"Qu’est-ce qui m’arrive?", demande Ken Horne. Il n’y a pas que ces étranges taches violacées sur la peau. Il y a la fatigue aussi, les diarrhées et ce malaise. Rien pourtant ne semble expliquer pourquoi ce danseur de 36 ans est si faible. Dans son cabinet, le docteur James Groundwater est songeur. Il devine que ces taches, caractéristiques du sarcome de Kaposi, révèlent un mal bien pire qu’un cancer cutané. Nous sommes en avril 1981, à San Francisco, et le docteur Groundwater est témoin, sans le savoir, du début de la pandémie.

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Chronologie :

 

1981: les Federal centers for disease control (CDC) enregistrent un nombre élevé de cas de sarcomes de Kaposi. Quelques mois plus tard, les CDC, qui parlent alors de "cancer gay", déclarent qu’il s’agit d’une pandémie.

 

1982: les National institutes of health (NIH) américains refusent de soutenir un projet pour déterminer si les femmes peuvent être atteintes.

 

1983: Pat Buchanan, conseiller du président Ronald Reagan, affirme que la maladie est la "vengeance de la nature contre les homosexuels".

 

1984: à Paris, le docteur Luc Montagnier identifie le rétrovirus VIH.

 

1985: l’acteur Rock Hudson annonce à une Amérique stupéfaite qu’il est porteur du virus. Un sondage montre que 15% des Américains sont favorables au tatouage obligatoire pour les porteurs du virus.

 

1987: pour la première fois, le président Reagan utilise publiquement le terme de sida.

 

1988: première Journée mondiale du sida.

 

1995: aux Etats-Unis, le sida est officiellement la première cause de décès pour les 25-44 ans.

 

2006: sur plus de 2500 personnes interrogées aux Etats-Unis, 37% affirment que le VIH peut être contracté par un baiser.