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SOUVENIRS DE FÉVRIER 1915

 

En compulsant certaines archives, quelques notes sur l'occupation allemande, en février 1915, sont tombées sous nos yeux ; nous croyons satisfaire la curiosité de nos lecteurs en leur en donnant certains passages.

 

Ce mois de février I915, quatrième mois de l'occupation, marque le début des vexations par l'arrivée des "diables verts" (gendarmes allemands) dont le chef a... 18 ans. Deux postes sont établis : l’un chez M Oudart, l’autre chez M. Dewavrln. Le jeune militaire ne recule devant aucune mesure de coercition et, sous ses ordres, la rue de St-Amand est un beau matin barrée au moyen d'un chaîne. Tout passage est refusé et l'on ne voit qu'arrestations et emprisonnements â Seclln.

 

Le 14, la ville est frappée d'une contribution de guerre de 90.000 frs (Somme assez importante pour l'époque), dont Î0.000 devaient être versés pour le 10. Comment trouver une aussi forte somme ? Aussi, les conseillers municipaux allèrent, de porte en porte, demandant aux habitants ce qu’ils pouvaient donner.

 

Le 15, tous les hommes de 17 à 50 ans sont convoqués. Grand émoi dans les familles et chacun de se demander ce qui allait se passer. Puis ce fut aussi le début de toute une série de perquisitions et réquisitions : farines, grains, paille, pigeons, bestiaux. La fermeture des moulins de Cysoing, Bourghelles et Bachy, est ordonnée et leurs stocks transférés à Templemars où les maîtres du moment organisent la vente de grains et farines contre argent sonnant. La nécessité rend ingénieux et ceux qui réussissent è se procurer un, deux ou trois kilos de blé ou de seigle, utilisent les moulins à... café, mais lorsque les portes et fenêtres sont closes.

 

Mais voici le comble : des équipes de soldats se présentent chez les fermiers pour la remise des terres... moyennant finances, que ceux-ci devront travailler avec leurs chevaux ; ne trouvant pas bon accueil, ils vont eux-mêmes aux champs, mais quel travail ! On comprend dès lors les réquisitions de tout bétail.

 

Le 25, nouvelles émotions : vaccination forcée... ce fut l’occasion de bruits les plus fantastiques. Enfin, une grande consolation arrive. : 8 familles reçoivent des nouvelles du camp de Friederichfeld et on conçoit leur joe ; ce sont : J. Coutelier, L. Denoulet, L. Forest, H. Gyquel, J. Maréchal, P. Muller, P. Gossens et J. Stien. Des nouvelles arrivent aussi de France non occupée, mais s’il y a des apaisements pour les uns, il y a des deuils déchirants pour d'autres.


article publié en 1951

 

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