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EPOUVANTABLE ACCIDENT DANS UN MOULIN DE CASSEL (1934)

 

L’unique descendant d’une vieille famille de meuniers a eu le bras droit déchiqueté entre les meules, dans des circonstances particulièrement émouvantes. Les Folken, à Cassel, sont meuniers de père en fils. A l’ombre des ailes, la maison familiale abrite ces gens honorables qui vivent de leur labeur opiniâtre. Le site d’ailleurs  est pittoresque à souhait. Sur la route de Watten, les touristes s’attardent à contempler ce paysage dont le vieux moulin est la parure la plus précieuse.

 

La place du meunier est dans son moulin. Là travaillent trois générations mues par le même amour : Henri Folken, 86 ans, un vieux héros qui a fait la guerre de 70; Achille, marié avec sa cousine germaine et Armand, leur fils. Armand Folken a 24 ans. Il est revenu dernièrement du service militaire, quelques sursis ayant retardé son appel sous les drapeaux.

- A ton retour du régiment, que comptes-tu faire ?  lui avait demandé son père. Nous commençons à prendre de l’âge. Devons-nous garder le moulin ?
Et lui qui, sa plus tendre jeunesse, avait appris à connaître et à aimer le moulin Folken avait répondu : Mon père, je serai meunier.
… C’est pour cela que les ailes continuent à tourner, bras immenses captant dans une féerie de lumière les forces invisibles.

 

En ce début d’année 1934, profitant du vent qui soufflait sur le mont Cassel, le travail battant son plein, Achille Folken chargeait les sacs de graines de lin, car le vieux moulin est réputé pour la fabrication de l’huile. En haut le fils, Armand, surveillait la marche des meules. A côté de lui, l’ouvrier de la maison, Marcel Lemaire, un jeune meunier de vingt ans, qui a, lui aussi, l’amour du métier déversait les sacs dans l’immense entonnoir. Soudain, quelques impuretés mélangées à la gaine ayant enrayé le mécanisme, Armand monta sur le bac et passa la main afin de faire descendre les graines. La manche droite de sa chemise fut prise entre les meules du cylindre et son bras fut entrainé, écrasé,  horriblement broyé. Les ailes du moulin cessèrent de tourner.
- Pourrai-je encore travailler ? demanda tout à coup Armand, alors que son père pansait cette pauvre chose, loque sanglante et horrible qui était tout à l’heure le bras sur lequel devait compte le vieux moulin.
- Nous travaillerons pour toi, dit la maman, si tu ne peux plus le faire.
Armand fut transporté en voiture, un peu plus tard, dans une clinique de Dunkerque.

 

Jadis, a écrit Germaine Acremant dans Les Ailes d’Argent (1933), lorsqu’on avançait vers la colline célèbre qui, du haut de ses 179 mètres d’altitude domine une plaine immense, on apercevait, de toutes parts, sur les pentes, des ailes qui tournaient. C’était comme une dentelle sur le ciel que le vent généreux animait, aucun obstacle ne gênant sa course sur les longs espaces libres. Aujourd’hui le Mont Cassel ne compte plus que deux moulins en activité, le moulin Folken où on fait de l’huile et le moulin Blavoët où l’on fait de la farine.

 

adapté d'un article publié en 1934

 

 

En 1937, le moulin Folken brûla, c’était le dernier moulin alors qu’il y en avait eu plus de vingt. Il existe de nos jours un moulin au sommet du mont, c’est l’ancien moulin d’Arnèke (Nord) qui tombait en ruines et que la ville de Cassel racheta et restaura.

 

En bas de page, vous trouverez un article de 1913 concernant le moulin d'Hazebrouck, qui, lui, n'eut pas la même destinée.

 

 

 

 

 

 

Moulin Blavoët – Société de Restauration des Vieux Moulins de Cassel (publication de1931)

 

 

 

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LA FIN DU VIEUX MOULIN (1913)

 

On vient d’abattre, à Hazebrouck (Nord), un très beau moulin, connu à plus de cinq lieues à la ronde, sous le nom de Moulin Robitailie (photo ci-dessous). Edifié au XVIe siècle, il portait dans ses flancs, gravée à même le bois, cette inscription pleine de confiance et de foi :
Si Dieu veut me préserver de la foudre, de la tempête et des vents, dans cent ans, vebez me voir, vous l’y trouverez encore.

Et durant près de quatre cents ans, tandis qu’autour de lui, la foudre, la tempête et les vents faisaient disparaitre une à une les maisons au toit de chaume qui l’entouraient, le moulin dressa sa silhouette robuste au milieu de la plaine flamande.
Depuis quelques temps cependant, il avait cessé de tourner. La famille qui, de génération, l’avait reçu en héritage, l’avait elle-même abandonné.

 

 

 

 

 

 

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