Les Bidochons ou Rolling Bidochons est un groupe parodique français fondé par Titi Wolf. Le nom est inspiré de la bande dessinée de Christian Binet, les Bidochon. 

 

 

 

article de Steve Axentios et photo ci-dessus parus en 1996 

 

Georgio Harissa, John Lénine, Paul Mac Cramé, Ringo Tare et Yoko Kono, les garçons dans le vent des Bidochons, sont les princes de la parodie. Les Sex Pistols, les Beatles ("Let it be" devient "Les p'tites bites", "Paperback writer" "Pas d'papier water"), les Rolling Stones ou encore Nirvana ("Rape me" tranformé en "Crêperie") passent à la moulinette des Bidochons.

 

L'humour des Bidochons, qui sont non seulement des paroliers très drôles, mais aussi des musiciens tout à fait corrects, ne plaît toutefois pas à tout le monde: après les Beatles, c'est au tour du camembert Président de leur intenter un procès. Mais Thierry Wolf, alias John Lénine, n'en fait pas tout un fromage. Confessions à l'occasion de la sortie de la compil' "Le très meilleur des Bidochons"

- Pourquoi vous etes-vous lances dans la parodie de standards du rock?

- Nous sommes partis du postulat qu'il valait mieux jouer de bons morceaux qu'en écrire de mauvais. Jadis, dans les années 50-60, les artistes commandaient des chansons chez les compositeurs. Aujourd'hui, tout le monde se croit doué pour la composition et certains nous assènent des morceaux insupportables. Grâce à nos parodies, nous avons permis à des gens de découvrir des titres qu'ils ne connaissaient pas et aux jeunes de connaître des groupes qui ne sont pas de leur génération.

- Vous servez donc l'intérêt des groupes comme les Beatles, les Stones ou les Pistols...

- Plutôt, ouais! Comme nos disques se vendent plutôt bien, ils n'ont aucune raison de se montrer mécontents, financièrement parlant, puisqu'ils reçoivent en plus des droits d'auteur.

- Pourtant, Paul McCartney et Yoko Ono vous ont poursuivi en justice, l'an dernier, réclamant un montant d'un million de francs français. Comment avez-vous réagi?

- Nous étions tout d'abord surpris. Puis, l'envie de tout lâcher nous a effleuré. Heureusement, la justice nous a donné raison: en France, la parodie est autorisée.

- La morale de ce procès?

- Les rockers vieillissent mal! Les rockers libéraux à 20 ans s'embourgeoisent à la cinquantaine, deviennent plus suspicieux et s'intéressent davantage au nombre de zéros sur leur compte en banque qu'à l'impact réel de leur musique. Heureusement, les Stones ont plus d'humour que les Beatles, car Jagger et Richards, qui ont reçu notre disque, ont apparemment bien ri.

- Aujourd'hui, vous êtes de nouveau traîné en justice par le camembert Président pour avoir plagié son produit sur la pochette de votre compilation. Ces procès vous font un bon coup de pub, non?

- Evidemment, cela permet de nous faire connaître. Paradoxalement, les procès nous font aussi du tort. Pendant trois semaines, les disques ont été retirés de la vente par les huissiers de Président, alors que nous étions en promotion intensive. Nous avons gagné le premier procès, mais la marque a fait appel*. Le fromage lui pèse visiblement surl'estomac. Une décision sera rendue le 3 octobre.

- Que dites-vous à ceux qui vous accusent de souiller le patrimoine du rock?

- Patrimoine et rock ne vont pas ensemble! Le rock doit symboliser la révolte et la rébellion contre l'ordre établi. Dresser des statues au rock-stars montre une incompréhension totale du mouvement. Le rock doit rester subversif. Or, aujourd'hui, il est hélas trop établi. C'est pour cela que le rap a pris le relais.

- Et que répondez-vous aux détracteurs qui vous reprochent votre humour gras, très au dessous de la ceinture?

- C'esf un faux reproche. Comme j'ai été élevé avec "Hara-kiri", "Charlie-Hebdo" et Coluche, je suis peut-être moins dérangé que certains par ce type d'humour. Pour moi, l'humour gras, c'est Lagaf ou Dany Boon. Il n'y a qu'un ou deux titres à consonance sexuelle par album. Juste ce qu'il faut de bites et de couilles, quoi!

 

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* et cette fois, les Bidochons perdront leur procès.