Nà Paris en 1802, Cavaignac, sorti de Polytechnique, lieutenant du génie, combattit en Grèce en 1828. Il accueillit favorablement la Révolution de 1830 et se rallia à Louis-Philippe, mais n'hésita pas, cependant, à affirmer ses opinions républiaines, ce qui lui valut une courte mise en disponibilité.

 

Envoyé en Algérie, il s'y distingua vite par sa valeur militaire et remplaça bientôt Lamoricière à la tête des Zouaves (1841), participant jusqu'en 1848 aux opérations et à la colonisation. Il commandait la province d'Oran lorsque éclata la Révolution de 1848. Nommé général de division et gouverneur de l'Algérie en remplacement du duc d'Aumale, il refusa le ministère de la Guerre en raison de l'attitude démagogique du gouvernement provisoire.

 

Elu député à la Constituante, il accepta le portefeuille après l'émeute du 15 mai. Lors des journées de juin, investi parl'Assemblée de l'autorité la plus large , il mata durement l'insurrection, ce qui lui valut d'être nommé chef de l'exécutif avec tous les pouvoirs et, de ce fait, il endossa aux yeux de l'opinion toute la responsabilité de la répression.

 

Sa popularité était donc bien faible à la fin de 1848. A cette date, le renom de Louis-Napoléon Bonaparte l'emportait de loin dans le pays. Aussi Cavaignac ne recueillit-il, le 10 décembre, lors des élections à la présidence de la République, que 1.448.302 voix,