ACCUEIL | LE NORD ET UN PEU DE BELGIQUE | LE CORTÈGE HISTORIQUE DU 28 OCTOBRE 1934 A LILLE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Histoire de France, qui a laissé dans nos esprits tant d'images coloriées, va descendre dans la rue, à Lille, le dimanche 28 octobre. Précédée de hérauts d'armes, toute une foule de personnages : Evêques, grands seigneurs et manants, déroulera, en effet, ce jour-là, son cortège bariolé qui promet d'être aussi évocateur que somptueux pour peu que le ciel clément veuille encore bien prêter le soleil pour quelques heures en ce dimanche de gris automne.

 

La Belgique semblait s'être fait une spécialité des riches cortèges historiques. Elle brosse habilement ces fresques animées. D'après les renseignements que nous avons recueillis sur l'organisation du prochain cortège, Lille entend montrer qu'elle n'est pas moins capable de réussir une reconstitution consciencieuse des grands événements qui s'inscrivirent jadis dans les fastes de la cité. On nous annonce donc une fête de grande allure pour commémorer le troisième centenaire de la solennité symbolique au cours de laquelle un maire de Lille, Messire Jean Le Vasseur, entouré de son collège échevinal, consacra publiquement la ville à N.-D. de la Treille en allant déposer les clefs des remparts au pied de la statue de la Madone lilloise.

 

Il faut s'attendre à une grande affluence au passage de ce défilé plein d'apparat qu'émailleront les pittoresques anachronismes formés par l'inévitable rencontre sur le pavé lillois de fringants écuyers aux montures caparaçonnées et de prosaïques automobiles ou par le voisinage des pourpoints et des complets vestons, des manteaux de cour des belles dames d'antan et des jaquettes officielles...

 

En 1892, un grand cortège historique qui avait coûté près de 200.000 francs fut gâté par la pluie. Espérons que celui-ci sera, cette fois, gâté par le soleil !

 

 

Jean le vasseur offre à Notre-Dame de la Treille les clefs de la ville de Lille (ancien vitrail de la cathédrale)

 

 

 

 

 

 

l'aménagement de la façade de la Cathédrale

 

28/10

Voici le programme des, cérémonies organisées dimanche à Lille pour commémorer le geste de Jean Le Vasseur, premier magistrat de la cité, consacrant la ville, le 28 octobre 1634, à N.-D. de la Treille, en déposant au pied de la statue miraculeuse les clefs des portes des remparts. C'est toute l'histoire de la cité depuis les temps lointains où le seigneur du Bue rançonnait la contrée jusqu'à nos jours qui se déroulera avec l'immense cortège de deux mille figurants répartis en plus de 60 groupes ou chars.

 

A 10 h., en la basilique N.-D. de la Treille, Mgr Chollet, archevêque de Cambrai, célèbrera la grand'messe pontificale, en présence du cardinal Liénart et de plusieurs évêques.

Le grand cortège historique se formera au palais -de la Foire commerciale, à 14 heures.

 

L'ordre du cortège

 

Groupe d'ouverture :

1. — Un héraut d'armes à cheval.

2. — Cavaliers : en tête viennent trois grandes bannières ou drapeaux rectangulaires reproduisant les armes de la Flandre, de Lille et de Jean Le Vasseur.

3. — Les 40 musiciens du Comte de Flandre (XI' siècle) vêtus de la cotte et du bliaut.

4. — Bauduin V. appelé Bauduin de Lille, et Adèle de France, son épouse.

7. — Le Chapitre et les Ecoles de Saint-Pierre et leurs gloires intellectuelles.

8. — Le Comte de Flandre, Robert, dit de Jérusalem. Son épouse : Clémence de Bourgogne et ses compagnons d'armes : Waucher de Comines, Gérard de Wasquehal, Engelbert de Cysoing.

8 bis. — Charles Le Bon, comte de Flandre.

9. — Robert 1er, dit le Frison, et son épouse Gertrude de Saxe et ses dames d'honneur.

10. — Musique du XIIe siècle (40 exécutants, en cotte et aumusse).

11. — Thierry d'Alsace et Sybille d'Anjou (1160).

12. — Bauduin IX et sa femme Marie de Champagne. Bauduin, comte de Flandre et empereur de Constantinople, fut le créateur du Magistrat de Lille (1195).

13. — Jeanne de Flandre.

14. — Marguerite de Flandre.

15. — Char de la Cour des Béçulnes.

16. — Le chevalier Jehan de Bondues.

17. — Dame Ogive de Lesquin fait une donation (1212).

18. — La Corporation des batteurs de cuivre. (Institut Catholique des Arts et Métiers de Lille).

19. — Le Char des Ferronniers traîné par quatre forts chevaux. Illustres Pèlerins de la Collégiale.

20. — Saint Bernard, abbé de Clairvaux, fondateur de l'Abbaye de Loos-lez-Lille (1148). Hérauts, pages et moinillons.

21. — Thomas de Cantorbéry (1165).

22. — Philippe-Auguste, roi de France (Paroisse de Bouvines).

23. — Louis IX, roi de France, au retour de la huitième croisade (novembre 1255).

24. — Michel de Warenghien et sa sœur Damoiselle Isabeau de Warenghien.

25. — Le Chevalier rouge.

26. — Musique de Loos.

27. — Baudouin de Comines, qui affranchit de l'esclavage les serfs de la Collégiale.

28. — Le Chevalier Sohier de Bailleul, maréchal héréditaire de Flandre.

 

La "joyeuse entrée" des comtes de Flandre et des Souverains. C'est le nom donné à la prise de possession de leurs cités par les princes régnants.

29. — Philippe le Bel, roi de France, et la reine Jeanne. Ils viennent, le 16 mai 1301, offrir à l'église Saint-Pierre de Lille et à l'autel de Notre-Dame de la Treille "de riches étoffes ornées de leurs armes et semées de fleurs de lys".

30. — Louis de Mâle et Marguerite de Brabant.

31. — Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et son épouse Marguerite de Mâle. Il fait son entrée solennelle à Lille le mercredi 17 février 1385, et dans la Basilique Collégiale, il prête le serment coutumier.

31 bis. — Les Grands Seigneurs de la Flandre. (Les Seigneurs du Franc de Bruges).

33. — Le merci du trouvère : Charles duc d'Orléans (1439) et les Négociateurs de la Maison de Bourgogne, de la Maison de France et de la Maison d'Angleterre.

34. — La "Ghilde de Rhétorique" de Dunkerque (1426). Le Landjuweel de 1426, avec étendards, groupes de jeunes communiers, le Carillonneur de Dunkerque et les bonnes gens chantant l' "Angelus", et jeune dame de Dunkerque portant le Landjuweel, statuette en argent de la Vierge aux Pâquerettes.

35. — Sigismond de Croix. De retour des croisades, ce noble chevalier recouvra la vue sur le Mont-du-Croquet par l'intermédiaire de Notre-Dame de Délivrance.

 

L'hommage de l'Industrie

36. — Les origines chrétiennes de Roubaix. Thècle et la Communauté chrétienne au IXe siècle.

37. — Les Seigneurs de Roubaix : Jehan III de Roubaix et son épouse Agnès de Lannoy.

38. — La Compagnie des "Archers de Saint-Sébastien" ou "«Confrérie de l'Arcq-en-main", instituée par Jehan III.

39. — Pierre de Roubaix et son épouse Marguerite de Ghistelles.

40. — Les pages de Pierre de Roubaix. groupés auotur de leur chapelain, en souvenir de la chapelle et de l'hospice Saint-Sépulcre qu'il avait fondés.

41. — Isabeau de Roubaix et son époux Jacques de Luxembourg.

42. — L'hôpital Sainte-Elisabeth.

43. — La Corporation des Maîtres Drapiers de Roubaix (Fédération Industrielle et Commerciale de Roubaix).

44. — Le Char de Roubaix : le travail de la laine autour du clocher de Roubaix (clocher actuel de Saint-Martin) construit en 1471 par Pierre de Roubaix.

45. — Le Roi de l'Epinette (élèves et anciens élèves de l'Institut St-Jude d'Armentières).

45 bis. — Musiciens en cotte à doubles-manches et chapeau.

46. — Marie de Luxembourg. Comtesse de Vendôme et de Saint-Pol.

47. — Marguerite d'Autriche. regente des Pays-Bas.

48. — Auger-Chislain de Bousbecque (1550). Originaire de Bousbecque et cé lèbre diplomate. Char : le Donjon crénelé des Seigneurs d'Halluin.

49. — Les 40 musiciens de Charles Quint (Harmonie Municipale de Bailleul).

50. — Charles Quint (1453), Comte de Flandre et roi de Castille, il fixe au Palais-Rihour de Lille le siège de sa Cour féodale et vient, devant l'autel de la Collégiale Saint-Pierre, prêter le serment de Joyeuse Entrée.

51. — Magdeleine de la Fortrie, dame du Ruytoire, et ses demoiselles de compagnie (char).

52. — Porte-fanions des villages de la châtellenie de Lille.

53. — Une comragnie de fifres.

54. — La Porte des Malades (char), paroisse du Sacré-Cœur (Lille).

55. — Les Archiducs Albert et Isabelle (1600).

56. — Jeanne Ricart, restauratrice de N.-D. de la Treille (1634). Char, représentant l'ancien portique du Cloître Saint-Pierre.

57. — Marguerite de Méteren.

58. — Le Magistrat de Tournai.

59. — Les Musiciens du Magistrat.

60. — Le Magistrat de Lille (1634) : 1° L'escorte du Magistrat (chevau-légers, mousquetaires, etc...). Ecoliers Lillois, le cierge monumental symbolisant la dévotion de Jean Le Vasseur envers N.-D. de la Treille, les clés de la ville, deux Maniers et quatre groupes d'échevins.

61. — Ecuyers de Notre-Dame.

62. — Pages de N.-D. de la Treille.

 

 

On remarquera dans le cortège de très nombreux cavaliers. Les deux établissements qui totalisent, à Lille, le plus grand nombre de chevaux doivent être LA GRANDE BRASSERIE et L'INDÉPENDANTE, avec 114 chevaux, dont 52 ont été gracieusement mis à la disposition des organisateurs du Grand Cortège Lillois.

 

 

Cavaliers du Collége de Marcq

 

 

Ce sont les jeunes cavaliers du Collège le Marcq, costumés en seigneurs du XV' siècle, qui seront chargés d'ouvrir la marche du cortège du Tricentenaire. Pour qui connaît la valeur des élèves du Collège de Marcq, en matière d'équitation, est-il besoin d'affirmer que le choix est des plus heureux.

Au son clair de leurs trompettes, leurs rutilantes bannières de soie, armoriées, que l'on apercevra de loin, ils annonceront l'arrivée du cortège dont ils prendront la tête. Au premier rang, viendront trois grandes bannières rectangulaires aux armes de la Flandre, de Lille et de Jean Le Vasseur.

Cette dernière bannière sera portée par le jeune André de Fourmestraux de Wazières, arrière-petit-neveu, à huit générations de distance, du mayeur de 1634. Jean Le Vasseur, qui avait pour beau-frère André de Fourmestraux, seigneur de Wazières (1612-1677), mourut sans postérité ; néanmoins, il se rattache à la famille de Fourmestraux par sa mère, Marie de Fourmestraux, et par son beau-frère.

Les trompettes sont ornées de bande-rolles de soie aux armes de la ville.

Les trois cavaliers formant le dernier rang sont habillés d'un tabard armorié dont le blason des Boutillier, des Muyssart et de l'Institution de Marcq rappelleront la vieille "terre des gardins » que le Collège occupe aujourd'hui.

Les jeunes élèves qui prendront part au cortège historique de dimanche sont : MM. André de Fourmestraux de Wazières, Joseph Isaac-Bey, Isaac Isaac-Bey, Jacques Rose, Paul Vandame, Jean Petitprez, Pierre Deplanck, Joseph Verhaeghe, Gaston Piron, Francis Rousseau, Jean Jansens, Jean Gadenne, Albert Georget, Joseph Dalle, André Masquelier, Roger Diffre et Jacques Bathiat. Ces parfaits cavaliers, dans leurs riches costumes, pimpants neuf, feront on ne peut plus belle figure dans le cortège. Tout ceci ne peut donner qu'un faible aperçu du spectacle grandiose qui sera offert à toute la population lilloise ainsi qu'aux nombreux étrangers venus de tous les coins du Nord de la France et de la Belgique.

 

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L'itinéraire : boulevard Louis-XIV, boulevard de la Liberté, rue Nationale, Grande-Place, rue des Manneliers, rue de Paris, rue des Ponts-de-Comines, rue Faidherbe, place du Théâtre, rue Grande-Chaussée, rue des Chats-Bossus, place du Lion-d'Or, place Louise-de-Bettignies (ancienne place Saint-Martin).

 

Dislocation dans l'avenue du Peuple-Belge (ancien quai de la Basse-Deûle).

 

A 16 ., h. 45, en la cathédrale Notre-Dame de la Treille, cérémonie religieuse de clôture. Allocution de Son Eminence le cardinal Liénart et consécration solennelle du diocèse de Lille à Notre-Dame de la Treille.

 

Cantate du tricentenaire "Lille, debout". Poème de M. le chanoine Détrez, curé de la cathédrale de Lille. Musique de M. Bouichère, maître de chapelle en l'église de la Trinité, à Paris.

 

Les chants et la musique sont diffusés par haut-parleurs, jusqu'au dehors de la cathédrale, sur toute la surface du parvis. Le cortège se composera de neuf groupes qui raconteront par leur défilé bien ordonné l'histoire de la cité. Les figurants se trouveront à 13 h. 30 au plus tard dans l'enceinte de la Foire commerciale.

 

 

 

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une musique du XIIe siècle

 

 

Bauduin, comte de Flandre, empereur de Constantinople, et sa femme, Marie de Champagne. A droite : Marie de Luxembourg

 

 

La "Ghilde de Rhétorique" de Dunkerque : les chanteuses

 

 

 

 

l'arciduc Albert et l'archiduchesse Isabelle

 

 

les maquettes des abbeyes de Saint-Bernard portées par les anciennes élèves de l'Institution de La Plaine

 

 

une dame de Dunkerque portant le Landjuweel (statuette de la Vierge aux pâquerettes)

 

 

Thierry d'Alsace et Sybille d'Anjou

 

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toute cette page a été réalisée à partir de plusieurs articles de presse de l'époque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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