ACCUEIL | L'HISTOIRE | LA LIBERATION DE PARIS - AOÛT 1944

 

 

 

 





LE 24 AOUT 1944


... On se bat dans tous les quartiers... On se bat dans les rues, sur les places, sur les quais, aux carrefours, du fond des caves comme des toits des maisons. Des autos de tous genres montées par une jeunesse enthousiaste, sillonnent les rues, pourchassant l'ennemi. Brassard à la manche, casque et tête et mitraillette ou mousqueton au poing, les FFI patrouillent à travers la capitale. Et brusquement, à 22 heures, ce soir du 24 août 1944, la nouvelle éclate : (ITALIQUE) Leclerc est arrivé ! Leclerc est là ! Leclerc est à l'Hôtel de Ville ! - Oui, j'en suis sûr, je les ai vu passer sous mes fenêtres...
Et soudain, dans le beau soir d'été chargé de douceur, passe un long tintement. Une cloche... puis une seconde..., puis des centaines d'autres... Bientôt, confondant en une vaste rumeur leurs sons limpides ou graves, les émouvantes voix de bronze des cloches de toutes les paroisses annoncent au peuple parisien sa délivrance. Leur appel se prolonge, s'amplifie, emplit la nuit tout entière... A toutes les fenêtres, des visages, des bustes s'encadrent. De toutes les portes, des gens jaillissent et envahissent les rues. Les strophes de la Marseillaise s'élèvent dans les ténèbres... Chacun les jette dans la nuit comme un cri trop longtemps comprimé...

On peut clamer sa joie librement : Leclerc est arrivé ! Leclerc est là !

Jean d'Esme - Les Nomades de la Gloire.

 

 

 

 

 

 

LE 25 AOUT 1944


De bonne heure, des colonnes Leclerc déferlent dans Paris. Un ordre du jour est publié : ... au soir du sixième jour de bataille, vous avez eu la joie de voir entrer au coeur de Paris, en tête des blindés français, dont les chenilles martèlent les routes à nos portes, la  flotte d'avant-garde si ardemment attendue de vos glorieux frères d'armes de la division Leclerc. La bataille continue. Le général allemand qui commande en chef est arrêté, amené au quartier général de l'insurrection, où il signe une capitulation sans conditions. Enfin !

Extrait de Maurice Garçon - Trois insurrections de Paris. Conferencia, 15 octobre 1944.

 

 

 

PARIS SOI-MÊME LIBERE


Rien ne m'a fait jamais battre le coeur,
Rien ne m'a fait ainsi rire et pleurer,
Comme ce cri de mon peuple vainqueur.
Rien n'est si grand qu'un linceul déchiré...
Paris, Paris soi même libéré...

Louis Aragon - La Diane française

 

 

 

LA JOIE ET LA FIERTE NATIONALES


Dans la joie et dans la fierté nationales, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés, à leurs héroïques armées, à leurs chefs, à tous ces hommes et à toutes ses femmes, qui, dans le monde, ont lutté, pâti, travaillé pour que l’emportent la justice et la
liberté.

Général De Gaulle (8 mai 1945)

_______________________________________

 

 

 

 

_______________________________________

 

 

publié en 1944

 

_______________________________________

 

 

1984 - PARIS IL Y A 40 ANS

 

article publié dans un quotidien suisse (août 1984) :

 

Le 40ème anniversaire de la libération de Paris, le 25 août1944, a été célébré avec éclat samedi dans la capitale française en présence des principales autorités civiles, militaires et religieuses du pays. Pour la circonstance, quelques blindés d'époque, appartenant à la célèbre deuxième division blindée de l'armée française, la division du maréchal Leclerc, qui avait joué un rôle-clé aux côtés de la résistance intérieure dans la reddition des troupes d'occupation allemandes, ont refait vendredi à 40 ans de distance une partie de leur ruée triomphale à travers les rues deParis, sous les applaudissements d'un public nombreux. Une messe d'action de grâce, présidée par le cardinal-archevêque de Paris, Mgr Jean-Marie Lustiger, a été célébrée samedi en présence du premier ministre Laurent Fabius. Evoquant dans son homélie le problème du pardon,le cardinal a notamment déclaré que "depuis 40 ans, le peuple français et le peuple allemand ont appris à pardonner. Mais il nous faut encore apprendre à nous aimer les uns les autres, enfants de la même patrie", a-t-il ajouté. D'autres cérémonies ont été au programme du week-end, notamment au fort du Mont-Valérien, près de Paris, où 4500 résistants ont été fusillés pendant l'occupation par les troupes allemandes. Samedi soir, Paris s'est émerveillé d'un somptueux spectacle son et lumière retraçant, dans le cadre de l'Hôtel de ville de Paris, les principales péripéties de ces journées historiques.

_______________________________________

 

 

 La commémoration d'un geste héroïque accompli sous les balles il y a 50 ans, du haut de la Tour Eiffel

 

1994 - PARIS IL Y A 50 ANS

 

3 articles publiés dans un quotidien suisse (août 1994) :

 

Il y a cinquante ans, le 25 août 1944, la 2me DB du général Leclerc entrait dans Paris et les troupes d'occupation capitulaient. Le général de Gaulle était acclamé par la population, tandis que les troupes alliées défilaient dans la capitale. Six jours avant, le 19, la Préfecture de police s'était soulevée, donnant le coup d'envoi à l'insurrection des Parisiens contre l'occupant. De jour en jour, les commissariats, les casernes et les mairies seront reprises aux Allemands puis les rues se hérisseront de barricades. Les combats seront rudes et inégaux: 1600 personnes y laisseront la vie. Aujourd'hui, cinquante ans après, Paris se souvient.

 

La libération de la capitale a eu lieu le 25 août 1944, après plus de 1500 jours d'occupation allemande, et se déroula en plusieurs étapes. Du jour J du débarquement - le 6 juin 1944 - à la libération de Paris, moins de trois mois s'écoulent, au cours desquels des événements décisifs se précipitent. La ville d'Avranches (Manche) est prise le 30 juillet, ouvrant aux Alliés la route vers la Bretagne. Du 8 au 21 août, le Britannique Montgomery et l'Américain Patton prennent en tenaille la 7ème armée allemande entre Falaise et Argenta (Orne). A cette manœuvre participe la division Leclerc, débarquée au début du mois. Mi-août, tandis que les Alliés avancent en direction de la Seine, de Rouen à Paris, les Allemands commencent à battre en retraite. Depuis le débarquement, des actions de sabotage des FFI (Forces françaises de l'intérieur) retardent l'avancée des renforts allemands vers la Normandie. Hitler espère en outre dégager des renforts du front est. En vain: l'armée soviétique achève la libération de la Russie, lance une offensive vers la Baltique et enfonce les positions allemandes en Pologne. Tandis que la Normandie tombe aux mains des Alliés, en Provence, l'armée du général de Lattre de Tassighy, épaulée par le VI ème corps américain, débarque le 15 août sur les côtes varoises. Aidée par les FFI, elle va remonter rapidement la vallée du Rhône. Le 18 août, les FFI libèrent la Haute-Savoie. A Paris, le colonel Henri Roi-Tanguy, résistant de la première heure, appelle à la mobilisation générale. L'insurrection éclate le lendemain.

 

 

La liesse de la libération

Paris a fêté hier le cinquantenaire de sa libération des armées allemandes. Cérémonies, recueillement, mais aussi fêtes et embouteillages ont marqué la journée.A midi, les cloches de cent églises de Paris se sont mises à sonner, alors que se terminait à la cathédrale Notre-Dame le magnificat d'une messe du souvenir. Elle était célébrée en présence de ministres de tous les cultes, et notamment du représentant des évêques allemands, Mgr Karl Lehmann. Dans son homélie, le cardinal Lustiger en a appelé aux hommes de 1994 pour leur demander de "rompre l'enchaînement infernal du malheur et du meurtre". "Le temps est venu pour l'humanité d'une espérance à la mesure de l'humanité, digne de l'homme. Ce que nous avons entrevu il y a cinquante ans quand Paris se libérait, n'est pas un rêve, l'avenir des hommes n'est pas un cauchemar», a ajouté l'archevêque de Paris. Au même moment, un pompier de Paris a gravi la Tour Eiffel pour hisser à son sommet un drapeau tricolore. Il rappelait ainsi le geste héroïque accompli cinquante ans auparavant par un de ses aînés sous les balles de l'armée d'ocupation qui tenait encore le Champ de Mars.

 

Dans la matinée, les communistes avaient été invités par le maire de Paris, Jacques Chirac, à célébrer le souvenir de leurs fusillés. La libération de Paris constitue un moment d'unité, rassemblant la résistance gaulliste, les mouvements communistes et les forces militaires organisées de la France Libre symbolisées par les chars de la 2me Division blindée du général Philippe Leclerc. Le 25 août en milieu de matinée, elles étaient arrivées à la porte sud de Paris, pour appuyer l'insurrection populaire déclenchée depuis quelques jours.

 

En dehors des manifestations officielles,les fêtes de la Libération ont été conçues pour donner à la capitale un air de liesse. Un bal et des concerts de jazz devaient occuper toute la soirée sur la place de la Concorde. L'un des résultats a été de paralyser la circulation de la capitale.

 

 

L'épisode de l'épuration 

La libération de Paris, et plus généralement des villes françaises, a ouvert une page d'histoire controversée: celle de l'épuration» des Français qui ont collaboré avec les occupants allemands et le régime de Vichy. Au total, selon l'historien américain Herbert Lottman, cette épuration fit entre 10.000 à 15.000 morts. L'épuration avait commencé avant la Libération, prenant d'abord la forme violente de cours martiales clandestines dans le maquis qui débouchaient immédiatement sur des exécutions. Il n'y eut pas à Paris d'exécutions sommaires. Mais le 1 er septembre, on comptait déjà quelque 4000 arrestations dans la capitale, des dignitaires du régime mais aussi des personnalités connues, artistes, écrivains. Les suspects finissaient toujours par se retrouver au "Dépôt", quai de l'Horloge, dans l'enceinte du Palais de Justice, dans l'île de la Cité.

 

C'est là que Pierre Taittinger, membre d'une grande dynastie industrielle et maire de Paris, eut la surprise de découvrir, 1'acteur et dramaturge Sacha Guitry. Celui-ci était revêtu d'un pyjama blanc, coiffé d'un panama et chaussé de "mules de cuir vert-jade". L'acteur qui devint une sorte de symbole du "collaborateur social" fut interné puis relâché. Le célèbre auteur d'origine juive Tristan Bernard, que Sacha Guitry avait aidé lors de son arrestation, témoignera en sa faveur. La grande actrice Arletly est arrêtée par les FFI, puis détenue à Drancy ou elle retrouve quelques jours le chanteur Tino Rossi, arrêté à sa sortie de scène, encore maquillé. Elle sera assignée à résidence et ne reviendra à Paris qu'en mai 1946. "Après avoir été la femme la plus invitée de France, je suis la femme la plus évitée, devait-elle dire. L'acteur du film "La grande illusion", Pierre Fresnay, qui fut président du syndicat des acteurs pendant l'occupation, sera arrêté pendant six semaines. De même Maurice Chevalier. La presse allemande avait fait état de sa tournée en Allemagne pendant la guerre, alors qu'en réalité il avait chanté pour des prisonniers politiques français dans le camp où lui-même avait été détenu en 1918. Il fut rapidement relaxé.

 

Les procès dans la capitale ne commencèrent que fin octobre. Les journalistes et les écrivains de la collaboration, comme Robert Brasillach, seront souvent punis de mort. Parmi les débordements, il faut citer l'aspect le plus barbare de la Libération: les femmes tondues désignées à la vindicte publique. On a tondu des milliers de femmes, peut-être des dizaines de milliers, soupçonnées ou convaincues de collaboration sentimentale, et ce en l'absence de toute directive centrale et de plan concerté...

 

_______________________________________

 

 

Subito offre un peu de "pinard"

 

_______________________________________

 

 

à la libération, par Reiser et Pouzet

 

_______________________________________

 

 

 

_______________________________________

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  ACCUEIL | L'HISTOIRE | LA LIBERATION DE PARIS - AOÛT 1944

 

 

bachybouzouk.free.fr