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Les giboulées arrivent en mars, mais peuvent tomber jusqu'en été... Emile Verhaeren, nous les décrit sous forme de poème (extraits).

 

 

 

EMILE VERHAEREN

 

LES GIBOULEES


A l’Occident, là-bas,
Des nuages montent par tas,
Des nuages couleur d’ardoise sombre.
Ils s’élèvent tel un grand vol
Et leurs ailes font circuler des ombres,
De lieue en lieue au ras du sol.
L’averse choit sous la nuée,
Battant les toits et les auvents
Comme les grains le creux d’un van ;
Les bois, là-bas, avec leurs branches remuées
Balayent les airs de loin en loin.

 

Avec ses bras géants, le vent du Nord
La tord
Et la projette par rafales
Dans les jardins peuplés de bourgeons d’or ;
Tiges, pistils, rameaux, pétales
S’affalent ;
Elle déchiquette le blé nouveau
Et déchire le verdoyant manteau
Des espoirs neufs et des richesses végétales.

Mais voici le soleil qui là-haut reparaît ;
L’averse fuit et les fermes quand même espèrent
Avec un cœur tenace et profond et muet
Comme la terre.

 

Emile Verhaeren

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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