ACCUEIL | LA MUSIQUE | JEAN-JACQUES GOLDMAN (1984) |
Disque EPIC – EPC A 4111
Envole-Moi
Dors Bébé Dors
Pour une fois, pas question de chipoter sur les chiffres: Jean-Jacques Goldman avait demandé que le nombre despectateurs ne dépasse pas 4500, et son concert se déroulait à guichets fermés, comme d'ailleurs celui de vendredi à l'Arena (Genève) et comme le sera celui de ce soir à la patinoire de Malley (banlieue lausannoise). Donc, 4500 spectateurs ont rempli samedi soir les patinoires du Littoral, à Neuchâtel, pour réserver un bien bel accueil à l'auteur et interprète de "On ira".
Acoustique, puis électrique
Quelqu'un qui se soucie plus du confort de son public que du compte en banque du producteur de sa tournée ne peut être entièrement mauvais. Jean-Jacques Goldman, lui, s'est montré franchement bon. A la grande déception de certains, il n'a certes pas chanté qu'il marchait seul. Mais au moins a-t-il montré qu'il était parfaitement capable de le faire: il commence et conclut son récital avec sa seule guitare (et un rien de synthétiseur), laissant de côté, pour un moment en tout cas, les chœurs de l'Armée rouge ou de travail en trio: si le fidèle Michael Jones est toujours là, il œuvre d'abord au sein d'une solide phalange musicale, où chacun se met d'abord au service du répertoire. Goldman ne joue pas pour autant la carte du "moi devant et eux derrière". Durant la première partie, plutôt acoustique, il fait bloc avec l'orchestre, lui-même resserré surune petite partie de la vaste scène. Plus électrique et même carrément rock, la seconde partie démontrera qu'on peut aussi occuper tout l'espace et continuer de bien jouer. Mais là encore, la tête d'affiche n'oublie pas qu'elle est aussi un des musiciens de son propre groupe. Dans ce contexte, il n'est pas certain que Jean-Jacques Goldman ait vraiment besoin de toute l'inventive machinerie de mise en scène préparée pour ce spectacle. Certes, voir l'orchestre sortir en monte-charge des entrailles du plateau crée sur le moment un sentiment de surprise admirative. Mais la qualité de la relation entre le chanteur et son public tient visiblement plus de sa sincérité, de sa chaleur et sa simplicité.
Beaux portraits
Et puis, avec Goldman, on peut - et le public ne s'en est pas privé - chanter en chœur des textes devenus des tubes sans céder à la nunucherie ou l'insignifiance. Mais qui, au contraire, savent dire les paradoxes de nos émotions ou même de ce que nous sommes, comme le besoin de partir pour se retrouver ou comme ses "défauts qui sont autant de chances". Les beaux portraits de femmes que contient le répertoire du Français jouent aussi de cette complexité, de ce mélange entre l'amertume, une lucidité au scalpel et une tendresse qu'on sent malgré tout intacte. Voilà sans doute pourquoi ils paraissaient, samedi soir, si vrais.
article publié en janvier 1998 suite à son concert du 9 mai à Neuchâtel (Suisse)
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Jean-Jacques Goldman (1951 - )
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