Le fer et l'acier, chauffés au rouge-cerise (900° environ) dans une forge, deviennent pâteux et peuvent se façonner aisément au marteau sur la panne d'une enclume.

Le fer (ou l'acier) chauffé au rouge, peut être :
Découpé - On emploie un marteau taillé en biseau, appelé tranche. Un aide frappe avec une lourde masse sur la tranche placée à l'endroit convenable.
Percé à l'aide d'un poinçon sur lequel on frappe à la masse.
Plié au marteau sur l'arrête de l'enclume.
Coudé au marteau sur la partie conique de l'enclume. Pour couder des tubes d'acier ou de fer, on les remplit préalablement de sable fin bien tassé et on exerce une pression lente sur les deux extrémités.
Soudé au marteau à une autre pièce de fer. Les parties à souder doivent être bien propres et le contact suffisamment étendu et aussi intime sue possible. Les extrémités des parties à souder sont amorcées afin d'augmenter la surface de contact.

On parle souvent du forgeron qui dans sa forge travaille le fer pour former divers objets métalliques.
Le maréchal-ferrant est un forgeron spécialisé dans la fabrication et la pose des fers à cheval.
Le cloutier, comme son nom l'indique est plus spécialisé dans la fabrication de clous, rivets...
Le charron utilise la forge pour fabriquer ou réparer les chariots et charrettes (cerclage des roues, ...)

Le maréchal-ferrant doit ferrer le cheval d'un fermier du village. Il fait entrer le cheval dans le travail et il lui ligote sa patte postérieure gauche à la barre transversale. Il finit de préparer le fer: il le façonne, il le bat sur l'enclume à l'aide d'un marteau. Il est habillé d'une chemise aux manches retroussées et au col ouvert, un grand tablier de cuir tombant presque aux pieds recouvre son pantalon de toile bleue, il est chaussé de sabots. Sa figure, brunie par la chaleur, est déjà ridée.
Il travaille dans sa forge où l'on distingue dans un coin le foyer et pour activer le brasier, il y a un soufflet mécanique. Devant se trouve un baquet plein d'eau pour refroidir le fer quand il est chaud. Le fer étant fini d'être façonné, il enlève l'ancien à l'aide de ses tenailles et coupe la corne avec un boutoir. Il prend le fer encore chaud et l'applique sous la patte. Il se dégage une fumée bleuâtre faisant sentir une odeur de corne brûlée. Après avoir cloué le fer, il lime le contour du sabot pour enlever la corne qui dépasse. Un peu après, il délie la patte du cheval. Le fermier repart au travail avec son cheval.

Texte extrait d'un de mes cahiers de brouillon datant de 1962.

La chanson du forgeron

Pour le roc et pour le glaive,
Bat sans trêve
Mon marteau retentissant;
Il s'abaisse, il se relève:
Mon bras qui monte et descend
Cadence mon rêve
Sur le fer éblouissant

Comme une tempête,
De tout l'effort de des flancs,
Le soufflet halète;
Les charbons étincelants
Jettent des reflets sanglants
Autour de ma tête.

Comme une aurore, le feu
Monte en faisceau jaune et bleu:
Gare. Ce n'est pas un jeu;
Il faut que l'oeil geutte
Si, dans ses fauves élans,
La flamme est bien nette.

La braise a des éclairs blancs,
Tirons par souffles plus lents;
Que la main s'apprête.
Laissons reposer le feu,
Et frappons sur l'acier bleu.

Philéas Lebesgue

Le chant des forgerons

La forge mugissante allume
Nos fronts par les bises mordus.
Et son reflet parmi la brume
Chasse les corbeaux éperdus.
De la Noël au jour de Pâques,
Nuit et jour c'est comme l'enfer.
Mon frère Jean, mon frère Jacques,
Soufflons le feu ! battons le fer !
Fer grossier que la cheminée
Couvre ici de son noir manteau,
Jusqu'à la fin de la journée
Tremble et gémis sous le marteau !

Th. de Banville