Disque COLUMBIA CBS ‎– COL 659128 7

 

Entrer Dans La Lumière - 4:03
Entrer Dans La Lumière (Version Longue) - 6:17

 

article de Thierry Clémence  (1993)

 

Tu étais juste venue nous dire Vous, petite princesse. Je te connaissais jolie petite fille, on te disait la môme de Piaf. Mais de Belleville, tu en as fait un Eden, que tu as apprivoisé. Et telle un ange, tu t'es voulue sensuelle, charmeuse, sur un air de blues. Je t'ai vue hier soir sirène, je n'ai pu résister à cet appel, aussi lointain que tes yeux sont couleur horizon. Tu as joué avec nos cœurs, comme le faisait Marlène, tu as joué avec ta vie. Elle te sourit.

 

Au jeu de la séduction, tu as parlé d'émotion, qui ne sera jamais de l'amour, mais qui dépasse l'amitié, telle que Barbara la chantait. Celle que tu as bien voulu nous faire partager, sans intimité. Et on a aimé, parce qu'au-delà du sublime, tu restes une divinité. Un astre qui, s'il illumine le firmament de la chanson, rayonne de sincérité. Tu nous as parlé d'aventure, tu lui ressembles, parce que tu dévoiles tes sentiments. Sans fausse pudeur, mais avec cette ardeur qui caresse le bonheur. Et dans mes rêves, j 'y crois, tout simplement.

 

Quand tu étais dans ses bras, l'élu avec qui tu avais choisi de danser hier soir aurait pu y passer la nuit. Te dire nous non plus ne serait que mensonge.

 

Tu nous as chanté tes vérités, petite muse venue de Lorraine, devenue depuis femme fatale, à l'image de Marylin que tu as si bien parodiée. Toi qu'on appelait l'adolescente de Forbach, tu enivres désormais les rêveurs, ceux qui croient encore que leur destin se dessine à travers toutes ces splendeurs. Oui, tu chantes toujours le blues, mais encore mieux. Tu dégages de la force, de l'amour, de la nostalgie, la scène est cette maison que tu as bâtie, qui t'abrite de l'indifférence. Celle que tu panses, sans honte aucune d'y penser.

 

Tu as même fait rougir les anges. Ceux qui ne t'ont pas toujours si bien gardée, préférant te laisser virevolter autour des vautours qui voulaient baliser ton chemin. Ta franchise t'a permis d'éviter ce creux. Et s'il me restait moins d'une semaine à vivre, je ne pourrais résister à te suivre. Parce que d'Allemagne, tu t'es épanouie, comme la fleur. Auf Wiedersehen, Patricia.

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PATRICIA KASS (1966 - )