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Disque RCA Victor ‎– PB 9160

 

The Passenger

Success

 

 

 

 

 

Article de Christian Georges publié par un quotidien suisse en octobre 1993 :

 

Certains jours, on se dît que le rock est soit mort, soit récupéré (ce qui revient au même). Chez Bloomingdale's à New York, il y a des types qui achètent des costumes Armani à 2000 dollars en écoutant le dernier Sonic Youth dans les hauts parleurs du magasin. Le seul moyen de ne pas vaciller avant de fuir, c'est de se dire que ces types ne mettraient plus les pieds dans le même rayon si on leur passait "I Wanna Be Your Dog" d'Iggy Pop.

 

Mais hier à Neuchâtel, il y avait de quoi redouter l'apparente mort du rock: Iggy Pop n'avait pas réussi à remplir plus d'un tiers de la patinoire du Littoral. D'autres auraient soldé le show. Lui pas. Même devant une assistance n'affichant pas d'entrée un plaisir délirant à observer de très près une authentique bête de scène. Iggy Pop en concert, c'est comme un cocktail trop fort. Passée la première rasade, étendu pour le compte, le spectateur découvre l'aveuglante simplicité de l'équation rock'n rollienne: énergie + électricité. C'est tout et c'est assez. II aurait fallu être fait du béton des gradins pour ne pas avoir la chair de poule quand Iggy s'est lancé dans "The Passenger", avec une profondeur vocale que lui envie toute la planète rock.

 

Un peu ensablé dans des riffs marteau en début de concert, le New-Yorkais a retrouvé toute sa verve en dominant une guitare bientôt amputée d'un corde dans son fameux "Dog", dans "Wild America" et dans "Home" et "Lust for Life". Iguane affolée, Iggy Pop se moque de ses 46 balais comme du premier pied de micro qu'il a envoyé valser. En dépit des mots en F dont il ponctue les intermèdes, ce survivant ne méprisera jamais son public. A preuve les rappels parfaits qu'il a accordés: la version acoustique de "In the Death Car", entendue dans le film de Kusturîca "Arizona Dream", "Beside You", "Sickness", "Louie, Louie".

 

En final décadent, la logorrhée avant-gardiste d' "American Caesar" était superflue. Mais dans un public guéri de son apathie initiale, personne n'aurait songé que cette fausse note suffirait à ternir une performance impériale.

 

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James Newell Osterberg Jr (Iggy Pop) est né le 21 avril 1947

 

 

 

 

 

 

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