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L'INDUSTRIE DU TULLE A CALAIS

 

Au moment où la crise ouvrière de Calais occupe avec tant de raison l’attention publique, il nous a semblé intéressant de faire en quelques mots l’historique de l’industrie du tulle à Calais.

 

Cette industrie, importée d’Angleterre en 1819, est la principale de Saint-Pierre et fut l’origine et la cause de sa prospérité. Les premières machines ne produisaient qu’un tissus assez imparfait ; mais en 1824, l’introduction d’un nouveau métier qui imitait plus heureusement le véritable point de la dentelle donna un essor rapide à la nouvelle fabrication. Toutefois elle restait limitée à la confection d’un tulle uni, varié seulement par quelques broderies à la main, lorsqu’une application ingénieuse du système Jacquart au métier à tulle apporta dans ses produits une variété de dessin et un perfectionnement dans la main-d’œuvre qui assurèrent dès lors les succès de cette industrie.

Elle se partage à peu près également entre les tulles de dentelles et les tulles façonnés pour rideaux. A la fabrication du tulle de coton, qui tend par le bon marché à remplacer la dentelle de fil près d’une certaine classe de consommateurs, est venue se joindre, depuis quelques années, celle des tulles de soie, appelés à rivaliser avec la blonde.

Les progrès réalisés dans la fabrication ont amené un grand développement dans l’industrie des tuiles, connus aujourd’hui du monde entier. D’abord répartie entre les villes de Calais et de Saint-Pierrre, l’industrie tullière s’est exclusivement fixée à Saint-Pierre. En 1851, cette ville comptait 100 fabricants et 425 métiers (la valeur d’un métier était alors de 6,000 à 20,000 francs). Ces métiers se sont considérablement accrus depuis cette époque. L’on compte aujourd’hui 2000 métiers occupant environ douze mille personnes. L’on évalue actuellement à 50 millions la valeur du matériel engagé.

Dans les fabriques les hommes sont employés à la surveillance des métiers, les femmes et les enfants au découpage. Dans la bonne saison, les métiers à tulle marchent constamment jour et nuit, excepté le dimanche et les jours de fête. Les ouvriers partagent la journée en quatre parties égales, et se relèvent par brigades de six heures en six heures.

Outre les crises qui peuvent être amenées par les discordes entre patrons et ouvriers, la fabrication du tulle a des chômages presque réguliers, pendant les mois de mai et de juin, de novembre et de décembre. Si le travail de la fabrique n’est pas alors complètement interrompu, s’il est encore du tiers ou du quart de la journée, il se répartit équitabîemenl entre les deux ouvriers préposés à la conduite de chaque métier. De cette manière, les ouvriers et leur famille ont toujours une part égale dans le produit du travail, quelque minime que soit sa durée.

Outre les fabriques proprement dites, quelques maisons s’occupent uniquement de l’apprêt des tulles de soie et du blanchissage du tulle de coton. Les matières employées pour la fabrication du tulle sont de deux sortes : la soie et le coton. L’Angleterre fournit en forte quantité les deux espèces; la bourre de soie se prend presque exclusivement chez elle ; quant au coton, Lille en fournit de son côté une grande partie.

 

Notre gravure donne une vue du métier à tulle et des différentes opérations de la fabrication.

 

article publié en 1890

 

 

1. Apprêt. — 2. Wharper — 3. Ouvrières. — 4. Perceurs. —5. Dévideuses — 6. Wheeleuse. — 7. Dessinateurs. —8. Métier à tulle. — 9. Commis.

 

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