M'étant lancé dans le cinéma super 8 en juillet 1967, il fallait bien un projecteur afin de visionner les films. Au début de l'année 1968, je louai, dans un magasin photo-ciné de Lille, le modèle Bolex 18-5 (version super 8 - ci-dessus à droite) pendant un week-end. Pour l'écran, un simple drap blanc sur le mur fit l'affaire. C'était merveilleux de pouvoir enfin voir les films des vacances 1967 (Lourdes, les Pyrénées et la plage dans l'Hérault,...), le départ de l'ancien curé du village et l'arrivée de son remplaçant (septembre 1967) ainsi que le noël de mon jeune frère qui avait un peu plus de 3 ans (décembre 1967). Pour l'accompagnement musical, des disques joués sur mon électrophone firent l'affaire. Je me rappelle que pour le film des vacances, c'atait Adios Amor de Sheila et A Whiter Shade of Pale par Procol Harum... Une projection de mon petit film "Monsieur le Curé nous quitte" fut même organisée à la maison en présence du nouveau prêtre.

Un peu plus tard, mon grand frère acheta un Silma 240S sonore. Cela me permit de sonoriser le seul film "sonore" que j'ai filmé* : un reportage sur le défilé du Tricentenaire du Ratachement de Lille à la France (tourné fin juin 1969). Après qu'il fut marié, j' ai acheté un EUMIG 810S sonore. Bien sûr j'avais acheté quelques films sonores dans le commerce (du distributeur Film-Office par exemple)

* Si maintenant, filmer avec un appareil photo ou un smartphone ne coûte pour ainsi dire rien, filmer en cinéma amateur était très honéreux. Pour sonoriser un film, il fallait envoyer une grande bobine avec les films de 15m d'environ 3 minutes, collés et donc montage effectué, à un laboratoire qui collait sur le côté du film une petite bande magnétique. L'enregistrement s'effectuait par le projecteur utilisé comme un magnétophone.

photos ci-dessous : à gauche la version 8 mm et à droite la version super 8. A noter que d'autres fabricants proposaient des projecteurs bi-formats, ce qui était pratique pour visionner ses anciens films 8 mm

Le Paillard Bolex 18-5 était le premier projecteur 8 mm du monde qui possédait un ultra-ralenti à 5 images par seconde. Ce projecteur permettait - d'après la publicité de l'époque - de "découvrir, dans les sourires et dans les gestes de vos enfants, des détails charmants que vous ne soupçonnez même pas". Un obturateur variable évitait le scintillement. Le commutateurde marche permettait le changement de vitesse... et la joie se voyait alors sur le visage des jeunes spectateurs !

Avant ce modèle, Paillard avait sorti un autre projecteur, le M8, voir la publicité ci-dessous.