ACCUEIL | LE NORD ET UN PEU DE BELGIQUE | AUGUSTE ANGELLIER

 

 

 

 

Auguste Aniellier est né à Dunkerque 1er juillet 1948. Il fit ses premières études à Boulogne et passa son baccalauréat et sa licence ès-lettres à Paris. Nous le retrouvons en Angleterre du 1er Février 1873 au 1er Octobre 1874. Revenu du pays d'Albion, il fut nommé "délégué d'anglais" au lycée Charlemagne où il resta jusqu'au 1er Novembre 1878. Mais l'Angleterre l'attirait toujours. Il y retourna dès le 1er Novembre de la même année, pour y demeurer jusqu'au 28 Septembre 1880. Il préparait une thèse sur le grand poète anglais Burns. Après un court séjour à Fontanes, il fut nommé maître de conférences à la Faculté des lettres de Douai le 1er Janvier 1880. Le 1er Novembre 1888, il fut chargé du cours de langue et de littérature anglaises. C'est en 1893, qu'ayant été reçu docteur ès-lettres à Paris, il fit paraître sa thèse sur Robert Burns. C'est cette même année, le 10 Mars exactement, qu'il fut titularisé professeur de langue et de littérature anglaises à l'Université de Lille.

 

Universitaire, Auguste Angellier le fut dans la moelle, mais il lut en même temps et au-dessus de tout un poète. Dès 1879, il avait publié une étude sur "la Chanson de Roland". sans compter une traduction de "Macbeth", mais en 1896 le poète s'affirma en publiant « A l'amie perdue » un livre de poèmes admirables, ou toute l'âme de ce grand écrivain et de ce grand artiste nordiste apparait, avec non seulement un sentiment profond, une sensibilité extrême, mais aussi une raison aiguë, une logique imperturbable qui formeront le fonds de toute l'œuvre splendide de ce grand poète du Nord.

 

 

à gauche, photo d'une partie du monument à Lille

 

 

Poète nordiste, Auguste Angellier le fut tout entier, comme l'écrit Jean-Louis Vallas, le fils de Louis Vallas, l'ami intime du poète dont il fut le collègue à l'Université Lilloise comme doyen de la Faculté de droit : "Fils du Nord, Auguste Angellier a laissé à son pays une œuvre immense que ne pèsent pas celles, mises ensemble, de tous les poètes dont le terroir s’honore depuis des siècles et près de laquelle elles palissent." C'est qu’Auguste Angellier fut un poète total. Aux sources de l'antiquité grecque et romaine, il a puisé une inspiration qui a fait de son œuvre une de celles dont l'humanité s'honore et dont notre Nord peut s'enorgueillir chaque jour davantage. Elu doyen de la Faculté des lettres de Lille, le 25 Mars 1897, Auguste Angellier n'abandonne point pour cela le stylet du poète. Reprenant en 1902 ses fonctions qu'il avait abandonnées le 24 Mars 1900, après avoir écrit "Le chemin des saisons" et "Les dialogues d'amour", puis "Les dialogues civiques", puis obligé par sa santé, par la suite, à abandonner l’Université, il n'en continue pas moins à publier "Les Episodes", puis "Les Scènes".

 

De cette œuvre puissante que d'aucuns ont pu considérer comme un peu pesante, il se dégage un parfum de fraîcheur qui se mêle à quelque chose d'indéfinissable, mais qui s'impose, et qu'on reconnaît par la suite pour être puisée aux sources les plus pures de la raison. Car ce fut avant tout un grand prêtre de Minerve, de Pallas Athéné, comme disaient les Grecs, de cette déesse sortie toute armée du cerveau de Jupiter et qui imposa aux humains la saine logique et la froide raison. Nous venons décrire c froide raison et, cependant, rien n'est moins froid que l'œuvre d'Auguste Angellier Ce poète du Nord, tout empreint des vastes horizons clairs et pâles des plaines flamandes, tout imprégné de l'Intense poésie qui, se dégage de nos ciels légers et comme tamisés, tout féru pour son pays natal ce poète, ce grand artiste a puisé dans l’étude des classiques grecs et romains dans la vieille civilisation méditerranéenne, ce qui lui a permis de faire une œuvre unique car c »est dans la raison même, dans le culte de l'Intelligence et de l'ordre antique qu'il a trouvé les bases essentielles de sa sensibilité mise au service de l’art.
Des vers :

 

Tu voudrais savoir
Si je t'aime.
C'est un rai d'espoir
Et quand même


Vois ce pauvre cœur
Solitaire
Qui prend son bonheur
A se taire.


Pense à mon destin.
Veuf de joie
Qu'un constant chagrin
Voile et noie.


Songe à mon désir
Plein de larmes
Qui trouve à souffrir
D’ âpres charmes


Et quand je la vois
Jeune et fière,
Quand me vient sa voix
Printanière.


J'ai sous mon effort,
Mon martyre,
Le courage encore
De sourire


Afin que mon cœur
Pur d'alarme
N'ait point la couleur
D'une larme.

 

Des vers comme ceux-ci, écrits en 1907, quatre ans avant la mort du poète montrent combien celui-ci avait conservé une âme fraîche et la maîtrise d'un art parfait. Jean-Louis Vallas, qui n’a connu Angellier que dans sa prime jeunesse mais qui, on peut le dire fut élevé sous son signe par un admirable père qui fut, lui aussi, un beau poète nordiste, vient de consacrer à Auguste Angellier un monument véritable, non point un monument de pierre ou de bronze, mais un ouvrage splendide. Il a demandé à ceux qui furent les amis, les admirateurs d’Auguste Angellier, de collaborer avec lui. C'est Roger Allard Léon Bocquet, Henri Bremond, de l'Académie Française, et Ernest Dimnet, Louis Mercier, la comtesse Anna de Noailles, Frédéric Plessis. Henri Potez. Paul Valéry et Louis Vallas, le père de l'auteur de ce monument, et d'autres encore parmi lesquels nous relevons des noms d'écrivains anglais qui, dans un très beau livre, ont apporté à Auguste Angellier l’ hommage de leur admiration et leur amitié posthume.

 

 

19380630

 

 

 

 

 

 

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