ACCUEIL | LA MUSIQUE | LIO (1986)

 

 

 

 

 

 

Disque POLYDOR  ‎– 885 030-7

 

Les Brunes Comptent Pas Pour Des Prunes

Mouche

 

 

 

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article de 1996 à l'occasion de la sortie de son album Wandatta sorti chez WEA

 

Ses disques donnaient d'elle l'image d'un bonbon acidulé. Agréable certes, mais sans beaucoup de consistance. Ses rôles au cinéma laissaient en revanche entrevoir une personnalité nettement plus riche, plus complexe. Une impression confirmée par "Wandatta", le nouvel album de Lio. Il déroutera quelques fans, mais vaudra sans doute de nouveaux admiraleurs. Au point qu'il y aura peut-être, dans la carrière de la ravissante jeune femme, un avant et un après "Wandatta"»"...

- Le temps te donnera peut-être raison. Pour l'instant, je n'arrive encore pas à me positionner par rapport à cet album. Je suis plutôt naïve, je ne suis pas entrée en studio en me disant que j'allais faire une bombe. Tout ça s'est fait spontanément. Ça devait arriver

- Comment ont réagi les gens de votre maison de disques en l'écoutant?

- Ils ont trouvé que ce n'était pas du Lio. Cet album n'est pas antinomique par rapports aux précédents, il est juste très différent. Mais je suis sûre que si les gens ont écouté attentivement les disques d'avant, ils auraient dû imaginer qu'un jour arriverait "Wandatta".

- Vous deviez être plutôt contente qu'on vous dise: "Ce n'est pas du Lio", non?

-Ça m'a ébouriffée! Je me sentais dans un hôpital psychiatrique et je ne savais pas si eux étaient fous ou moi folle. J'avais une furieuse envie de rigoler, et en même temps, je trouvais ça dramatique. Quand une major te dit ça, le dialogue est impossible... Après a commencé une saga qui a duré deux ans, ça a été dur sur le plan privé. Comme c'est moi qui produis mes disques, je risquais de tout perdre.

- Votre maison de disques attendait que vous fassiez toujours la même chose?

- C'est ce qu'ils espéraient, oui. Ils voulaient une surprise comme celle du "Banana split". Eh bien, la surprise, elle est là! (rires). 

- Ce titre, "Wandatta", sonne comme un manifeste: Wanda, c'est votre vrai prénom, et "vendetta", c'est la vengeance en italien. De qui ou de quoi vous vengez-vous?

- On a tous ses faiblesses, quand on aime les mots et qu'on en trouve un bon... Se venger d'eux, c'était leur faire trop d'honneur. "Vendetta", étymologiquement, ça veut dire "réclamer justice, avoir le sens de l'honneur". Cette définition me convient parfaitement.

- On a l'impression que ce disque est le plus proche de vous?

- Il l'est devenu, oui, parce que je l'ai gardé en moi pendant trois ans. C'est long, hein, pour un bébé! (rires). Mais la délivrance et le déchirement sont venus plus tard, la clandestinité a été longue. C'est sûrement mon album le plus impudique

.- Vous faites non seulement de la chanson, mais aussi du cinéma. Est-ce que vous envisagez ces deux activités comme complémentaires?

- Absolument, parce que je n'ai jamais cherché à m'exprimer, mais à exprimer. M'exprimer, je le fais dans ma vie, avec mes proches, ou avec toi en ce moment. Mais quand je chante ou que je joue, j'exprime, c'est ce qui m'intéresse, le signal, être le relais pour un signal, je suis fondamentalement une interprète. Quand l'expression est ton but, elle peut passer de la même façon dans la chanson, dans le texte dit.

- Ce qui veut dire qu'il n'y a aucune confusion chez vous entre la personne privée et l'artiste en représentation.

- Tout à fait. Les deux dansent le tango ensemble par moment, mais restent toujours bien distinctes. Pour jouer la tristesse, je n'ai pas besoin de me mettre dans des états lamentables. Si on pousse le raisonnement, pour jouer un assassin, il faut avoir tué!

- L'image acidulée que vous avez donnée jusqu'ici, était-elle calculée, maîtrisée?

- Calculée, non, mais j'avais une vraie volonté de la maîtriser. Je n'ai sûrement pas toujours réussi, peut-êtrep arce que j'ai quitté l'école très jeune, ma structure n'était pas en place. J'ai dû la construire en autodidacte. Je me suis formée avec mes expériences, heureuses ou malheureuses.

- Vous vous êtes trompée?

- Bien sûr, ce risque existe dès qu'il y a image. Tout passe par les médias, ce qui est d'un danger total... Je pensais, parce que je suis une optimiste de nature, que cette image aurait encore un relais avec l'imaginaire. Mais non, ce n'est devenu qu'une représentation, sans dimension créative. Je suis devenue quelqu'un d'image, avec tous les risques que ça implique. Aujourd'hui, je me sens dans un équilibre, dangereux, mais un équilibre quand même.

 

 

 

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Lio (Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos) est née le 17 juin 1962 au Portugal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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