Entre Lille et Tournai, plus exactement sur la route départementale de Roubaix à Saint-Amand, à douze kilomètres de Lille, s’élève sur les hauteurs, en bordure de la Marque, le petit village de Bouvines. Du lieu de tout temps Le Tourne Bride, en venant de Sainghin-en-Mélantois, le village apparait construit en amphithéâtre d’où se dégage la masse blanche de l’église gothique aux allures solennelles et grandioses de cathédrale moyenâgeuse. Bouvines est célèbre pour sa Bataille de 1214.

Aux rives de la Marque, en cette même plaine,
L’an douze cent quatorze, un dimanche en juillet,
La France s’assembla pour sauver son domaine.
Le soleil de midi dans son ardeur brillait.

En 1914 un comité avait été créé sous la présidence de M. Lucien Crépy, pur organiser les cérémonies du septième centenaire de la Bataille. Mais la tourmente qui conduisit à la guerre, éclate peu après la pose de la première pierre du futur Monument Commémoratif. Vingt ans après, la construction reprit. Le monument projeté en 1914 se dresse maintenant à l’horizon (exécuté par l’architecte J. Philippe), plus émouvant et plus douloureux puisqu’il rappelle en plus une victoire nouvelle, mais aussi ses nombreux morts. Parmi eux, Bouvines compte le premier général tué  à l’ennemi en 1914, le Général Deffontaines : un médaillon, œuvre du sculpteur  Raymond Delamarre, a été posé sur la stèle, pour rappeler aux Bouvinois les traits de ce chef qui fut des leurs et dont ils sont fiers. Les cérémonies continuérent jusque dans la soirée de ce dimanche 3 juin 1934.

Sur la photo : Les personnalités écoutant la Marseillaise au début de la cérémonie inaugurale – La foule innombrable et les nombreuses délégations et sociétés se pressant sur le terre-plein du monument.

Adapté d'articles publiés en 1934 dans la presse locale.

Au cours des cérémonies du VIIe anniversaire de la bataille, le dimanche 28 juin 1914 au matin, le général Franchet d'Espèrey procéda à la pose de la première pierre. Les personnalités avaient été accueillies par M. Félix Dehau, maire de Bouvines. Une revue des troupes avait débuté les festivités qui, après après un banquet, une pièce de théatre jouée dans le Théâtre de Verdure, et un défilé, se terminérent dans la soirée par un feu d'artifice.

A noter : Le monument a depuis été modifié en reprenant les noms des morts de la Seconde Guerre Mondiale. Le médaillon du Général Desfontaines se trouve toujours au centre. Il n'apparaissait pas sur la carte postale publiée pour l'inauguration en 1934. On doit la photo à M. Leprètre, photographe à Baisieux (Nord). En 1934, M. Félix Dehau était toujours maire de Bouvines et était devenu le doyen des maires de France.

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Quatre ans plus tôt, dans un article de la presse régionale...

FETE DU SOUVENIR A BOUVINES (27 AVRIL 1930)
Bouvines était en fête : la coquette commune honorait ses héros de Verdun. Par un clair soleil, un cortège se déroula par les rues, puis à l’orée du village, on s’arrêta devant la stèle qui rappelle la bataille de 1214 et sur laquelle a été apposée une plaque rappelant les noms des enfants morts sept siècles plus tard, au cours de la grande tourmente. Ce fut une cérémonie toute simple, mais pleine de grandeur où la population se recueillit dans le souvenir.

La cérémonie
Au début de l’après-midi arrivèrent à Bouvines les sociétés des localités voisines et bientôt se forma un cortège, conduit par la clique du 43e R.I. derrière laquelle s’était rangée, l’Harmonie Municipale de Cysoing, la Musique Municipale de Sainghin, les sapeurs-pompiers de Bouvines commandés par le lieutenant M. Vertain, les Anciens Combattants de Bouvines et leur président, M. Descamps, les sections d’Anciens Combattants de Bourghelles, Cysoing, Sainghin, Louvil et Péronne.

Le maire de Bouvines M. Félix Dehaux assistait à la cérémonie, accompagné du conseil municipal. 

Les décorés

Après une cérémonie religieuse, le cortège se rendit au monument aux morts. De brèves allocutions furent prononcées par M. Dehaux et chanoine Régent, aumônier du 1er corps. Mme la générale Deffontaines remit la médaille de Verdun aux anciens combattants dont les noms suivent : MM. L. Descamps, J.-M. Dupont, J. Poncelle, H. Scarlakens, H. Wiart, J. Quint, J.-B. Quint, O. Barbieux, J. Démarécaux, Ph. Desprez, G. Drosart, V. Monet, Ch. Debast, C. Roger, C. Descamps, R. Descamps, A. Deffontaines, M. Vertain.
On appela les noms des quatre combattants à qui la médaille fut remise à titre posthume : A. Carette, L. Delrue, J. Watteau, Roger Louis.
Enfin, la médaille des otages fut remise à M. Alphonse Deffontaines.

A l’issue de la cérémonie, le cortège parcourut les rues de la commune aux sons d’entrainants pas redoublés.