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La paroisse primitive de St-Maurice fut fondée vers 1022, un peu avant que Lille apparût "en tant que ville". Elle ne fera partie de la cité qu’au XIIe siècle. L’Eglise actuelle entrera en construction au XV" siècle. A cette époque, ce monument a la forme d’une croix latine. Il possède une nef principale accolée de deux bas côtés de même hauteur et d’inégale largeur. Du XVe au XVIII e siècle, on ajoute à l’Eglise deux nouveaux collatéraux sans augmenter, pour cola, la longueur du transept, ce qui, en partie, le fait disparaître et donne au plan d'ensemble la forme d’un parallélogramme. En 1022, les voûtes, en bois jusqu’alors, sont remplacées par des voûtes de pierre et l’on fait disparaître un petit dôme, qui se trouvait au-dessus de la partie centrale du transept.
Jusqu’en 1825, pas de transformations notables: à cette époque, on démolit la tour qui menaçait ruine. Quelques années plus tard, on augmenta la nef principale de deux nouvelles travées. Dans la seconde partie du XIX e siècle, on reconstruit la tour en pierre blanche et on édifia la façade principale que nous voyons aujourd’hui. Actuellement, le plan de l’église St-Maurice se compose de cinq nefs d’égale hauteur et d’inégale largeur dont les piliers sont disposés en quinconce. Il y a quatre rangées de ces colonnes : au nombre de dix sur les côtés de la grande nef, elles ne sont plus que de huit entre les collatéraux. Ces colonnes, formées d’un fût en pierre, ont leur base octogonale et sont couronnées d’un chapiteau de même forme, lequel est décoré de bouquets, de chardons et de feuilles frisées.
L’éclairage est assuré par des grandes fenêtres latérales, malheureusement dépourvues de leurs vitraux. Le chœur, prolongement de la nef principale, est entouré d’un déambulatoire et de plusieurs chapelles collatérales peu profondes. Il se termine par trois chapelles (absidiales) dont, les fenêtres possèdent encore de belles verrières. Pour les voûtes de l’édifice, je cite Mgr Dehaisnes (Le "Nord Artistique et Monumental"):
Elles sont, dit-il, d’un bel effet. "Leurs mesures ( prismatiques retombent, sans intermédiaire, sur les chapteaux et à leur point d’intersection, pendent des clefs sculptés à jour, de plus en plus soignées à mesure qu’elles sont plus près de l’abside... Au rond-point du chœur, ces nervures forment une sorte d’é toile dont les rayons vont se perdre dans les pendentifs.
Pour terminer la description intérieure de l’église, il reste à signaler quelques peintures intéressantes ainsi que deux statues, placées à l’entrée du chœur, dues au ciseau de Bra et représentant Saint Pierre et Saint Paul. Extérieurement, l'église St-Maurice offre tous les caractères de l'époque "gothique flamboyante". L’effet architectural est harmonieux. Peu ou point d’ornementation ; seuls, au chevet, courent dans les gorges des corniches, bouquets de feuilles de chardon, palmes d’olivier, interrompues au-dessus des fenêtres par des croix pattées, des croix latines ou le briquet des Ducs de Bourgogne.
L’Eglise St-Maurice ne fut, pas le théâtre de faits historiques saillants. Cependant, on ne peut se dispenser de signaler l’interdit de cette église, survenu à propos de la sépulture et de l’exhumation d’un certain Diedman (seigneur de la Riauderie) ou simplement, marchand qui, de son vivant, se montrait plein de libéralités envers l’Eglise St-Maurice. L’évêque de Tournai lança son interdit et l’Eglise fut fermée du 18 mai 1662 au 18 mars 1663, malgré les requêtes appuyées par Philippe IV, comte de Flandre. Sous la Révolution en 1793, Saint-Maurice fut converti en "Temple de la Raison".
publié en 1913
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