ACCUEIL | L'HISTOIRE | GUERRE 1914-1918 - LE PIGEON VOYAGEUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le pigeon voyageur fut utilisé comme moyen de communication(transmission de messages) jusqu'à la guerre 1914-1918, les liaisons télégraphiques n'étant pas toujours disponibles ou opérationnelles. Il faut savoir que beaucoup de ces oiseaux furent tués avant d'atteindre leur destinataire.

 

Le plus célèbre fut le pigeon Vaillant est cité à l'ordre de la Nation. 4 juin 1916, le fort de Vaux à Verdun est encerclé par les Allemands. Le commandant Raynal envoie son dernier message demandant de l'aide par l'intermédiaire de Vaillant, un pigeon voyageur. Mission accomplie.

 

 

 

 

 

 

 

Le pigeon voyageur est aimé de tous pour sa geritillesse, sa vaillance et son intelligence. Ce fut aussi, à sa manière, un héros. Il à, aux heures tragiques, accompli son devoir, apporté son aide aux hommes dans la tourmente. Le pigeon a vraiment été un soldat de la grande guerre. Entassé dans des colombiers roulants, inconfortables et mal entretenus, il a vécu lui aussi "sa vie de tranchées".

 

M. Leroy-Béague, notre célèbre compatriote qui donna au pigeon voyageur sa véritable utilisation pendant la guerre, raconte l'histoire d'Azur, le champion des pigeons français, un sujet absolument impeccable. Ecoutez plutôt : "Le 23 au matin, de Douaumont, descendent vers nous de nouvelles colonnes allemandes. Cette fois, c'est la grande attaque, c'est l'effort suprême. L'Allemagne, espère, là, gagner la guerre.

— Colombophile, tu n'as plus qu'un pigeon ?

— Oui, mon. colonel, mais le meilleur, le 909, Azur.

— Bien, je vais lui confier notre dernier appel.

En moi-même, je pensais :

— Et il l'apportera où il faut, mon colonel.

Le pigeon Azur bientôt est prêt. Que se passe-t-il dans sa cervelle d'oiseau ? "L'homme me confie le pli, referme le tube, me caresse la tête, ouvre la main. Je m'envole, vite, très vite, car ces premières secondes sont les plus dangereuses. Je ne vois qu'un champ de bataille morne, crevassé, troué, éventré, poussiéreux, obscur, sale, une vision d'enfer. Où est Verdun ? Je calcule un moment. Brusquement j'ai saisi, c'est là-bas, en arrière, sur ma gauche. Vite, je fonce dans un élan désespéré.

Kkrrah ! un éblouissement, un rideau de flammes, un fracas énorme, qui me rend sourd, un déplacement d'air qui me lance comme une balle. Je me sens tomber, je me ressaisis. C'est un schrapnell qui a éclaté à dix mètres de moi. Je n'ai rien pourtant. Si, une vague douleur à la patte. Je regarde, mon sang coule, ma cuisse ne m'obéit plus. Je regarde mieux. Je n'ai plus rien là. Un morceau de fer m'a emporté la patte.

Heureusement, la dépêche est attachée à l'autre ! Que de sang ! Vite, vite, vers le colombier, tant que j'en ai la force. J'y suis. Et j'entends, dans la salle où l'on me panse, la voix du téléphoniste qui passe la fin du message".

 

Cette anecdote n'a pas besoin de commentaires. C'est la plus belle illustration qu'on puisse donner du courage admirable du pigeon, oiseau que rien n'abat, sinon la mort...

Le commandant Raynal, dans son journal : "Le drame du Fort de Vaux" a également glorifié le pigeon voyageur, avec un enthousiasme au moins aussi grand que celui de M. Leroy-Béague. Lui aussi lança son dernier messager avec son dernier colombogramme. Et comme dit le général Hirschauer : "Ils avaient bien droit à la Bague Rouge, à la couleur de la Légion d'honneur !"

 

article publié en 1934

 

 

 

 

 

dans les tranchées belges

 

 

Pigeonnier militaire à La Panne (De Panne) en Belgique

 

 

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