Oficiellement en guerre depuis le 3 septembre 1939, la France n'allait pas, au printemps 1940, faire l'économie d'une crise politique. Le président du conseil, Edouard Daladier, concentrait sur son nom les critiques les plus diverses, émanant d'horizons politiques diamétralement opposés. En prévision de l'ouverture des hostilités, il avait tenté de rassembler entre ses mains le maximum de pouvoirs, de façon à devenir le véritable chef des opérations en cas de crise, à l'image de ce que serait Winston Chruchill en Angleterre: président du Conseil, mais aussi ministre de la Défense nationale et des Affaires étrangères et président de nombreux comités parlementaires et extra-parlementaires. Il avait, dans un premier temps, bénéficié d'une majorité confortable à la Chambre. Mais, la France s'installant dans la "drôle de guerre", l' esprit d'union nationale s'était effrité. On accusait Daladier d'immobilisme à l' encontre de l'Allemagne ou de l'Union soviétique. Le 19 mars 1940, à la Chambre, 300 députés s'abstinrent. Daladier remit sa démission le lendemain.

Paul Reynaud, qui passait pour "belliciste", lui succéda et reçut le choc de l'invasion allemande.