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STAAR (1) est la seule usine belge spécialisée dans la fabrication des tourne-disques. Toi qui place un disque sur ton pick-up et le mets en mouvement d’un petit geste de la main, sais-tu que ses parties mobiles ont été vérifiées et ajustées à un centième de millimètre ou à un micron près (2). Sais-tu que certains pick-up STAAR ont exigé des mois d’études, de dessin et d’essais avant d’être parfaitement au point ? As-tu jamais réfléchi à ce que qu’est un disque ?
Cette mince plaque est gravée d’un sillon peu profond dont les sinuosités déplaceront l’aiguille latéralement des millions de fois, d’après le ton et l’intensité des sons qui lui ont été transmis. Il faut à présent lui faire rendre cette musique ou ces paroles fidèlement, sans en déformer la sonorité, sans non plus user ou endommager la gravure. Comprends-tu à présent pourquoi le pick-up doit être une mécanique de grande précision.
Laissons de côté la direction et le bureau de planning d’où la fabrication entière est organisée, et pénétrons dans les ateliers. C’est ici que des plaques de tôle, des barres de fer et les fils d’acier se transforment en châssis de pick-up, en axes, en vis minuscules… Les machines les plus modernes luisent sous les lampes. Tout l’ensemble des salles vibre doucement, ronronne, bourdonne d’activité… et les pick-up naissent de cette animation.
Voici les tours d’horloger, les raboteuses, les fraiseuses, les rectifieuses qui taillent, coupent et filètent jusqu’au plus petites vis. Voici les presses mécaniques de 15 à 100 tonnes qui, inlassablement, emboutissent et percent les tôles. Voici les décolleteuses, tournant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, presque sans surveillance, et débitant des milliers de pièces par jour, après y avoir effectué automatiquement cinq, six ou même dix opérations différentes. Les éléments ferreux doivent être traités dans des bains spéciaux pour être rendus inoxydables par galvanoplastie ou émaillage.
Trois chaînes de montage, s’allongent sous nos yeux : celle des moteurs, celle des tourne-disques et la chaîne de vérification finale. Chaque moteur doit encore être rodé. Pendant vingt-quatre heures il tournera à l’essai pour permettre aux techniciens un dernier ajustement, une ultime vérification de tous les rouages (3).
Lorsque tous les éléments ont été assemblés, le tourne-disques passe une dernière visite pour se faire ausculter avant de quitter l’Usine.
(1) - USINES GUSTAVE STAAR SA, 62-64 rue Vanderstichelen, à Bruxelles
(2) – micron : un millième de millimètre
(3)– pour ces vérifications, il existe un laboratoire équipé de tous les appareils de mesure imaginables
adapté d'un article publié dans l'édition belge du journal Tintin (décembre 1952)
NOTE : Comme on peut le constater, il n'y a pas de partie "amplification" à tubes électroniques (lampes). A cette époque ce type d'appareil, une platine tourne-disques, était incorporé à un radio récepteur. Ce n'est que quelques années plus tard qu'apparurent les électrophones.
Ci-dessous la version en néerlandais
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publicité de 1950
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