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Le général Charles de Gaulle

 

 

Eté 1940. La France est submergée par la marée nazie. A Londres, le général de Gaulle a prononcé les paroles décisives et, passant aux actes, s’emploie à regrouper les éléments des forces destinées à la future reconquête. Les hommes exilés, au premier rang desquels figurent des marins, cherchent un signe qui puisse les distinguer de ceux qui ont cessé le combat : ils adoptent la croix de Lorraine.

 

L’origine de cette croix remonte au XIIIe siècle. En 1239, Jean d'Alluye, porte-drapeau de Philippe Auguste, se croisa et ne rentra chez lui que cinq années plus tard. Il ne rapportait qu’une relique, mais c’était un morceau de la vraie croix. L’authenticité en est certaine : découverte en 313 par la mère de l'empereur Constantin, Hélène, la croix du Christ avait été divisée aussitôt. La partie qui resta à Jérusalem fut elle-même découpée en dix-neuf morceaux. Et l’un d’eux, en témoignage de reconnaissance, devait être donné par l’évêque d'Hiérapétra à Jean d’Alluye, qui en fit don à son tour à l’abbaye de la Boissière, en Anjou. Cette relique est taillée en forme de croix à double traverse, la supérieure étant sensiblement moins longue que l’inférieure.

 

Les moines de la Boissière, aussi généreux que leur donateur, n'avaient pas voulu garder jalousement pour eux seuls le trésor qui leur était échu. Ils avaient donc bâti, hors clôture, une chapelle où les pèlerins avaient libre accès. Vint la guerre de Cent ans. La vraie croix, un siècle durant, fut "réfugiée" à Angers. Les princes de la maison d’Anjou décidèrent alors, pour plus de sûreté, d’abriter la sainte relique en une chapelle construite à l’intérieur des puissantes murailles de leur château. Puis ils la firent reproduire sur leur trône d’apparat, La relique de la vraie croix conservée aux Incurables de Baugé. ordonnèrent qu’elle fût sculptée dans les sanctuaires qu’ils bâtiraient, la placèrent jusque entre les tours de la cathédrale de leur capitale. On la retrouve même dans le dessin des fameuses tapisseries de l’Apocalypse qu’ils commandèrent.

 

Enfin René I er d’Anjou, le futur roi René, la mit officiellement dans ses armoiries. Or, il hérita du duché de Lorraine par son mariage avec Isabelle. Avant d’aller combattre Charles le Téméraire et de le vaincre à Nancy, son petit-fils fit broder l’insigne sur ses drapeaux. A l’emplacement où a été retrouvé le corps présumé de son ennemi, il fit élever une croix de pierre à double traverse. Désormais la croix de la Boissière, qui fut la croix d’Anjou, est devenue la croix de Lorraine.

 

Cependant, lorsque le calme revint dans la province d’Anjou, la relique fut rendue au vieux monastère qui en avait reçu le don en 1244. Elle devait y rester jusqu’à la Révolution. Vient à ce moment le décret supprimant les ordres monastiques, et la vraie croix fut déclarée bien national. On l’emporta à Baugé, chef-lieu du district. Or, il existait là une pauvre fille, Anne Langlais, qui, en 1779, avait recueilli chez elle une malheureuse que l’on ne pouvait garder à l’hôpital. Dans la journée, une voisine gardait l’infirme tandis qu’Anne allait sur les routes tendre la main pour sa protégée. Le curé de Baugé, voulant les aider, loua une maison et bientôt d’autres infirmes purent être recueillies. Quelques filles charitables vinrent aider Anne Langlais et, en 1784, un hospice d’incurables fut créé. La fondation n’avait que quelques mois d’existence lorsque la croix de la Boissière fut amenée à Baugé, et Mlle de la Gironardière, qui dirigeait l’hospice, la revendiqua et l’obtint. Elle y est encore.

 

article de M. Gauwin publié en 1946

 

 

La Croix à Baugé

 

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