ACCUEIL | LE NORD ET UN PEU DE BELGIQUE | LA FOIRE AUX FIANCEES D'ECAUSSINES (BELGIQUE)

 

 

 

 

 

Le Goûter matrimonial d’Ecaussines

 

Les jeunes Belges d’Ecaussines ont, le jour de la Pentecôte, offert aux célibataires de tous pays le goûter matrimonial. Cette tradition fut, à ses débuts, fort amusante. Il y a quelques années, les jeunes filles d’Ecaussines qui avaient coilfé sainte Catherine, lasses d’attendre de problématiques épousailles, imaginèrent de convier à un banquet d’accordailles les jeunes gens des environs. Quelques mariages résultèrent de cette originale invitation. La moyenne matrimoniale du bourg d’Ecaussines fut déclarée statistiquement normale. Cette fête eut un certain succès ; les visiteurs affluèrent : le commerce de la petite ville prospéra. Les gens d’Ecaussines résolurent d’exploiter cette sensationnelle curiosité.

Maintenant des petites annonces sont répandues dans la presse enropéenne. Les filles à marier ne sont pas plus nombreuses à Ecaussines qu’ailleurs, mais on publie partout qu’elles sont légion. Pour la fête traditionnelle le conseil des échevins recrute, dans les bourgs avoisinants, des jeuns délaissées en quête de mari, il les héberge et les choie comme de fructueuses attractions. Les fêtes sont gaies, les visiteurs s’amusent, et les Ecaussiniens s’enrichissent.

Nous recommandons ce repas de futures liançailles aux villes qui n’ont pas de sources thermales à faire valoir, pas de "miracles" à exploiter.

 

publié en 1908

 

_______________________________________________

 

 

 

UNE ORIGINALE PROCESSION DES DERNIERS FIANCÉS LORS DE LA FÊTE DE LA PENTECOTE EN 1914

 

Les jeunes Belges d'Ecaussines-Lalaing, qui, comme on peut le voir ici, fêtèrent si gaiement les futures fiançailles, ne pen- saient guère à la catastrophe qui allait s'abattre sur l'Europe et particulièrement sur la vaillante et héroïque petite nation belge.

 

 

1914

 

La présidente de l'organisation des Fiancées d'Ecaussines-Lalaing, que l'on peut voir ici au balcon si artistement garni de fleurs d'oranger et de myrtes, prononce le discours traditionnel devant la foule de ses administrées d'un jour, le dimanche de la Pentecôte, en 1914.

 

 

LA SIGNATURE DU LIVRE D'OR

 

Après le goûter abondamment servi, qui avait lieu le lundi de la Pentecôte, sous le hall du marché, les jeunes filles, accompagnées par les candidats au mariage, allaient joyeusement signer le Livre d'or de la Foire aux Fiancées qui reste déposé à l'Hôtel de Ville.

 

LA PROMENADE DES FUTURES FIANCÉES (1914)

 

Avant de sympathiser avec les jeunes gens venus des pays environnants, les demoiselles d'Ecaussines formant un gracieux cortège, faisaient, en se donnant le bras et chantant des couplets de circonstance le tour de la vieille bourgade belge.

 

_______________________________________________

 

 

 

Bien des célibataires que l'on croit endurcis regrettent amèrement, au fond de leur coeur, de n'avoir jamais trouvé l'âme soeur; d'autre part, de tout jeunes gens, à peine en âge de prendre femme, s'en vont à l'aventure dans la vie, à la recherche du bonheur. Les uns et les autres sont venus très nombreux aujourd'hui aux Ecaussines.

C'est une villette charmante, à 50 kilomètres de la capitale, en plein pays hennuyer, pas très loin de la frontière française. C'est un pays de carrières, de vastes prairies et de fermes aux entrées monumentales, entre lesquelles serpente la Sennette, ruisseau capricieux, qui longe les murs d'un château-fort du XIIe.

Renouvelant le geste légendaire des anciens qui s'embarquaient pour Cythère, l'île enchantée de Vénus, les célibataires sont arrivés de partout, de Belgique et de France surtout, avec le secret espoir de trouver la dame de leurs pensées.

Le lundi de la Pentecôte, en effet, il y a ici traditionnellement, chaque année, une foire aux amoureux, qui n'a de réel équivalent nulle part. Un "goûter matrimonial" offert par les Ecaussinettes aux célibataires du monde entier.

 

Banderoles éloquentes

 

C'est que les jeunes filles de la région n'entendent en aucune façon demeurer vieilles filles, et elles le disent sans détour. Dès qu'on arrive, soit par chemin de fer, soit par la route, dans cette oasis de cœurs avides, on passe sous une grande banderole, ornée de feuillage et de fleurs, et sur laquelle on lit : "Il ne sera pas dit qu'aux Ecaussines les jeunes filles coifferont sainte Catherine."

A mesure que l'on avance vers le centre du village, d'autres calicots, tendus au travers des rues, étalent des mots de cordiale bienvenue et aussi, avec une franchise dépouillée de tout artifice, des maximes définitives : "Profitez de ce jour pour gagner notre amour", "Vivre sans amour n'est pas vivre", et encore "Ce n'est pas en se suçant les pouces que l'on trouve une épouse"

 

Pour le bon motif

 

Et partout des jeunes filles, en belle robe du dimanche, vous offrent leur plus gracieux sourire. Elles sont charmantes et gentilles, mais il ne faudrait pas s'y tromper. Avec leur air de hardiesse, elles sont d'une candeur délicieuse. Si elles s'offrent ainsi avec une cynique ingénuité, c'est uniquement pour le bon motif. Il ne faudrait pas leur raconter "des histoires" ; elles ameuteraient le village et on aurait tôt fait de remettre le malotru dans le droit chemin du retour.

Cette foire aux amoureux est un reflet des moeurs du temps jadis et ne brave en rien l'honnêteté. Les vestales ainsi prêtes au sacrifice sacré de l'hyménée — comme disent pompeusement les autorités de l'endroit — savent observer une réserve que ne dépasse jamais en rien la bienséance la plus parfaite. A aucun moment d'ailleurs, on ne pourrait s'imaginer qu'il s'agit d'adroites et perfides manœuvres de rouées, car les filles d'Ecaussines sont de vraies jeunes filles, d'une éducation parfaite, ennemies de l'aventure et des trivialités.

 

Couples en promenade

 

Pourtant, Verlaine aurait aimé ces fêtes galantes au pittoresque, pimentées de coquetterie et de marivaudage. Sous le soleil radieux, on plaisante, on dit des choses gentilles, et déjà, dès avant midi, on voit des couples s'en aller, la main dans la main, par le pont des Soupirs, le tunnel des Amoureux, et le rocher des Belles Dames, visiter l'imposant château féodal, dont les salles converties en musée contiennent des richesses d'archéologie. Visite incomplète, car l'accès des Oubliettes est formellement interdit...

Et puis, c'est le déjeuner joyeux dans les guinguettes. Une fanfare tonitruant de tous ses cuivres, suivie des groupes délicieux des jeunes filles réclamant un mari, passe tandis que nous savourons des fraises à la crème. Cette musique endiablée entraîne dans le sillage des villageoises tous les consommateurs attablés.

Ainsi se forme le cortège des futurs conjoints. Il parcourt les rues de la commune pour aboutir sur la place, devant une estrade fleurie, que gravissent les futures épouses, fleurs parmi les fleurs.

 

Aimable discours.

 

Devant la foule assemblée, d'où fusent des lazzi, la présidente, Mlle Irène Tassignon, jolie brune, en toilette de dentelle, prononce gravement, avec le délicieux accent chantant du terroir, un très beau discours.

— Je suis l'interprète de mes compagnes pour vous exprimer à vous, les beaux messieurs, nos sentiments de profonde estime. Merci d'avoir rehaussé de votre présence l'éclat prestigieux de cette cérémonie. Nous sommes les prêtresses ardentes d'un idéal sublime, d'un idéal devant lequel le monde subjugué s'incline docilement, un idéal qui nous délecte d'harmonies troublantes, de visions langoureuses et divines, d'un idéal enfin qui est le seul immortel, j'ai nommé l'Amour.

 

...et joyeux déjeuner champêtre

 

Un tonnerre d'applaudissements souligne cette péroraison hardie. Et puis, à l'ombre des grands arbres, on se met à table dans un enclos fleuri et verdoyant, devant de grands bols de café fumant et de grandes tartes au sucre du pays. Et, tandis qu'on fait honneur a ce repas champêtre, on danse joyeusement; des farandoles s'organisent.

Peu à peu, dans cette ambiance de bonne et franche gaieté, il y a de moins en moins de danseurs. Par les sentiers remplis d'ivresse, des couples s'en vont tendrement enlacés, goûter au crépuscule, et même avant, l'heure exquise du printemps qui grise.

 

publié en juin 1938

 

_______________________________________________

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

_______________________________________________

 

 

1924 : La Foire aux maris d'Ecaussines-Lalaing - Plus de cinq cents couples ont participé au goûter matrimonial

 

Ecaussines-Lalaing - est un petit village bâti en montagnes-russes, au milieu des carrières de pierres, sur la gracieuse Sennette. Depuis 17 ans, les célibataires y sont conviés le lundi de la Pentecôte. Jeunes gens et jeunes filles s'y rencontrent sous le signe de la tasse à café, ostensiblement arborée. On apprend, au cours des fêtes qui sont données, à se connaître mieux, à s'aimer et, comme il est bien entendu que si l'on participe au goûter annuel, c'est dans le but de se créer une famille, des mariages s'accomplissent...

 

 

_______________________________________________

 

 

en 1912

_______________________________________________

 

 

en 1939 : à Ecaussines, près de Bruxelles : filles et garçons désirant se marier se rendent à un goûter, devant le château, et y lient connaissance.

 

_______________________________________________

 

 

Un bon café chaud avant le baiser !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | LE NORD ET UN PEU DE BELGIQUE | LA FOIRE AUX FIANCEES D'ECAUSSINES (BELGIQUE)

 

 

bachybouzouk.free.fr