Gommegnies, du Quesnes-au-Leu, du Sart-Bara et des Etoquies qui coûtèrent chacune 3.300 francs. Inutile de dire qu'elles étaient sans le moindre luxe. Les plus misérables furent rebâties en 1864 et en 1867 et coûtèrent de 8.000 à 9.000 francs. Entre-temps on avait construit les maisons forestières de Preux et Fontaine 1827, d'Hachette 1830, Maîtresse 1838, Opera et Porquerie 1839, etc… Au cours de l’ invasion de 1793 la plupart de ces maisons avaient été incendiées par les Autrichiens en déroute et notamment celles de Fontaine, Landrecies, des Etoquies, de Fort-Misère, du pont d'Hachette, du Quesnes-au-Leu, etc. A toutes ces habitations des vigilants gardiens de la forêt, s'attachent des souvenirs, leurs noms seuls évoquent, toute l'histoire de la région.

 

article de presse régionale de 1937

 

 

 

 

 

 

 

 

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