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Difficile de définir exactement le point de départ de la Foire de Lille. Depuis des siècles et des siècles, cette institution existe, mais son origine reste assez obscure. Ce qui reste certain, c’est que dès le XIe siècle, la Ville de Lille, alors coquette et pimpante, située au milieu de jolis petits cours d’eau limpide, était le rendez-vous commercial à certaines époques de l’année, de marchands ambulants vendant  les produits des industries flamandes de Bruges, de Gand et d’autres villes du Nord.

Un fait reste acquis : dès le début du XIIe siècle, la Foire de Lille existait officiellement avec l’autorisation des seigneurs du lieu, les comtes de Flandre. Elle durait alors cinq jours et les chroniques du temps relatent que "Tout marchand étranger pouvait y venir et s’en retourner en toute sécurité au moyen d’un sauf-conduit, dont la durée était de huit jours pleins".

 

La Foire de Lille était donc surtout à son origine une sorte de foire commerciale, dont M. Bouchery, en créant la Foire Commerciale d’avril, n’a fait que reprendre l’idée première. Il faut bien avouer, en effet, qu’à l’heure actuelle, la Foire de septembre est surtout une foire d’amusements. Bien qu’une quarantaine de forains marchands d’objets utiles et de friandises y exercent encore, ils sont submergés par la masse des forains qui font métier d’amuser la foule et qui sont six fois plus nombreux que les autres. Dès la fin du XIIe siècle, les "amuseurs de foule" : bateleurs, jongleurs, baladins, avaient d’ailleurs fait leur joyeuse apparition à la Foire de Lille, y accomplissant leurs tours d’adresse, émerveillant "le populaire" par leurs diableries. Très certainement, de naïfs fabliaux, les chansons de gestes, le chante-fable d’Aucassin et Nicolette, le combat d’Annessin, firent les délices de nos aïeux au cours des siècles passés.
Notons qu’à cette époque reculée, la Foire de lille se tenait sur l’ancienne place du Marché occupait l’emplacement de la Vieille Bourse. L’endroit était pittoresque et situé près d’une antique fontaine d’eau claire.

 

A TRAVERS LES AGES…
En 1296n Philippe-le-Bel, roi de France et maitre temporaire de Lille prolongeait de huit jours la durée du sauf-conduit permettant aux marchands de venir à Lille et, cette décision était confirmée en 1355 par Jean II, dit "le Bon".

 

Pendant la guerre de Cent Ans, Lille et sa foire n’eurent pas trop à souffrir des guerres qui se déroulèrent en France. C’était toujours sur la place du Marché que se réunissaient les forains. Mais en 1651, par suite de la construction de la Bourse de Julien Destrée, il fallut modifier l’emplacement. Les marchands commerçants furent placés sur la Grand’ Place actuelle (1) et les amuseurs publics, faiseurs de tours, danseurs de cordes, diseurs de chansons, sur la Petite Place, actuellement dénommée Place du Théâtre et depuis qu’on y construisit le Théâtre du Lequeux (2), à la fin du XVIIIe siècle.

La Renaissance fut une période de prospérité pour la Foire. Sa durée avait été portée alors à 9 jours. A travers les siècles, cette institution fut se développant, se modifiant suivant les goûts du jour. Au XVIIe siècle, au début on y vit des troupes  de comédiens ambulants dans le genre de celles que dirigeaient Tabarin et l’illustre Molière. Mais ces troupes se figèrent vite en des locaux stables.


AU XIXe SIECLE ET AU XXe

En 1835, un immense  détruisit toutes les baraques de la Petite Place. Il n’en resta pas une et, chose plus grave encore, le feu détruisit une vingtaine de maisons de la place. Cette catastrophe entraina l’année suivante, en 1836, l’installation des baraques foraines sur le Champ de Mars. Seule la foire marchande resta installée trente années encore sur la Grand’ Place. Ce ne fut qu’en 1866 qu’on la fixa à son tour à l’Esplanade. Elle n’a plus guère quitté cet emplacement depuis lors. (3)

 

Quiconque se souvient de la Foire de Lille pendant les années qui s’écoulèrent de 1890 à 1912 est obligé de convenir qu’elle traversa alors, de par la valeur de ses attractions et l’ampleur de ses baraques marchandes, une période de grande prospérité. Les principales attractions étaient le Théâtre Cocherie qui jouait de somptueuses fééries bien montées ; le Théâtre Robert Houdin, le Cirque des Singes, les Ménageries Bidel et Poisson,la Fileuse de Verre. La durée normale dès cette époque était de 25 jours.

 

Après la guerre (4), la Foire fut installée pendant deux ans, 1919 et 1920, Place de la République, puis revint au Champ de mars. On assista alors à une singulière transformation des plaisirs de la Foire, par suite de la vogue des attractions américaines. Un moment, ce fut un véritable envahissement, et encore maintenant, ces sortes de distractions font florés (5) bien qu’elles diminuent en nombre. Elles n’ont point réussi pourtant à détrôner l’antique manège aux chevaux de bois, ni les montagnes russes, ni las baraques de frites surtout.

 

 

adaptation d'un article d'un quotidien régional de 1931.

 

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1 - Renommée place du Général-de-Gaulle, en septembre 1944, en hommage au soldat natif de la ville.

2 - Le Théâtre municipal construit en 1785 par l'architecte Michel-Joseph Lequeux. Il brula en 1903 et fut reconstruit pour devenir, de nos jours, le Théâtre de l'Opéra de Lille.

3 - A la parution de l'article, car à partir de 1933, la Foire Commerciale d'avril changea d'endroit. La foire aux manèges, elle reta et reste toujours (en 2016) à l'Esplanade.

4 - la Grande Guerre 1914-1918 / pas de foire pendant 5 ans

5 - faire florés : avoir du succés

 

 

En 1920, c'était Place de la République, Boulevard de la Liberté et Boulevard des Ecoles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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