M.J.M./ WEA – 242-338/1 (30 cm)

 

In The Morning

Mister Swing

La Chanson Du Producteur

La Chanson Du Compositeur

 

La Chanson Des Musiciens

Je T'Aime

Poussy

Fifty Fifty

 

Ne Garde Rien

Le Temps Passe

 

Une Prière

Si Si Si Le Ciel

À Chaque Saison Qui Passe

La Fabuleuse Histoire De Mister Swing

Om Les Hommes

 

 

 

 

 

Michel Jonasz avait clairement exprimé ses désirs: "Laissez vos airs blafards sur le trottoir et vos caisses au parking, venez ... venez voir la fabuleuse histoire de Mister Swing". La salle était comble, jeudi soir, pour l'ouverture de la 22ème édition du Festival de Jazz de Montreux. Quelle histoire d'amour celle de Mister Swing ! Amour du show-biz, du fric, de la gloire, amour de la petite Poussy, qu'on oublie au fond d'une scène, un soir. Une histoire banale, finalement. Le succès l'a rendu aveugle, l'amour lui ouvrira les yeux. Happy end.

 

Jonasz chante l'amour. Rien que l'amour, encore l'amour, toujours l'amour. Mais lui sait le faire ... chanter l'amour! A tel point qu'il se permet d'enchaîner six ballades avec tous les accessoires: voix brisées, rythmes flottants, silences. Gonflés, mais ça passe! De justesse: le funambule connaît ses limites et prendra définitivement le public dans ses filets grâce au swing de la chanson titre du spectacle "la fabuleuse histoire de Mister Swing", dont le refrain (vous savez: la, la, la... !) sera repris par le public, réduisant l'orchestre et Jonasz au chômage technique.

 

Jonasz aime son public, qui le lui rend bien. Encore une histoire d'amour. Il faut dire que le personnage a tout pour lui: pince-sans-rire dans ses "intros", à hurler de rire dans ses mimiques. Il est comédien dans l'âme. Et après une révérence chaplinesque, il s'en est allé. Rideau. Un mot encore sur le son: le nouveau système d'amplification qui équipe désormais le Casino de Montreux est enfin à la hauteur de l'affiche du festival. On entend le moindre "gratouillis" de castagnettes ou relaçage de souliers ! Un geste comme on aimerait en voir plus souvent dans nos salles de spectacle. A suivre.

 

article de Sophie Winteler publié dans un quotidien suisse (1988)