Rue de Béthune... la rue des cinémas

 

C’est par ce terme : la rue des Cinémas, que les étrangers indiquent la rue de Béthune qui doit, son nom à la construction de la porte Notre-Dame ou de Béthune.

 

 

 

La Porte de Béthune

La porte du Molinel, construite vers l'an 1300, se trouvait à hauteur de la rue de la Riviérette ; elle était précédée d'ouvrages avancés et pourvue de barbacanes pour en défendre l'entrée.

C'est vers 1621 qu'on construsit. pour la remplacer, la porte Notre-Dame, appelée aussi porte de Béthune. On l'installa sur l'emplacement actuel de la place Richebé, à hauteur de la rue Gombert. Elle avait un certain carac tère architectural. Le musée lapidaire de Lille possède une partie du garde-corps de cette porte.

Pour pouvoir élever la porte de Béthune, une ordonnance royale prononça l'union à la ville de Lille de deux bonniers, dont la haute justice appartenait à l’évêque de Tournai, à cause de sa seigneurie de Wazemmes.

Dans les archives départementales, au 52e registre des Chartres, on relève que, "de ce fait, la ville de Lille s'engagea à solder une somme de 2.000 livres parisis à Mgr Maximilien Vilain, de Gand". qui était évêque de Tournai à eettè époque.

 

La Digue

De l’autre côté de la porte de Béthune, en 1699. on construisit une digue. Cet ouvrage permettait de couvrir d'eau un grand espace, de terrain que les assiégés inondaient, au besoin, pour garantir Lille en cas d’attaque. Partant de l'extrémité de la rue de Béthune, cette digue suivait, à droite, la rue Jacquemars-Giélée jusque vers la rue de Puébla. Traversant ensuite les halles centrales, elle longeait la rue Solférino pour aboutir à la rue de la Digue.

Quand, au mois de juin 1667, Louis XIV vint mettre le siège devant Lille, les habitants de la rue de Béthune durent leur salut à cette digue, par l’inondation de la Haute-Deûle.

 

Les anciennes fortifications

En 1901. lors de la construction du grand aqueduc de la rue de Béthune, on mit à jour certains vestiges des anciennes fortifications. A cette époque, à hauteur du n° 12, on trouva d’épaisses murailles datant du 14e siècle, alors que la ville de Lille était comprise entre les ponts de Weppes, Saint-Jacques et de Fins.

Le siècle suivant, le 15e, l'agrandissement de la cité avait fait reculer ces fortifications jusqu'au canal des Hibernois.

Il y a cinquante ans, on trouva également, devant le n" 27 de la rue de Béthune, des substructions épaisses, provenant des anciens remparts.

La rue de Béthune, au 17e siècle, fut encore prolongée. Il y avait alors, à la limite des jardins du Palais, des fossés où sépandaient les eaux du canal des Hibernois. auquel faisait suite le canal des Molfonds.

On combla une partie de ces fossés, en 1606, à l'emplacement desquels on traça les rues voisines de la Vieille-Comédie et des Fossés.

 

La rue des cinémas

Par quelle étonnante métamorphose la vieille rue de Béthune, qui menait autrefois à la jolie bourgade de Wazemmes, avec ses ruisseaux sinueux, ses vertes prairies pleines de fraîcheur et d'ombrage, avec ses moulins pittoresques, est devenue "la rue des Cinémas" ? Ceci est, tout simplement, la rançon du progrès...

 

publié en 1953