Disque FLARENASCH 721703

 

Africa

Le Coeur Chagrin

 

 

 

Ravissante et magnétique, Rose Laurens l'est véritablement, et ce ne sont pas les spectateurs de la tragédie musicale Les Misérables (mise en scène il y a quelque temps par Robert Hossein) qui nous contrediront. Dans le rôle de Fantine en effet, Rose avait eu l'occasion à cette époque de prouver au grand public qu'elle faisait partie de réels espoirs de la chanson française. Découverte par Claude-Michel Schönberg quelques années plus tôt, elle ne se doutait pas que le monde du spectacle allait un jour faire réellement partie de sa vie :

- J'ai toujours eu des difficultés avec la musique, dit-elle. Après des études traditionnelles de danse et de piano, je pensais bien en rester cependant là. Mais j'étais passionnée par la musique rock et par Elton John et c'est un peu grâce à eux que je me suis sentie progressivement une profonde envie de chanter.

 

Son répertoire, Rose le bâtira avec son compositeur attitré Jean-Pierre Goussaud et Gilles Delonnois l'auteur de ses chansons. Un solide bagage d'une vingtaine de chansons qui lui permettra de passer sans encombre les premiers obstacles. Avec son premier disque, Rose quitte son patronyme (Podwojly) pour celui de Laurens, nom choisi volontairement pour

rappeler le prénom de son frère. En novembre 1979, c'est le grand moment : elle sort son premier 45 tours Survivre, puis un second simple (C'est encore loin l'Amérique, sur une musique signée Mort Shuman). L'accueil des médias est très encourageant, au point qu'il se murmure déjà à son sujet des éloges du genre :"C'est une voix admirable de pureté"... "Cette fille possède une personnalité étonnante, il ne faut pas la laisser s'échapper". Eloges qui finissent donc par chatouiller les oreilles de Claude-Michel Schönberg.

- C'est grâce à Claude-Michel que j'ai pu entrer dans la distribution des « Misérables ». Cette tragédie musicale me paralysait un peu, car je savais que Robert Hossein n 'était pas un homme facile dans le travail. Les premiers temps, j'étais complètement perdue, il criait beaucoup et je le reconnais, j'avais très peur. C'est au fil des jours et des répétitions

que j'ai vraiment compris ce qu'il voulait de nous en temps que chanteurs et comédiens.

Depuis cette fructueuse expérience scénique, Rose a repris son travail de chanteuse de studio. Une chanteuse qu'il vous reste à découvrir au hasard de vos visites chez le disquaire de votre quartier. Car Rose vient en effet de sortir un nouveau disque (Pas facile / L'artiste) qui démarre très bien en radio :

-Je ne suis pas pressée d'arriver,avoue-t-elle. Ce qui compte avant tout pour moi, est que je puisse faire ce qui me plait et chanter des choses que j'aime. Jusqu'à maintenant, j'y suis parvenue, et je ne vois pas ce qui pourrait, demain m'en empêcher.

 

adapté d'un article publié dans un quotidien suisse en 1981, soit l'année précédant la sortie de son plus grand succès Africa.

 

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* Les Misérables est une comédie musicale adaptée du roman de Victor Hugo par Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil et Jean-Marc Natel, et pour les paroles en anglais : Herbert Kretzmer

Depuis octobre dernier, Rose Laurens n'en finit pas d'accumuler éloges et récompenses. Il faut direque son 45 tours (Africa - Le cœur chagrin) lui a fait brûler les étapes de la renommée à la vitesse grand V, à tel point que Rose a eu toutes les peines du monde à trouver des trous dans son agenda pour répondre à toutes les invitations TV et radio en novembre et décembre 1982. Ainsi, à trente ans, cette talentueuse et jolie chanteuse aux yeux verts a réussi à faire l'unanimité autour d'elle. Mieux, le titre Africa, réalisant des petits prodiges dans les différents hits radio comme dans les clubs en vue, Rose est devenue du même coup ce quel'on appelle en jargon de métier,une valeur porteuse. En attendant d'autres considérations "boursières", il apparaît plus intéressant de découvrir pour l'heure cette chanteuse de tempérament qui possède à n'en point douter une voix faite pour le succès. Son dernier 30 cm (Déraison-nable), réalisé et composé avec lefidèle Jean-Pierre Goussaud,prouve nettement que Rose n'estpas l'interprète éphémère d'un«tube». C'est bien au contraire une chanteuse au talent affiné, sûre de ses possibilités, qui vient d'entrer dans cette grande famille du show-biz.

 

FANTINE DEVIENT ROSE

 

La carrière artistique de Rose est comparable à une ligne droite. Des parents polonais qui lui incultent l'amour de la danse, du piano et du chant et très tôt, elle suit son père (musicien) dans diverses salles de spectacle. Là, Rose découvre la scène. Scène qui la fascinera et qu'elle retrouvera en 1980, engagée dans le spectacle de Robert Hossein : Les Misérables.

— Je jouais le rôle de Fantine, dit-elle. Ce fut pour moi une grande satisfaction d'être choisie pour ce rôle, car la concurrence était vraiment très serrée. Ainsi, durant plus d'un an, j'ai pu travailler dans un milieu qui m'avait toujours fasciné. Il y eut bien sûr les répétitions, le spectacle et le disque et bien des moments agréables qui aujourd'hui encore ne sont nullement effacés de ma mémoire. De cette expérience inoubliable, Rose saura très vite tirer l'essentiel pour la suite de sa carrière. Ainsi, lorsqu'elle décide de ne travailler qu'avec un seul compositeur (son ami Jean-Pierre Goussaud), s'engage-t-elle sur une voie difficile mais nullement insurmontable :

— Je ne peux travailler qu'à partir de rencontres, avoue-t-elle. C'est très important pour moi. Les sentiments représentent toujours l'essentiel et ma famille, mes amis (surtout ceux avec lesquels je travaille) sont toujours présents dans ma vie. Ils m'aident toujours et me donnent la force nécessaire pour travailler et persévérer. Ainsi, Rose enregistrera-t-elle son premier disque Survivre, en abandonnant son patronyme officiel pour celui de Laurens, et ce, par sentiment profond envers son frère Laurent. Tout chez elle est ainsi. Elle s'inscrit donc dans une catégorie d'artistes bien à part pour qui les vraies valeurs de la vie comptent beaucoup. Désormais, elle devra bien sûr composer en fonction d'une vie professionnelle chargée, mais si sa vie privée doit en souffrir trop, il y a fort à parier que Rose ne la sacrifiera jamais totalement :

— Depuis l'été 1982, j'ai beaucoup travaillé. Marc Strawzynski, Jean Bériat, Sylvain Lebel et Jean-Pierre ont tout fait pour que mon premier 30 cm ne soit pas qu'un "feu de paille". Je leur en suis reconnaissante et je pense qu'aujourd'hui — après le succèsd'Africa notre équipe va pouvoir travailler plus aisément et se perfectionner encore. Cela m'a quand même pris pas mal de mon temps et je dois reconnaître que j'aspire de temps en temps à un peu de tranquillité.

 

article publié dans un quotidien suisse en 1983

 

 

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Rose Laurens (Rose Podwojny) - 1953-2018