ACCUEIL | L'HISTOIRE | LE JOUR J (6 JUIN 1944)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

article publié en 1960

 

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l y a quarante ans, sur les plages de Normandie, commençait le plus grand débarquement de l'histoire. C'était le 6juin 1944, le début de la liberté. Pour ce 40ème anniversaire, des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus aujourd'hui sur les lieux où 176.000 soldats ont débarqué et 10.000 d'entre eux sont morts ou ont été blessés, en une journée, ce "Jour le plus long", sur les plages et dans les villes que l'Histoire n'a pas oubliées: Omaha, Utah, Gold, Juno, Sword, la Pointe du Hoc, Sainte-Mère-l'Eglise, Arromanches, Beny-Reviers, Carentan, Colleville, etc. Huit rois, reines, chefs d'Etat ou de gouvernement seront présents pour célébrer cet anniversaire, devant des milliers d'uniformes de couleurs différentes et devant des milliers de croix de la même couleur, blanche: le président Mitterrand, le président Reagan, le premier ministre canadien Trudeau, la reine Elisabeth II, le roi Baudouin, la reine Béatrix des Pays-Bas, le roi Olav de Norvège et le Grand-Duc Jean de Luxembourg. Des délégations d'Union soviétique, de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Grèces eront également présentes. Des cérémonies locales ont déjà eu lieu en divers endroits de Normandie depuis dimanche, et se poursuivront jeudi et vendredi. Mais le gros des cérémonies se déroulera bien sûr aujourd'hui en présence des personnalités.

 

SOLIDARITÉ

La cérémonie principale sera celle d'Utah Beach à 16 h 50. où tous les Alliés seront réunis pour symboliser "leur solidarité dans la lutte pour la liberté" il y aquarante ans. Après l'arrivée du président Mitterrand et l'accueil des chefs d'Etat, un défilé aérien d'avions d'époque est prévu, suivi de l'exécution des hymnes nationaux et du passage de la Patrouille de France. M. Mitterrand prononcera ensuite le discours principal de la journée, puis les chefs d'Etat descendront brièvement sur la plage, avant de se séparer vers 18 h. Le président français assistera tout au long de l'après-midi à d'autres cérémonies : au Monument de la Libération à Bayeux ( 15 h 25), au cimetière britannique de Bayeux (15h40), au cimetière américain de Colleville (16hl5). au cimetière canadien de Benv-Reviers (18 h 15) et à Ouistreham (18 h 35).

 

article publié le mercredi 6 juin 1984

 

 

 

 

Quarante ans après, "liberté et solidarité", au nom desquelles les troupes alliées ont pris pied sur les côtes de Normandie pour libérer l'Europe de l'occupation nazie, ont été de nouveau les maîtres mots des cérémonies de commémoration de ce débarquement du 6 juin 1944. Ils ont été mis en avant, mercredi, par les présidents François Mitterrand et Ronald Reagan, en présence de cinq souverains et d'un chef de gouvernement. Le chef de la Maison-Blanche devait notamment renouveler l'engagement des Etats-Unis à défendre la liberté des démocraties européennes et appeler l'Union soviétique à la réconciliation.

 

SYMBOLE

De son côté, le chef de l'Etat français a apporté un "message de libertéet de solidarité", symbolisant à la fois la "solidarité entre nations alliées dans un combat pour la liberté" et "l'œuvre de paix et de coopération qui a été établie dès le lendemain de la guerre".Symbole de cette unité, la présence des reines Elisabeth d'Angleterre et Beatrix des Pays-Bas, des rois Olav V de Norvège et Baudouin de Belgique, du grand-duc Jean du Luxembourg et du premier ministre canadien, M. Pierre-Elliott Trudeau, sur ces côtes normandes où, il y a quarante ans, débarquèrent 156.000 des leurs. LaGrèce, la Pologne et la Tchécoslovaquie étaient représentées à un niveau ministériel, mais ces trois pays, a souligné le ministère français de la défense, ont également "contribué de façon significative à la réussite du débarquement du 6 juin 1944".

 

ABSENCE REMARQUÉE

Un grand absent parmi les pays de l'alliance atlantique: le chancelier ouest-allemand Helmut Kohi. Le chancelier, qui n'a pas été invité aux cérémonies-anniversaire, a rappelé lui-même qu'il ne souhaitait pas se rendre sur les plages du débarquement, même si pour beaucoup d'Allemandsce"Jour J" a marqué le début de la libération de l'Europe du fascisme hitlérien. Devant des anciens combattants rassemblés à la pointe du Hoc, un des hauts lieux du débarquement allié, où les quelque 225 hommes du deuxième bataillon de "rangers" américains se lancèrent à l'assaut de falaises de plus de 30 mètres à l'aube du 6 juin, le président Reagan a célébré la réconciliation entre les anciens adversaires de laSeconde Guerre mondiale face à l'adversaire d'aujourd'hui : l'Union soviétique.

 

APPEL À LA RÉCONCILIATION

Abordant le thème de l'expansionnisme soviétique, il a rappelé que les troupes soviétiques, venues au cœur de l'ancien continent, s'y trouvaient toujours, "ni invitées ni souhaitées, mais inamovibles, près de 40 ans après la guerre". Mais, sur ce site historique, laissé en l'état depuis la fin de la guerre et confié à la commission américaine des monuments de guerre, le chef de laMaison-Blanche a lancé aussi un appel de réconcitiation à l'URSS pour "réduire les risques de guerre". Toute la journée, "vétérans" américains, britanniques et canadiens, anciens résistants français et simples spectateurs se sont retrouvés par dizaines de milliers sur les sites historiques du débarquement : Utah beach, la pointe du Hoc, Sainte-Mère-l'Eglise, Arromancbes, etc...

 

MESURES DE SÉCURITÉ

Le président Mitterrand et la reine Elisabeth ont déposé à Bayeux une gerbe au pied du monument dédié aux soldats britanniques tombés lors du débarquement. Auparavant, le chef de l'Etat français s'était rendu au monument de la libération dédié au général De Gaulle qui, le 14 juin 1944, a pro-noncé à Bayeux sa première allocution sur le sol français libéré. Pour la sécurité de ces cérémonies du souvenir, un dispositif sans précédent en France a été déployé: 6300 policiers et gendarmes mobilisés, interdiction de l'espace aérien aux avions et hélicoptères autres que ceux affectés au transport des délégations officielles et mesures de défense aérienne renforcées pour parer à toute tentative d'attentat.

 

article publié le jeudi 7 juin 1984

 

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1994 - CINQUANTE ANS APRES LE DEBARQUEMENT

 

Dans la nuit du 5 juin 44, trois énormes vagues d'avions se succèdent au-dessus de Sainte-Mère-Eglise. Descendu dans la rue pour aider à l'extinction d'un incendie, Raymond Paris, bouleversé, voit tomber la pluie des parachutistes.

 

Il est 22 heures ce lundi 5 juin 1944,  Raymond Paris, alors âgé de 20 ans, est allongé sur son lit, mais il ne peut trouver le sommeil. Pensez-donc: aux informations de la BBC à 20 heures, il a entendu, très ému, sur son petit poste clandestin, le message tant attendu par les membres de son réseau de résistance: "Les dés sont jetés". Ces quelques mots lui indiquent que le débarquement n'est plus qu'une question d'heures ou de minutes. Mais où cela aura-t-il lieu ? Iln'en sait rien pour l'instant. Vingt-deux heures viennent de sonner. Tout à coup, Raymond entend quelqu'un qui l'appelle depuis la rue. C'est l'un de ses amis qui vient le chercher car un incendie s'est déclaré chez une voisine. Très vite, Raymond se retrouve avec quatre autres personnes au secours de la maison en flammes. Muni de lances à eau et de tuyaux, le groupe remonte la rue d'un pas rapide, mais la pompe est lourde: ils s'arrêtent donc pour souffler.

 

Quelle émotion, mon Dieu, quelle émotion!

Alors surgit au-dessus d'eux une énorme formation d'avions. "Impossible de les compter", se souvient Raymond, "ils étaient trop nombreux. Ils volaient très bas et venaient de l'ouest". Raymond se souvient bien du bruit assourdissant. Les cincq hommes pensent aussitôt à un bombardement, mais il n'en est rien. Après cette apparition, une soixantaine de villageois arrivent pour aider à éteindre l'incendie. Puis vient le tour d'une centaine d'Allemands qui se postent là, non pas pour les aider mais pour les surveiller ! Toutefois,l'essentiel d'entre eux sont toujours à 1,5km de là, dans leur garnison au village de Fauville. Pour tenter d'éteindre l'incendie, une chaîne de seaux se met en place au départ de la place du village. Tout à coup, une deuxième vague d'avions surgit dans le ciel, aussi imposante que la première. Les Allemands présents tirent des rafales d'armes automatiques sur les appareils. Deux minutes se passent encore et une troisième vague survient, toujours selon le même schéma. Il y a encore assez de clarté et tout le monde voit que les portes des avions sont grandes ouvertes. Pour Raymond Paris, le rapprochement avec le signal de tout à l'heure est évident. C'est la délivrance: "Soudain, nous voyons des hommes sauter à jet continu et des parachutes s'ouvrir. Je ne peux m'empêcher de crier: "C'est le débarquement ! Quelle émotion, mon Dieu, quelle émotion! jamais je n'aurais pu envisager que nos libérateurs nous tomberaient du ciel ! Les avions lâchent leurs parachutistes sans discontinuer. L'affolement est général, tant chez les civils que chez les Allemands.

 

Le parachutiste noir

Raymond se souvient bien de ce parachutiste qui est tombé à la pompe communale. "Il est tombé entre mes deux chefs de résistance, qui l'ont aidé à se débarrasser de son harnais, j'étais à dix mètres de là, près d'un Allemand qui a levé sa mitraillette pour tirer sur eux. Mais, d'autorité, j'ai abaissé l'arme en disant: "Non! Civils !" Heureusement pour eux... et pour moi, l'Allemand n'a pas insisté". Juste après, Raymond se retrouve à l'entrée du parc. Un parachutiste tombe dans un arbre près de lui et reste suspendu à quatre mètres du sol. Il n'a pas le temps de faire le moindre geste, les Allemands le mitraillent à bout portant. Puis un autre subit le même triste sort, mais tous les autres réussissent à échapper aux balles et disparaissent, se cachant dans les jardins,les maisons ou derrière un mur. Le vrombissement des avions, le tocsin, l'incendie, les rafales d'armes automatiques, les parachutistes qui pleuvent littéralement, les cris, les hurlements des Allemands, l'affolement général... quelle vision dantesque et inoubliable ! Face au danger encouru, les habitants abandonnent l'incendie et se hâtent de rentrer chez eux. Dans le milieu de la rue, à 20 m à peine de sa maison, Raymond Paris voit un parachutiste qui a été tué. C'est un Noir. Avec son père et un ami, il transporte son corps sur le bord de la place et le recouvre de son parachute. On comprend pourquoi Raymond a été marqué par cet épisode du parachutiste noir quand on lit la suite. A l'aube, alors que Sainte-Mère-Eglise est depuis quelques instants la première ville de France libérée par les alliés, Raymond traverse la rue pour aller voir le corps du parachutiste mort pendant la nuit. En fait, le parachute est encore bien là, mais le corps a disparu. Trois camions allemands à gazogène sont là, "oubliés" par leurs propriétaires. Sur le marche-pied de l'un d'eux, un parachutiste est assis, se soutenant le bras droit. Il appelle Raymond. Celui-ci est tout surpris de l'entendre parler parfaitement le français et, qui plus est, d'employer des mots de patois de la région. Comme Raymond s'en étonne, le parachutiste lui signale qu'il est originaire de Louisiane. (Il y a environ deux siècles, nombre de Normands ont émigré au Canada et une partie d'entre eux, par la suite, ont quitté le Canada pour la Louisiane). L'Américain demande à Raymond ce qu'il cherche. Celui-ci lui explique la situation. A cet instant, le parachutiste éclate de rire et lui apprend que le mort... c'est lui ! Raymond explique: "Il avait été touché d'une balle à l'épaule et il avait fait le mort pour ne pas que l'Allemand l'achève d'une balle dans la tête. Par la suite, entendant les civils arriver et ne sachant pas s'ils étaient français ou allemands, il avait continué à faire le mort". Quelle surprise pour Raymond de le retrouver bien vivant ! Le "mort" de la nuit n'était pas un Noir. En fait son visage avait été enduit de suie pour l'aider à passer inaperçu.

 

Les Allemands ne chantaient pas

Mais revenons à la fameuse nuit du 5 au 6 juin. Rentré chez lui, Raymond s'installe dans la chambre de ses parents. Sans trop s'approcher de la fenêtre, il voit ce qui se passe sur la place: le rougeoiement de l'incendie, la maison qui continue de brûler. Les armes, elles, se sont tues. Le silence est revenu. Quelques Allemands courent par-ci par-là, faisant résonner les fers de leurs bottes. Puis, vers 23h30, ils arrivent d'un peu partout et se regroupent, bien en ordre, devant la maison, sous les ordres d'un officier. Ils partent, au pas, en direction de Fauville pour rejoindre leur compagnie et leurs pièces de DCA. "Ils ne chantaient pas, cette fois", ironise Raymond. Tout est à présent redevenu parfaitement calme. Pour autant, Raymond et ses parents ou amis sont trop excités pour dormir. Ils passent donc la nuit à commenter ces événements, tellement extraordinaires pour eux. Tôt le matin, avant le lever du jour, Raymond voit passer très bas, peut-être à 100 m, un avion qu'il croit touché par la DCA. Le jour venu, il va le voir et surprise ! C'est un énorme planeur qui transportait une jeep et un canon anti-chars ! La nuit se passe dans un calme complet. Pas de coup de fusil. Vers 4h, une habitante du village avertit Raymond: "La rue et la place sont pleines de soldats... et ce ne sont pas des Alle-mands". "On s'en doutait bien", pense Raymond. "Alors, rapidement, nous montons tous dans les chambres et ouvrons les fenêtres. Effectivement, nous voyons sur la place des soldats déambuler tranquillement. Certains d'entre eux nous font des signes d'amitié. Nous dévalons les escaliers et nous nous retrouvons, rassurés, sur le trottoir. Quelle émotion quand nous réalisons que tous ces garçons ont traversé la Manche et l'Atlantique pour venir sauter chez nous, à Sainte-Mère-Eglise !"

 

Le trou normand

Pour respecter la coutume, le père de Raymond et l'un de ses amis courent chercher des bouteilles de calvados pour en offrir aux soldats. Mais ceux-ci se montrent très méfiants: ilfaut que les villageois boivent d'abord. Très vite, cette méfiance se dissipe et, appréciant le goût de cebon vieux calva, les soldats s'empressent d'en vanter les qualités à leurs camarades, et voici qu'en très peu de temps, ils font la queue sur le trottoir pour en réclamer leur ration ! "Mon père et son ami, à force de trinquer pour la victoire, commençaient à chauffer sérieusement", s'amuse Raymond. Très vite, les drapeaux français fleurissent à toutes les fenêtres. Tout le monde est dehors, c'est la joie et l'allégresse à l'idée de se voir libéré du joug allemand. Les bruits les plus optimistes circulent alors. "Nous sommes libérés de Cherbourg à Bayeux", entend-on. Mais est-ce seulement possible ? En fait, les Allemands ne sont jamais qu'à un kilomètre de la bourgade. Un peu plus tard, Raymond part se promener dans le village à la rencontre de ses amis. Il retourne sur la place. Plusieurs Allemands y ont été tués. Les deux parachutistes pendus aux arbres sont toujours là. Ils sont toujours pendus dans leur arbre, tués, cruelle ironie du sort, à quatre ou cinq mètres du sol de France qu'ils n'auront jamais foulé. Raymond Paris apprend également à cet instant que l'incendie de la veille au soir était dû à des parachutistes américains largués une heure avant les autres et chargés de baliser les zones d'atterrissage. Le moment de calme que connaît alors Sainte-Mère-Eglise n'est encore que provisoire. Des contre-attaques allemandes vont être tentées, avec une violence extrême. Jusqu'au 8 juin, des bombardements d'une intensité inouïe vont s'abattre sur le bourg, infligeant aux civils autant qu'aux Américains des pertes élevées. Mais, grâce au courage, à l'héroïsme et au sacrifice des parachutistes du 505e régiment de la 82e Airborne, les Allemands ne pourront jamais reprendre pied dans Sainte-Mère et resteront arrêtés aux abords même de la bourgade. Depuis le mardi 6 juin à 4h30 du matin, Sainte-Mère-Eglise est devenue la première ville libérée en France. C'est le lieutenant-colonel Edward Krause qui a eu l'honneur de hisser le drapeau américain au-dessus de la porte de la mairie de Sainte-Mère.

 

 

 

Le Jour le plus long (The longest Day), film de Darryk F. Zanuck, sorti en 1962 - à droite : lors du tournage

 

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OMAHA BEACH - 6 juin 1994

de gauche à droite: le président tchèque Vaclav Havel, le président polonais Lech Walesa puis, au centre, la reine Beatrix de Hollande,

le roi Harald V de Norvège, la reine Elizabeth, Bill Clinton et François Mitterrand.

 

 

 

La guerre des gadgets

 

Les gadgets en tous genres n'auront pas attendu le début des cérémonies officielles du 50e anniversaire du débarquement pour déferler sur le littoral normand. Tout a été conçu depuis fort longtemps, depuis les traditionnels T-shirts, pin's, porte-clés et casquettes, jusqu'aux idées les plus saugrenues: eau de toilette du débarquement (question: quelle peut en être l'odeur?), vin du Cinquantenaire ou boîte de biscuits...

 

Le must des collectionneurs:le criquet du GI'S

Utilisé dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 par les parachutistes américains pour s'identifier, le criquet du débarquement a été immortalisé dans des scènes du film "Le jour le plus long". Aujourd'hui, sa réplique exacte est fabriquée à Villedieu-les-Poêles (département de La Manche) et les vitrines des magasins de souvenirs en regorgent. Une petite usine s'est mise à l'ouvrage et son directeur, M. Letellier, mise sur une production totale de près de... deux millions d'unités ! Il est fier de son produit mais veut dénoncer les productions concurrentes, à commencer par celles venues d'Extrême-Orient: "Ces criquets ne font même pas le vrai bruit, c'est un manque de respect", proteste-t-il. Mais pour cette commerçante de Sainte-Mère-Eglise (Manche), la distinction est plus aisée encore: "Si vous en voyez à 10 FF, c'est qu'ils sont importés de Dieu sait où"... et de conclure: "25 à 30 FF, c'est un minimum !""

 

Du Champagne et... de l'eau de mer !

Car tout se vend, c'est bien connu. Ainsi, une marque de Champagne versera-t-elle 25.000 FF et 3,50 FF par bouteille vendue pour faire apparaître sur les étiquettes le logo du Comité du débarquement, présidé à Bayeux par M.Triboulet (nommé par le général de Gaulle premier sous-préfet de la France libérée). Mais dans le domaine du ridicule, on croyait avoir atteint le summum quand des commerçants s'étaient mis à vendre des flacons remplis de sable et d'eau de mer... des plages du débarquement, évidemment ! Un tel marchandage vient d'être interdit pour "publicité non conforme". Il est en effet apparu que, bien souvent, ni l'eau ni le sable en questionne venaient des fameuses plages, mais plutôt de carrières ou de sources parfois très lointaines ! Pour cette fois au moins, de nombreux touristes ne risqueront pas de se faire endormir par ces "marchands de sable" peu scrupuleux !

 

articles d'Antoine Groult publiés en 1994 

 

 

 

D-DAY - 50 th anniversary (1994)

 

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Chanson d’automne - Paul Verlaine

 

Les sanglots longs

Des violons

De l’automne

Blessent mon coeur

D’une langueur Monotone.

 

Tout suffocant

Et blême, quand

Sonne l’heure,

Je me souviens

Des jours anciens

Et je pleure

 

Et je m’en vais

Au vent mauvais

Qui m’emporte

Deçà, delà,

Pareil à la

Feuille morte.

 

 

Au début de 1866, Verlaine fit paraître un volume de vers : ce fut les "Poèmes Saturniens", c'est-à-dire inspirés par la tristesse que l'on prête aux êtres nés sous le signe de la planète Saturne. Chanson d’automne est un de ces poèmes.

 

"Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une longueur monotone". Ces mots de Paul Verlaine ont été diffusés le 5 juin 1944 à 21h15 sur Radio Londres pour annoncer le débarquement des forces alliées en Normandie.

 

 

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