C'est jeudi, maman m'envoie chercher un rôti chez le boucher, rue nationale. Je reconnais tout de suite la boucherie peinte en rouge et blanc, avec sa vitrine où se trouve une planche avec un petit cochon en plâtre entouré de quelques plantes grasses. J'entre dans la boucherie, "Bonjour, Monsieur Charles", j'aperçois devant moi le comptoir avec une balance et des glaces de verre derrière lesquelles sont déposées des assiettes de saucisse et de boudin ou du pâté. Derrière il y a la planche à débiter au-dessus de laquelle se trouve une barre fixée au plafond où sont accrochés des saucissons. A droite, il y a une armoire frigorifique et une autre barre fixée au mur avec de grands quartiers de viande suspendus. Il y a également une machine à couper le jambon en tranche.
Quelques clients doivent encore être servis avant moi, j'attends. Voila mon tour. Monsieur Charles me demande ce que je désire et je lui passe ma commande. Il va chercher un morceau de bœuf qu'il dépend d'un crochet et le pose sur le billot à débiter, scie un os qui le gêne, enlève un peu de gras. Il pose le morceau de viande dans un papier sur la balance, écrit le poids et le prix dans un coin du papier, avec son crayon de bois qu'il a en permanence à l'oreille. Je paie ma commande et dit "Au revoir". Avant de partir, il me donne une rondelle de saucisson. Quel délice ! Je rentre à la maison à bicyclette.

Texte retrouvé sur mon cahier de brouillon de 1962

Ce texte décrit la visite à la boucherie de Charles située rue nationaleà Bachy (Nord). A quelques centaines de mètres, prés de la boulangerie, il y avait la charcuterie de Clémentine.