Disque EMI Music – 870132 2

 

Partir Un Jour (Remix)
Partir Un Jour

 

 

 

 

article publié en 1996 :

 

On peut s'en réjouir ou s'en affliger, mais c'est comme ça: les 2 Be 3, "meilleur boysband français", selon le porte-parole de leur tourneur en Suisse, ont attiré pas moins de 4600 spectateurs - car il n'y avait pas que des spectatrices - samedi après-midi aux patinoires du Littoral, à Neuchâtel. Quatre mille six cents spectateurs qui n'auraient surtout pas voulu rater une miette du concert: sur le coup de 15h30, heure officielle du début du spectacle, tout espèce de file d'attente avait disparu des guichets. Pour leur part, les 2 Be 3 se sont montrés moins ponctuels: Frank, Filip et Adel ont fait leur entrée sur scène quelques minutes seulement avant 16 heures. Préchauffé par la projection du clip de "2 Be 3" - pas le groupe, la chanson -, le public a accueilli les trois apollons petites lumières vertes au vent et avec les hurlements de circonstance.

 

"Mon cœur va exploser"

Les 2 Be 3 n'en sont pas à surfer sur Internet sur scène comme les Rolling Stones, mais leur spectacle fait appel sans retenue aux ressources technologiques offertes par leur époque: une bande et une régie son techniquement impeccables (on parvient même à comprendre parfois ce qu'ils chantent, c'est dire) et surtout des projections vidéo durant tout le spectacle: on veut bien montrer les artistes en muscles et en os, mais sans prendre le risque de décourager la génération MTV; entre diverses rosaces mouvantes et multicolores, on montre doncF rank, Filipp et Adel tant et plus sur les trois grands écrans qui forment le fond de scène. C'est d'autant mieux vu que la plupart des paroles ne casseraient pas trois pattes à un canard: "A force de te regarder, je sens mon cœur qui va exploser", assure la deuxième chanson, conséquence logique de la première, qui faisait du "premier rendez-vous ce soir avec vous" un "moment de chaleur". Malheureusement, le coup de froid n'est pas exclu: "Je n'ai pas su te dire à quel p oint je t'aime", regrette le trio un peu plus tard.

 

En tablettes de choc

Bien entendu, le répertoire du boys band doit aussi créer et nourrir sa propre légende, ici celle de trois copains inséparables venus de la banlieue de Paris et qui se sont jurés de "to be three or not to be" et de "tout partager". Et qui leur reprocherait de célébrer ainsi la valeur de l'amitié? Le spectacle, lui, célèbre plutôt l'efficacité d'un professionnalisme sans faille. Les abdos en tablette de choc et les épaules de déménageur servent évidemment à faire hurler les jeunes filles, mais on voit mal ces trois garçons chanter plutôt bien, soutenir le rythme de leurs chorégraphies, tournoyer comme des breakers accomplis et se livrer à diverses acrobaties sans une condition physique au-dessus de lamoyenne. En somme, si Frank, Filipp et Adel vivent actuellement "un conte de fées", c'est parce qu'ils se sont donnés les moyens d'en faire vivre un à leur public. Et nul doute que si leurs jolis minois y contribuent, ils le doivent aussi à leur travail et à celui de leur équipe.