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Le précieux soleil et l’immanquable foule ont présidé hier (27 août 1933) à la première journée de la grande Foire aux Manèges de Lille.  Un mois d’incessante gaieté s’ouvrait. La foire se renouvelle et se modernise d’année en année. Mais l’Esplanade a encore un reste de la bonne vieille ducasse d’antan. On y retrouve les manèges archaïques, les balançoires oubliées, les marchands de vaisselle et les boutiques de friandises dont le tenancier est  le quatrième de la génération qui "fait" la foire de Lille.

 

 

Les jeunes – ainsi que leurs parents – trouveront au Champ de Mars les distractions les plus variées. Après s’être  fait copieusement secouer sur trois ou quatre engins mécaniques de fonctionnement divers,, ils prendront quelques minutes de répit et un demi* rafraichissant avant de s’engouffrer dans la baraque de la femme-crocodile ou dans celle de l’homme-singe. Incrédules, ils le sont, à n’en pas douter, avant comme après leur visite au phénomène, mais ils veulent avant tout rire, et rire de tout. La foire n’a-t-elle pas été créée pour cela ?

 

Il y a des innovations cette année. Deux d’entre elles sont fort remarquées. La foule stationne avec curiosité autour des Régates et de la Mise en Boite. Par contre les attractions spectaculaires sont en diminution. Il n’y a, par exemple, plus une ménagerie.

 

Dans un autre genre d’attractions, celles qui se logent aux abords de la Deûle, les tirs au paquet de cigarettes se sont multipliés. Il faut croire qu’ils ont fait grand tort aux loteries, si nombreuses les années précédentes, car il ne s’en trouve plus que quelques-unes. Ces tirs jouissent d’une grande vogue. Le tabac, compagnon de l’homme dans tous les instants, semble avoir, même à quantité moindre, plus d’attrait que la plupart des autres choses à gagner dans les jeux de hasard et d’adresse.


Il y a, dans la foule, des types curieux, amusants, dont l’examen est quelquefois plus intéressant que l’attraction la plus captivante. Il y a les deux jeunes filles qui vont sur tous les manèges, qui entrent partout et qui toujours, pour tout et pour rien, rient aux éclats, comme de petites folles. Il y a le vieux couple qui totalise au moins la centaine et qui vient exclusivement pour faire un tour à la "chenille" et voir le rat géant parce qu’on leur a recommandés. Il y a la jeune campagnarde qui est venue toute seule pour s’amuser et qui, systématiquement, va sur chaque manège, l’un après l’autre. Il y a le poivrot qui tourne, seul, sur une attraction en regardant tristement la foule…

 

adaptation d'un article publié dans un quotidien régional (1933).

 


* Un demi de bière

 

 

 

 

à voir :

La Foire aux manèges dans les années 1910

La Foire aux manèges dans les années 1920

La Foire aux manèges dans les années 1930

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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