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50.000 personnes sont réunies le long d’une piste de bois de 500 mètres. Une piste ? Si l’on veut. En fait, il s’agit plutôt d’un toboggan. En haut de cette piste, un drapeau s’abaisse soudain et cinq voitures dégringolent la pente à toute vitesse, encouragées par un public enthousiaste. Elles passent en trombe mais – chose étonnante – elles ne font aucun bruit. Chose plus étonnante encore, le vainqueur de l’épreuve a onze ans !... Il sort fièrement d’une carrosserie de bois sur laquelle se lisent les lettres du mot "Libby’s".

 

C’est aux Etats-Unis que cela se passe, et 50.000 personnes applaudissent le vainqueur d’une course de caisses à savon. Cette épreuve sportive connaît depuis près de vingt ans un succès sans faiblesse en Amérique. Elle est réservée aux jeunes constructeurs de moins de 15 ans. Ceux-ci doivent courir vers une automobile de leur construction, entièrement faite de leurs mains avec des matériaux les plus hétéroclites : vieilles planches, roues de trottinettes, morceaux de fer-blanc, bouts de ferraille, bref tout ce qui peut –sous leurs mains – se transformer en automobile miniature sans moteur.

 

L’importance des prix attribués à ces épreuves explique l’engouement de la foule : le vainqueur est gratifié d’une AUTOMOBILE VERITABLE, puis d’un PRIX IMPORTANT EN ESPECES, et enfin d’une BOURSE qui lui permettra de faire gratuitement toutes ses études à l’Université. De plus, passé son examen final, il obtiendra une situation dans la firme qui a organisé la course. Ainsi, pour avoir à onze ans gagné une épreuve de caisses à savon, le vainqueur pourra, dix ans plus tard, entrer dans les bureaux ou ateliers de la General Motors, de Ford ou de toute autre industrie. On conçoit dès lors l’intérêt du public … et surtout celui des parents. Les organisateurs soumettent le triomphateur à un examen au cours duquel le jeune champion doit répondre à des colles et démontrer qu’il a effectivement construit lui-même son engin.


Cette mode, pour la première fois cette année, a traversé l’Atlantique. Après Paris, une épreuve identique s’est déroulée à Eupen (Belgique).

 

 

 

(photo de droite : une course organisée à Paris)

 

 

 

LA COURSE A EUPEN (BELGIQUE) – 1er OCTOBRE 1950

C’est M. Henri Michel qui, le premier, a organisé en Belgique les sympathiques épreuves des Caisses à Savon !

 

 

Après le « pesage » le samedi, le véhicule ne doit pas excéder 63 kg à vide et 113 kg avec le pilote, les concurrents se retrouvent le dimanche, 1er octobre, au sommet de la route d’Eupen, à la Baraque Michel. Ils vont devoir parcourir une piste de 1.200 mètres, comportant quatre virages, dont un à environ 90 degrés. Pour la sécurité des grands tas de paille (environ 14.000 kg) ont été déposés dans les virages. Des postes sanitaires de la Croix Rouge furent installés. Les concurrents étaient répartis en deux catégories : les10 à 14  ans et les 15 à 18 ans. Les triomphateurs furent Roger Buchet, de Verviers et Heinz Mertens, d’Eupen, qui atteignirent 32 km/h de moyenne, en dépassant parfois les 40 km/h en ligne droite.

 

d'après des articles parus dans l'édition belge du journal Tintin (1950)

 

 

 

 

Les voitures "caisse (ou boite) à savon" ne servaient pas à seulement à réaliser des courses de bolides. C'était un moyen économique de se fabriquer un jouet. L'image ci-dessus nous montre une voiture d'enfant !

 

 

 

 

A gauche, le Prince Ingolf du Danemark, âgé de onze ans, qui a participé à un concours de boîtes à savon. Nous le voyons ici serrant la main de Hans von Gisseling, qui a gagné le concours et a battu le Prince ! (photo de 1951)

 

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CAISSE A SAVON JOUET COURSE

 

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Les courses de "caisses à savon" ont toujours fait le bonheur des enfants, comme en 1960 à Chaumont en Suisse. Voici un extrait de l'article de presse locale:

 


Le dimanche matin, essai en deux manches où de beaux temps étaient déjà réalisés. Un coureur malchanceux vint heurter un mur, sans blessures pour lui, mais la machine avait piteuse allure.


L'après-midi, la fièvre de la course montant, les petits prenaient encore plus de risques, et des parents avaient bien peur en les voyant arriver à pleine vitesse au bas de la pente du collège. Beaucoup arrivaient au but à une vitesse d'au moins 60 km/h, et les conducteurs devaient faire de gros efforts pour maintenir leur voiture ayant toujours tendance à valser.

...
Ce dimanche a racheté largement tous les dimanches pluvieux de l'été. Le funiculaire fut pris d'assaut et les parcs à autos ne suffisaient pas à placer toutes les voitures bondées qui avaient pris le chemin de Chaumont. On a cuit la saucisse sous la cendre dans presque tous les pâturages et les promeneurs qui recherchaient le calme, purent se vouer à la cueillette des dernières framboises et des premières noisettes.

 

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Le départ est donné. Les voitures bondissent dans un rugissement d'enfer... Non, ici les voitures ne font pas de bruit, si ce n'est celui des semelles qui frappent le macadam. Le moteur (placé à l'arrière, comme pour de vraies voitures de course), c'est... les jambes du copain qui pousse ! Mais rassurez-vous, ce n'est pas toujours le même qui a la peine, on change de place avec le conducteur à mi-parcours. Ainsi le veut le règlement du Grand prix de Genève des caisses à savon.

 

quotidien suisse 1963

 

 

 

Encore à Chaumont (Suisse) en 1967.

Il fallait tout d'abord monter la côte... Ensuite, c'était la descente, mais ce concurrent a mordu la... paille.

 

 

 

 

Chaumont (Suisse) - Edition 1968.

Les caisses remontent la pente remorquées par un tracteur. Dans quelques instants, ce sera le départ de la seconde manche - Top ! La ligne d'arrivée est franchie...

 

 

Chaumont (Suisse) - Edition 1984.

Aie ! Le pneu s'est déjanté : l'abandon n'est peut-être pas loin...

 

 

La Jonchère (Suisse) - Edition 1985

 

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extrait d'une publicité suisse pour la Vauxhall Viva (1968)

 

 

 

 

 

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