ACCUEIL | L'HISTOIRE | LA BATAILLE D'AZINCOURT (1415)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bataille qui s'est déroulée le 25 octobre 1415 pendant la guerre de Cent Ans et qui a débouché sur une défaite catastrophique des Français face aux Anglais. Azincourt est une commune du Pas-de-Calais.

 

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publié dans le journal Pilote en 1962

 

 

 

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AU CINEMA :

 

L'histoire d' "HenryV" se passe à une époque où les chefs d'Etat — à qui l'on donnait généralement le titre de roi - ne se contentaient pas toujours d'envoyer des jeunes gens se battre pour leurs droits, leur gloire ou leurs intérêts: certains de ces hauts personnages et leur entourage risquaient eux-mêmes leur peau au cœur de la mêlée. Que ce comportement soit aujourd'hui peu usité ne doit pas tromper: la nouvelle adaptation de la pièce de Shakespeare — Laurence Olivier en avait déjà réalisé une en 1944 — tombe parfaitement à son heure.

 

Peut-être encore plus que dans d'autres pièces du grand William, l'argument d' "Henry V" peut faire croire qu'on a simplement donné à la trame historique la forme du dialogue et de la mise en scène théâtrale. Qu'y voit-on, en effet ? Le jeune roi d'Angleterre s'assurer de ses droits sur la France, déjouer un complot contre son expédition sur le continent, défier le roi ennemi par hérauts interposés, s'emparer de Harfleur, retraiter vers Calais et, au cours de cette opération, battre à Azincourt une armée française six fois plus nombreuse. A la suite de quoi il demande et obtient la main de la princesse Catherine de France.

 

Quand pareille aventure devient un texte shakespearien, la puissance des mots lui fait prendre une intensité et une valeur qui dépassent largement son cadre historique. Comme souvent chez Shakespeare, chaque scène donne à son enjeu une signification universelle. Ainsi de la trahison dans l'implacable révélation du complot du comte de Cambridge, de Lord Scroop et de Sir Thomas Grey. Ainsi du choix de la guerre - et de sa "logique" — dans la scène nocturne où, la veille de la bataille, Henry V rend incognito visite à ses soldats avant d'implorer l'aide de Dieu. Ainsi encore des discussions, conflits et marques d'affection au sein de la piétaille.

 

Kenneth Branagh a parfaitement saisi et rendu le mélange de fougue bouillonnante et de complexité réfléchie qui rend si fascinant le personnage-titre. Quand il s'agit de conquérir une belle princesse, les maladresses elles-mêmes deviennent alors le signe d'une passion qui est aussi celle du pouvoir. Quand il s'agit de faire plier l'ennemi, il fait claquer comme étendard au vent l'admirable langue shakespearienne. On découvre ainsi, par exemple, un roi capable de menacer une ville des pires massacres et, avec la même énergie rageuse, punir sans pitié celui qui a cru bon de piller l'ennemi rendu à sa merci.

 

La mise en scène confirme cette volonté de ne pas écraser le propos, tant dans sa forme que dans son contenu. D'abord, Kenneth Branagh démarre et conclut son film sur un net rappel du fondement théâtral de l'œuvre. Ensuite et surtout, il fait de la guerre une tragédie où la splendeur des mouvements se termine dans la boue et le sang, où la bravoure, également présente dans les deux camps, se mêle avec le doute, la lâcheté, la bravade, le désir de rentrer chez soi, l'habileté technique et les coups bas. Autrement dit, Kenneth Branagh hisse avec une écrasante conviction l'image à la hauteur de la vigueur et de la richesse du texte...

 

article de Jean-Michel Pauchard publié en 1991 dans un journal suisse (le film de 1989 est sorti en France et en Suisse en 1991) 

 

 

 

 Le film de et avec Kenneth Branagh (1989) -  Henry V et son armée viennent de vaincre à Azincourt

 

 

 Henri V de et avec Laurence Olivier (1944)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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