ACCUEIL | LA MUSIQUE | PATRICIA KASS (1988) |
Disque POLYDOR 887 850-7
Mon Mec À Moi (4:11 )
Chanson D'Amour Pas Finie (1:37
Un Dernier Blues (1:35)
article d'Alexandre Chatton suite au concert du 12 septembre 1990 à Neufchatel (Suisse) :
Les 4000 personnes venues assister hier soir au concert de Patricia Kaas à la patinoire du Littoral ne croyaient rien : elles rêvaient. Il faut dire qu'on ne voit pas réinventer le music-hall tous les jours devant ses yeux. Patricia Kaas a tout vu, tout su , tout entendu. Et comme elle sait fort bien partager, le public aura eu droit à tout ce qui fait d'un spectacle une fête totale. Peu sectaire, avec, quand même, une préférence marquée pour le blues et ses dérivés, la Lorraine de Forbach ne craint pas le mélange des genres: cabaret, latino, funk, rock, be-bop, rap (si si!), et même hard rock. Autant dire que l'assistance, où tous les âges étaient dignement représentés, de 7 à 77 ans, est repartie ravie.
L'entrée en scène de Patricia Kaas (avec 35 minutes de retard, dues aux bouchons que les automobilistes neuchâtelois ont appris à endurer en rongeant leur pédale de freins) est une véritable apparition. Décidément, la petite, qui a toujours brûlé son argent de poche en fringues, a du goût: on ne résiste pas à sa robe noire très moulante qui habille cette voix trémolante. Surtout que dès la quatrième chanson, "Mon mec à moi" résonne dans un temple qui n'est déjà plus de glace - parfait aux premiers rangs, le son et les textes de Patricia Kaas sont toutefois victimes d'un écho pernicieux au fond de la patinoire.
Un premier sommet est atteint quand Mademoiselle entonne, a capella, "une chanson que ma maman m'a apprise quand j'étais beaucoup plus petite". Vous séchez ? Il s'agit "D'Allemagne", bien sûr. S'ensuit un solo de batterie, pas vraiment convaincant, pendant lequel Patricia se change et revient sapée d'un ample complet-veston-cravate des années folles, résolument "Dick Tracy". Tenue idéale pour enrober un nouveau blues. Qui se conclut, nouvelle comparaison indirecte avec Madonna, avec un arrachage de T-shirt parfaitement inattendu qui laisse apparaître des dessous qui ne font pas vraiment regretter les dessus... Entre les rangées de sièges et dans les gradins, ça chauffe. D'autant que les briquets sont de plus en plus nombreux à roussir les sourcils des voisins et que les musiciens, les deux bassistes en l'occurrence, y vont de leur démonstration et grattent frénétiquement leurs phalanges en allumette sur les cordes. On a même entendu le célèbre riff de "Smoke on the water", de Deep Purple !
Patricia Kaas a profité de l'intermède instrumental pour se changer une deuxième fois. Elle reprend possession des planches dans une autre robe aussi noire que mini, qui découpe cette fois ses jambes en chevron. Et voici "Mademoiselle chante le blues". Triomphe, la salle se lève d'un bond pour une standing ovation toujours émouvante. Patricia Kaas, qui avait fait mine de s'en aller, réapparaît alors, la veste enfin tombée, et se fent d'une mémorable reprise du "You can leave your hat on", de l'ami Joe Cocker. On ne le répétera jamais assez: quelle voix! Grave, profonde, chaude et si chargée de sentiments! "Quand Jimmy dit", enlevé par un band soudain très heavy et même carrément métal, n'achève pas encore le public, qui en veut encore et toujours. Un dernier blues ne lui enlèvera pas l'envie de chanter. Il finira de le fredonner sur le chemin du retour: on n'oublie pas Patricia Kaas, une fois franchie la sortie.
Patricia Kass avec Jean-Pierre, le guitariste : inoubliables
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PATRICIA KASS (1966 - )
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