ACCUEIL | LA MUSIQUE | JACQUES BREL (1977)

 

 

 


 

 

 

Disque BARCLAY  - 62 346

 

Les F... (Les Flamingants)

Les Marquises

 

 

 

 

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ANVERS (AFP) - Le chanteur Jacques Brel n'a pas injurié le peuple flamand, a estimé vendredi la Chambre du conseil d'Anvers. Les magistrats anversois ont rejeté la plainte déposée par l'Association des étudiants catholiques flamands contre le célèbre chanteur belge, estimant que sa chanson Les Flamingants* était injurieuse pour le peuple flamand.Dans l'une des chansons de son dernier disque, Jacques Brel a critiqué sévèrement les flamingants (extrémistes flamands), "nazis pendant la guerre" et qui oscillent "du fusil au missel". Il leur fait part en outre de son mépris en termes très vifs. Je vous interdis d'obliger mes enfants à aboyer en flamand ajoute-t-il dans la chanson.

 

extrait d'un article de presse publié en 1978

 

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Jacques Brel, né à Schaerbeek (Belgique) le 8 avril 1929, et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny (France).

 

* Paroles de la chanson Les F... (Les Flamingants) :

 

Les Flamingants, chanson comique!

Messieurs les Flamingants
J'ai deux mots à vous rire
Il y a trop longtemps
Que vous me faites frire
À vous souffler dans le cul
Pour devenir autobus
Vous voilà acrobates
Mais vraiment rien de plus

Nazis durant les guerres
Et catholiques entre elles
Vous oscillez sans cesse
Du fusil au missel
Vos regards sont lointains
Votre humour est exsangue
Bien qu'y aient des rues à Gand
Qui pissent dans les deux langues
Tu vois quand j'pense à vous
J'aime que rien ne se perde
Messieurs les Flamingants
Je vous emmerde

Vous salissez la Flandre
Mais la Flandre vous juge.
Voyez la mer du nord
Elle s'est enfuie de Bruges.
Cessez de me gonfler
Mes vieilles roubignoles
Avec votre art flamand-italo-espagnol.
Vous êtes tellement tellement
Beaucoup trop lourds
Que quand les soirs d'orage
Des chinois cultivés
Me demandent d'où je suis,
Je réponds fatigué
Et les larmes aux dents:
"Ik ben van Luxembourg".
Et si aux jeunes femmes,
On ose un chant flamand,
Elle s'envolent en rêvant
Aux oiseaux roses et blancs

Et je vous interdis
D'espérer que jamais à Londres
Sous la pluie on puisse
Vous croire anglais
Et je vous interdis
À New-York ou Milan
D'éructer Messeigneurs
Autrement qu'en flamand
Vous n'aurez pas l'air cons
Vraiment pas cons du tout
Et moi je m'interdis
De dire que je m'en fous
Et je vous interdis
D'obliger nos enfants
Qui ne vous ont rien fait
À aboyer flamand
Et si mes frères se taisent
Et bien tant pis pour elles.
Je chante persiste et signe:
Je m'appelle Jacques BREL

 

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9 octobre 1978 : Jacques Brel meurt à Bobigny

 

La chanson française perd un de ses plus grands et de ses plus célèbres auteurs- compositeurs: Jacques Brel succombe le 9 octobre 1978 à une embolie pulmonaire, à l’âge de 49 ans à Bobigny, en région parisienne. En 1954, il passe en vedette américaine à l’Olympia. C’est le début d’une carrière fulgurante: Bobino, l’Alhambra et l’Olympia, dont il est cette fois la vedette principale, l’acclament tour à tour. Brel livre au public ses plus belles chansons: "Quand on n’a que l’amour", "Ne me quitte pas", "La valse à mille temps". Puis c’est "Le Plat Pays", «Madeleine", "Jef" et plusieurs autres.

 

C’est en 1966, au sommet de sa carrière, qu’il est frappé d’une grave maladie pulmonaire. Il fait ses adieux à la chanson, mais remonte sur les planches deux ans plus tard pour interpréter Don Quichotte à l’Opéra national dans "L’homme de la Mancha". En même temps il se lance résolument dans la cinéma, comme acteur et ensuite comme réalisateur. Lorsque les médecins diagnostiquent un cancer des poumons en 1974, Brel se retire de la vie publique et entreprend de faire le tour du monde sur un voilier.

 

 

 

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Il y a trente ans, devant une salle électrisée qui l'oblige à revenir saluer en peignoir, Jacques Brel fait sur la scène de l'Olympia ses adieux au public. Il interrompt sa carrière à 37 ans, en pleine gloire. Trente ans après ces adieux, 18 ans après la mort du "Grand Jacques","Taratata" lui rend hommage ce soir, à travers les voix d'Alain Bashung, Florent Pagny, Kent, Arno, Sting, Patrick Bruel, Elsa et Divine Comedy.

Bruxelles 1929-Paris 1978: entre ces deux dates, quarante-neuf années de vie bien remplie. Brel y inscrit l'une des plus belles carrières de la chanson française, 400 chansons, des centaines de spectacles dans le monde entier, une comédie musicale, mais aussi une dizaine de films comme acteur et deux comme réalisateur. Sans parler des voyages, des croisières, des amis et des amours.

Deuxième enfant d'un famille de la petite-bourgeoisie, Brel était pourtant destiné à prendre du service dans la cartonnerie familiale. Durant son adolescence,il se produit dans les maisons de retraite et les foyers de malades avec une association de jeunes bénévoles. Il y rencontre Thérèse Michielsen qu'il épousera en 1950. En 1952, il rue dans les brancards et commence à se produire dans un cabaret de Bruxelles.

Plus tard, Jacques Canetti, grand découvreur de talents, lui propose de monter sur scène à Paris. Brel largue définitivement les amarres de la cartonnerie et s'installe dans la Ville lumière. Les premières années restent sombres pourtant, le succès se fait attendre. En 1957, l'horizon s'éclaircit pour celui que Brassens a surnommé "l'abbé Brel", en raison du caractère naïvement boy scout de ses chansons et de son habit de scène. L'année suivante, son troisième 33 tours rencontre enfin le public: 40.000 exemplaires sont vendus en deux mois. Programmé à l'Olympia en première partie, Brel casse la baraque.

 

La légende

Alors que le rock commence à électriser la France, Brel impose tranquillement son style. Ses mélodies tristes et ses textes qui balancent entre le lyrisme et l'ironie deviennent des classiques de la chanson. Les tournées et les disques s'enchaînent dans la frénésie et la légende grandit avec la notoriété, alimentée par les déclarations du chanteur, qui contribuent à donner de lui l'image d'un misanthrope écorché vif. Plus le public l'adore, plus Brel devient hargneux, égratignant tous ceux qui passent à portée de sa plume ou de sa voix, les bigotes, les flamandes, les bourgeois. En 1965, il crée "Amsterdam" à l'Olympia devant un public en transe. Il est couvert d'honneur et il ne rêve que de tranquillité et de solitude. L'année suivante, malgré les protestations de Bruno Coquatrix, il décide d'arrêter la scène.

Brel a 37 ans et quelques autres envies à satisfaire: la comédie, le cinéma et les voyages. Il monte pour le théâtre "L'homme de la Mancha", une comédie musicale inspirée du "Don Quichotte" de Cervantes. Au cinéma, il joue dans "Mon oncle Benjamin", "Les risques du métier", "L'emmerdeur" et "L'aventure c'est l'aventure", et réalise lui-même "Far-West" et "Franz". En 1974 il prend le large sur son voilier, fuyant l'Europe et les rumeurs. Certains racontent qu'il s'est installé dans les îles Marquises, d'autres qu'il est malade. En 1977, coup de théâtre: il enregistre un nouveau disque, dont deux millions d'exemplaires s'arrachent en quelques semaines. Un an plus tard, le 9 octobre 1978, Brel meurt d'un cancer du poumon.

 

article publié le mardi 26 novembre 1996 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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