Disque CARRERE 4509-92071-9

 

La Solitudine
La Solitudine (Instrumental)

 

 

 

 

Découverte par toute la Péninsule à l'occasion du festival de San Remo, en 1993, Laura Pausini peut se vanter d'être devenue en quelques années la plus grande exportatrice de disques de son pays. Depuis Gianna Nannini, aujourd'hui reléguée aux oubliettes (du moins en termes de ventes), personne n'avait réalisé un pareil exploit. A défaut d'être l'auteur de titres inoubliables, la brunette est entrée dans la légende de la musique italien-ne grâce à des chiffres touts implement impressionnants: deux millions d'exemplaires de son premier opus envolés, trois fois plus du deuxième. Le dernier en date, "Le chose che vivi", semble bien parti pour pulvériser tous ses records.

 

Pas la grosse tête

Alors que la tête de certaines vedettes du showbiz aurait déjà enflé comme une montgolfière, Laura Pausini ne laisse apercevoir aucune protubérance du bulbe rachidien. La jeune femme a su rester elle-même: simple, authentique, affable et fragile. Elle confie volontiers, sans fausse modestie, que les chiffres lui font plutôt peur. Car elle redoute d'en dépendre, comme un produit de consommation ou "une marionnette", selon ses propres termes. C'est justement pour ne pas être traitée comme un pantin qu'elle s'est séparée du management qui l'a propulsée sur les devants de la scène. C'était en avril 1994, juste après la sortie de son deuxième opus. "J'ai réalisé que mes managers m'utilisaient pour gagner de l'argent à court terme, explique-t-elle. Je devais assurer la promotion à l'étranger, accomplir tout le travail, alors qu'ils attendaient sagement en Italie. Ils s'en fichaient complètement de ma carrière. Or, vendre 6 millions de disques ne m'intéresse pas si cela signitïe que je ne peux pas durer. L 'argent est la conséquence de mon travail, pas un but en soi."

 

Une notoriété planétaire

Laura Pausini redoute aussi le succès. Le gérer n'a en effet rien d'une sinécure. En Angleterre comme aux Etats-Unis, sa maison de disques a insisté pour qu'elle enregistre ses chansons dans la langue de Shakespeare. Un tremplin donnant accès à une notoriété quasi planétaire. Mais Laura résiste pour l'instant au chant des sirènes du showbiz. "Trente sept pays qui distribuent votre disque, c'est déjà suffisamment astreignant", justifie-t-elle. "Plus j 'avance, plus il y a de boulot et plus c'est difficile. En outre, je ne sais si je tiendrais le coup physiquement: je suis souvent tombée malade." N'allez pas croire que la demoiselle, habillée par le couturier Giorgio Armani, manque d'ambition ou qu'elle n'est pas à sa place sur les planches. Au contraire. Simplement, cette fille de musicienne souhaite ni mettre la charrue avant les bœufs, ni se brûler les ailes à cause d'un envol trop précoce. "Mon rêve, c'est de parvenir au niveau de Mina. Elle est la plus grande chanteuse italienne de tous les temps. Elle a arrêté de chanter en public à 30 ans, mais continue néanmoins d'enregistrer des disques à son rythme, sans être dérangée."

 

article publié en 1997

 

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Laura Pausini est une chanteuse italienne (1974)