ACCUEIL | LA MUSIQUE | PIERRE BACHELET (1975)

 

 

 

 

 

 

 

Disque SIROCCO 48.018

 

L'Atlantique (Toi, Moi et la Musique)

La Connerie

 

 

 

 

"Les Corons", "Elle est d'ailleurs", "Ecris-moi", "Marionnettiste", "L'an 2001", l'ami "Pierrot" en a enregistré des tubes! Des chansons aimées des enfants et plébiscitées par les plus de 50 ans, à tel point que Pierre Bachelet a détrôné le No 1 Michel Sardou dans leur cœur. Aujourd'hui, il joue lui aussi les quinquagénaires, même s'il conserve son regard d'enfant un peu mélancolique. Les yeux dans les yeux, il vous donne rendez-vous demain soir à la salle des spectacles de Saint-Imier pour un concert qui promet d'être une fête. Huit albums, huit disques de platine, des ventes astronomiques et des tournées à travers la France et les pays francophones, autant dire que Pierre Bachelet n'a pas perdu son temps depuis 1981, l'année qui l'a rendu célèbre. Aujourd'hui, trois ans après n'être plus remonté sur les planches, il reprend la route de la scène pour une tournée qui l'amène en Suisse. Un rendez-vous en musique qu'il a choisi de donner cette fois plutôt à la "campagne" qu'à la ville.

— J'ai remarqué qu'on faisait toujours les mêmes circuits dans les tournées. Il y a des villes dans lesquelles on ne passe jamais et on se demande pourquoi. J'ai toujours aimé aller chez les gens, rayonner dans les campagnes plutôt que de passer quatre jours dans une grande ville. Dans les petites villes, l'accueil est souvent plus chaleureux; c'est une fête, un rendez-vous: on envoie des choses de la scène à la salle et réciproquement.

— Cela vous gêne-t-il d'être le chanteur préféré des plus de 50 ans?

— Non, car dans les concerts, il y a beaucoup de jeunes aussi. Je suis comme Tintin, tout public, de 7 à 77 ans. En revanche, il est vrai que je suis loin d'être le premier chez les jeunes. Mais, le fait d'être déjà le premier de quelque chose, c'est pas mal !

— De l'autre côté, il y a ceux qui disent que Bachelet, c'est un peu les chansons maître d'école, celles que l'on apprend dans les chorales...

— C'est parce qu'ils ont appris "Les Corons" ou "L'an2001". Cela veut dire que mes chansons expriment quelque chose qui est bon à colporter. Aujourd'hui, il est difficile de laisser quelque chose derrière soi; ce qui me fait plaisir, c'est d'y être arrivé avec "LesCorons".

— Lors de la sortie de votre dernier album, en 95, pour la première fois en 15 ans, vous avez fait des infidélités à votre parolier Jean-Pierre Lang pour travailler avec Yann Queffélec. Et l'album n'a pas remporté un vif succès. Déçu ?

— C'était un peu prévisible. Il s'agissait d'un album-concept sur le thème de la vie dans les cités. C'était différent de ce que je faisais d'habitude, mais j'avais envie de travailler avec Queffélec; et si c'était à refaire, je le referais. Je pense toutefois que cet album a une vie qui va durer longtemps, car je n'ai jamais eu d'aussi belles critiques, même si le public n'a pas bien compris ce qui s'était passé.

— Vous qui avez aligné les tubes, avez-vous une recette ?

— Non, la seule vérité est que l'on est finalement son propre public. Prenez "Les Corons", jamais je n'aurais imaginé le succès que cette chanson allait remporter. L'album est sorti en mai; tout le monde disait: "Mais on ne va pas sortir les mines de charbon sur les plages!" Et vous connaissez la suite... Il y a des chansons qui deviennent des hymnes; j 'ai vu les aciéries de Lorraine défiler en chantant "Les Corons". C'était complètement fou...

— Vous qui vous êtes toujours beaucoup inquiété de la santé de la chanson française, comment se porte-t-elle aujourd'hui?

— Pas trop mal, mais il y a quand même une grande part de la chanson française qui est calquée sur un schéma américaniste ou anglo-saxon. Le texte souffre beaucoup. La chanson française, c'était un texte, une mélodie, un interprète. C'est fini!

— Est-ce à dire que si un chanteur francophone veut s'exporter, il faut absolument qu'il se mette à chanter en anglais?

— Je ne sais pas... Edith Piaf, Charles Aznavour et Yves Montand n'ont pas eu besoin de chanter en anglais pour être reconnus aux Etats-Unis, parce qu'ils ont fait de la vraie chanson française. Si l'on fait du rock, les Américains s'en foutent! Ils en ont fait bien avant nous: c'est leur culture.

— Et vous, n'avez-vous pas envie de vous exporter?

— Non, moi j 'ai une voix faite pour véhiculer des mots et des émotions; je ne suis pas un chanteur comme Céline Dion. Et vous savez, lorsqu'on est francophone, on est un peu limité aux pays francophones.

— Votre prochain album, c'est pour bientôt?

— Il sort dans six mois. Nous y travaillons. Il y aura plusieurs auteurs, dont Jean-Pierre Lang et Yann; moi-même, je vais commencer à écrire un peu. Il parlera de petits instantanés de la vie, mais il n'y aura pas de chanson à message. Une tournée? Oui, bien sûr, après, avec une salle à Paris. Comme d'habitude.

 

extrait d'un article publié en Suisse en 1997

 

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Pierre Bachelet (1944-2005)

 

 

 

Album La Ville ainsi soit-il sorti en 1995 (ici en version cassette audio)

 

 

 

 

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