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JACQUES DUCHESNES A, PAR SES SLOGANS ET SES VIBRANTES ALLOCUTIONS, SOUTENU LE MORAL FRANÇAIS.
LEURS VOIX SONT ENTREES DANS L'HISTOIRE
ARTICLE DE CHRISTIANE FOURNIER PUBLIE EN 1945 :
C'est dans ce pub que nous venions toujours en sortant de Bush House, nous, les huit... Jacques Duchesnes bourre sa pipe, boit un stout, et, à travers les fumées du public bar, il regarde vers le passé. Ils étaient huit ! Huit Français qui parlaient aux Français. Une équipe de la B.B.C. La France a connu leurs voix, puis leurs noms, puis leurs visages. Cette équipe est née le 17 juin 1940, à 1 heure de l’après-midi, lorsque Jacques Duchesnes, qui étuit revenu de Dunkerque avec l’armée anglaise, entendit à Southampton le discours de Pétain.
A ce moment précis, il décida de rester. De rester et de continuer. Jacques Duchesnes était alors Michel Saint-Denis ; avant la guerre un homme de théâtre, pendant la guerre officier de liaison. La B.B.C. lui proposa de fonder un service à la radio. Jacques Duchesnes (sa famille était en France) devenait le représentant officiel de la France.
Le 8 juillet, il parlait à la B.B.C. pour la première fois. Le 14, l'équipe était formée. C'est Jacques Duchesnes qui les a réunis : Jean Oherlé qui était son ami de vingt ans : peintre, dessinateur et surtout fantaisiste. Il devenait d’emblée dialoguiste et chanteur. Le jeune acteur Pierre Lefèvre qui avait fait la campagne de France, qui s’était évadé, qui avait rejoint l’Angleterre. Jacques Morel (alias Brunius) le surréaliste, cet homme de cinéma qui devait tous les vendredis faire le courrier de France qui a relevé tant de courage. Il y eut Pierre Bourdan, connu de la France entière, aujourd’hui député de la Creuse. Et Jean Marin, le bon compagnon par excellence ; Jean Marin, le Breton têtu, acharné à bien faire, qui avait avec Jacques Duchesnes devant le comptoir du "pub" d’interminables discussions. Mesens, le compositeur surréaliste belge, n’avait pas composé depuis quinze ans. Et Maurice Van Moppès qui lit aussi des slogans et des chansons.
Slogans et chansons qui couraient les rues de la France, qui, en dépit du brouillage, parlaient plus haut que la radio allemande :
Radio-Paris ment...
Radio-Paris ment...
Radio-Paris est allemand !
Chacun savait tout faire. Comme dans la troupe du Vieux-Colombier où chaque acteur savait faire son masque et son costume et mettait lorsqu’il le fallait la main à la pâte. Ils étaient rédacteurs, chansonniers, dialoguistes et compositeurs. Mais, par-dessus tout, ils étaient Français.
Au début on leur avait attribué un tout petit bureau dans les locaux de la B.B.C. Ils furent bombardés. On les transporta à côté. Puis au collège de filles qui fut incendié. Bush House devait être leur dernier refuge. Mais le 20 juin 1944, Bush House reçut une bombe volante. Lorsque Jacques Duchesnes entra l'après-midi à Bush House pour son émission, il trouva quarante cadavres devant la porte.
Le dernier programme fut celui du 22 octobre 1944. Ces huit voix qui avaient été celles de l’espoir, qui étaient entrées dans toutes les maisons et dans tous les coeurs de France, ces voix étaient devenues les porte-parole de l’Histoire.
Il y eut les semaines et les mois et les années de confiance mais d’attente, de confiance mais d’exil. Il y eut les nuits d’angoisse, et les dimanches de solitude : les dimanches de Londres...
Jacques Duchesncs avait un fils. Au printemps 1943, il arrivait à Londres après avoir traversé l’Espagne. Le 27 janvier 1944, il tombait au nord de Mulhouse, dans la gloire de sa vingtième année.
L'équipe des huit est dispersée. Mais de Bush House, des français parlent encore aux français. Ils sont une soixantaine, chroniqueurs littéraires, scientifiques, économistes. Et parmi eux, cette poignée d’hommes qui transmirent les étonnants messages de la Résistance, qui tinrent, en quelques syllabes magiques, le secret des hommes de France. Bush House est encore française...
CES HOMMES : DE VALENCE, H. JOUBERT, F. BAROT ET J.-D. BACQUET TRANSMIRENT LES FAMEUX MESSAGES
LA CHARMANTE DISCOTHECAIRE A. PENNY EST LA GARDIENNE DU SOUVENIR FRANÇAIS A LA B.B.C.
en complément de l'article :
En septembre 1943, le chansonnier humoriste Pierre Dac rejoint l’équipe où il écrit chansons, slogans, petits refrains, et cette phrase devenue fameuse "La révolution a commencé avec un bâton et sept étoiles, elle finira avec une trique et trente six chandelles".
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Les messages personnels commençaient par les premières notes de la 5ème symphonie de Beethoven, (en Morse est un « V » comme Victoire).
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