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EN 1931

 

Le contenu ci-dessous est adapté d'articles d'un quotidien régional de mai 1931.

 

Depuis dix ans, aux fêtes de la Pentecôte, la ville de Lille organise une grande kermesse qui tient les habitants de la région en gaieté trois jours durant. Des concerts, un original et fantasmagorique cortège de géants de Flandre, un feu d'artifice, un extraordinaire défilé de quatre-vingt-neuf sociétés, des bals, des illuminations, une kermesse flamande à Fives, suivie d'une grande braderie, un concours de groupes costumés,... C'est la fête de l'été à laquelle le Nord de la France et le Sud de la Belgique participent.

 

 

LILLE KERMESSE GEANT

 

 

 

LES GEANTS

 

Invités par Lydéric et Phinaert, les géants de Lille bien connus, nombre de géants des Flandres belge et française, voire d’autres lieux, seront à Lille dimanche, jour de la Pentecôte, à l’occasion des fêtes de la Grande kermesse.


Le plus illustre des géants qui viendra est Gayant de Douai. Il est si représentatif de sa ville natale que, dans la France entière. Quand on parle des Enfants de Gayant, on sait qu’il s’agit des Douaisiens. C’est le 18 juin 1531 que Gayant figura pour la première fois dans un cortège de fête, à Douai. L’origine de Gayant, du vrai Gayant, en chair et en os remonte loin. Une légende prétend que vers l’an 1400, des ennemis menacèrent la ville de Douai et que, tout comme le grand Ferré, le forgeron Gayant, armé d’un grand espadon, sortit par une des portes de la ville et fit des étrangers un massacre horrifique. Après quoi, ayant très chaud, il commit l’imprudence de boire un tonneau d’eau glacée, ce qui le fit trépasser avant l’âge. Ce géant porte armure, casque en tête, large glaive en sautoir. Il a 21 pieds de haut. Sa femme, Marie Cagenon, a 20 pieds Elle naquit à la vie civile en 1665. Quand à Jacquot et à Mlle Fillion, leurs enfants, ils virent le jour en 1675. Le dernier né de la famille Gayant, le jeune Binbin, date de 1715.

 

Le géant de Dunkerque, Reuze Papa, évoque le souvenir d’un farouche guerrier qui, de son vivant, fut un de ces terribles Northmanns, rois de la Mer, qui semèrent la terreur sur nos côtes de l’an 800 à l’an 1000 environ. Reuze, le Viking, faisait, parait-il, des pauvres Dunkerquois un important massacre trimestriel, en étripant, décervelant un grand nombre. Cela ne pouvait durer !...  Aussi, les Dunkerquois s’arrangèrent-ils de façon à se rendre maîtres du Reuze pendant sommeil. Ils allaient le tuer, lorsque le Grand Saint-Eloi survint, convertit Reuze le barbare et en fit le défenseur officiel de Dunkerque. Ce géant est un des plus hauts de toutes les Flandres. Il a sept mètres. Reuze sera accompagné d’une famille récente qu’on lui a donnée et de six gardes du corps de taille plus qu’imposante.

 

Des "hommes grands", sinon de grands hommes, nous sont envoyés par d’autres villes. Pour n’être qu’en "toc", ils n’en sont pas moins représentatifs. Citons le Gargantua-Galafre de Bailleul qui date de 1853, un jeune ! Plus jeune encore est le Reuze de Bergues, représentant un électeur de lamartine et datant de septembre 1913. Steenvoorde, nous envoie son Jean le Bucheron, haut de cinq mètres, et qui maintient le souvenir d’un certain Yvan de Houtkaper, qui fût à l’aurore du Moyen-Âge un grand massacreur de Normands.

 

Bourbourg s’enorgueillit de Gédéon et d’Alphonsine, dont la taille imposante atteint 4 m25. L’origine du géant de Bourbourg est assez indéfinie. On croit pourtant que, suivant une légende qui remonte à la domination espagnole, Gédéon était dans le début du XVII° siècle le carillonneur de l’église. Boulogne sur Mer  sera représenté par Batisse et Zabelle hauts de six mètres et personnifiant la marine boulonnaise. C’est le géant Sporkin, haut de 5 m 50, qui symbolisera la ville de Furnes. Il évoque le souvenir d’un vaillant capitaine qui sut conquérir l’empire et la maitrise des mers en des temps très lointains. Malo-les-Bains nous expédie ses deux géants de date relativement récente : Polichielle et L’Oncle Co ; Cambrai, les illustres Martin et Martine, protecteurs de la ville que pilla jadis le célèbre Marafin ; Courtrai, les géants Mante et Kalle ; Braine-le-Comte, Bauduin IV, le bâtisseur et sa femme Alix de Namur.

 

A la fin du cortège des géants paraitront Lydéric et Phinaert, ainsi que Jeanne Maillotte et Gambrinus, tous lillois pur sang. Jeanne Maillotte perpétue la mémoire d’une femme du peuple de Lille qui, hallebarde au poing, poursuivit les brigands Hurlus venus pour piller la ville, et, entrainant les archers de Lille, en fit un grand massacre. Gambrinus est de fondation récente. Il incarne à lui seul la blonde bière du Nord de la France. Lydéric et Phinaërt, eux, datent de loin, et sont les plus illustres de nos géants lillois, rappelant les origines légendaires de la fondation de la ville. L’histoire date du temps du roi mérovingien Dagobert. On y voit tour à tour le terrible leude forestier Phinaert massacrant le duc de Bourgogne Salvaërt, fugitif, la femme de  Salvaërt accouchant dans la forêt d’un beau petit garçon Lydéric, que recueille le bon ermite, puis devenant la captive de Phinaert, enfin le petit Lydéric devenu grand, tuant le méchant Phinaert, élivrant sa maman et jetant les premières fondations de la ville de Lille, autour de son château du Buc, sur l’emplacement  actuel de la Cathédrale Notre Dame de la Treille.


Toute l’histoire des bons géants de Flandre n’est d’ailleurs pas autre chose que le reflet d’un passé mi-légendaire, mi-historique.

 

adapté du texte de V. Brigghe paru le vendredi précédent le défilé

 

 

 

 

de gauche à droite : M. et Mme Gayant de Douai, Gargantua-Galaffre de Bailleul, le Reuze de Bergues, Batisse et Zabelle de Boulogne sur Mer, le géant de Furnes Sporkin, Jean le Bucheron de Steenvoorde, Mante et Kalle de Courtrai, Gédéon et Alphonsine de Bourbourg et Reuze-Papa de Dunkerque.

 

 

EN 1933

 

 

 

de gauche à droite : La Famille Ambulante de Vilvorde - La société Les Deux Sœurs de Liège – Les Bons Ménages de Tourcoing.

 

 

EN 1937

 

Les Fêtes de la Grande Kermesse de la Pentecote ont débuté avec un défilé de vieux tacots. Le soir un feu d'artifice eut lieu place Richebé. Le lendemain ce fut le traditionnel cortège.

 

 

 

 

 

Le défilé des voitures et le Grand Cortège (Groupe de jeunes Gilles - Char avec la Paquebot Normandie)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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