ACCUEIL | L'HISTOIRE | INNAUGURATION DE L'OSSUAIRE DE DOUAUMONT (1932)

 

 

 

 

 

Le Président de la République, M. Lebrun, a été chaleureusement acclamé à Verdun en ce matin du 7 août 1932 et s’est rendu l’après-midi à l’inauguration de l’Ossuaire de Douaumont, à 12 kilomètres de Verdun. Les voitures gravissent les pentes des hauteurs qui, peu à peu, se reboisent et reprennent un aspect naturel. Mais dès l’arrivée, à Thiaumont, le cimetière de Douaumont, avec ses 25.000 tombes dominées par le phare de l’immense ossuaire, rappelle les batailles de Verdun.

 

DOUAUMONT 1932 AOUT AUGUST

 

Le président de la République traverse à pied la nécropole nationale, le 150e régiment d’infanterie rend les honneurs, les drapeaux des régiments de Verdun et les Associations d’Anciens Combattants au nombre de plusieurs centaines, flottent sur les tombes fleuries la veille par les enfants de France. Un nombreux public et des milliers d’anciens combattants sont venus jusqu’à Douaumont. Le président, les ministres, les cardinaux et évêques montent lentement l’allée centrale du cimetière et arrivent à la porte du cloître de l’ossuaire. M. Albert Lebrun pénètre seul dans le monument et dépose une gerbe de fleurs sur la pierre dédiée au 5e régiment d’artillerie, qui fut enlisé.

 

Le président et toutes les personnalités s’installent sur la terrasse, face à la  côte de Souville, aux forts de Vaux et de Douaumont. Le panorama que l’on découvre est immense. C’est toute la tragique et glorieuse histoire de Verdun qu’il évoque en face de ces campagnes aux noms sacrés et de ces tombes.  Chacun observe un silence religieux. Les sonneries de clairons, les roulements de tambour résonnent brusquement. Le maréchal Pétain s’avance. Sa voix est grave. Son discours es très applaudi.
Le président de l’Association des Anciens Combattants de la Meuse fait acclamer les noms d’Albert Lebrun, de Pétain et de Maginot. Le maréchal Pétain, après avoir rappelé le concours américain à la construction de l’ossuaire, donne la parole au délégué américain.. Puis le ministre de la Guerre, avec la gravité de ton que commande la circonstance, prononce ensuite son éloquent discours, qui est applaudi par l’immense foule. L’éloquence de M. Paul Boncour atteint des accents particulièrement émouvants. Notamment lorsqu’il déclare : " Devant ces morts qui nous entourent et qui nous enveloppent, du haut de cet ossuaire face à Verdun, où la France sanctifie le lieu de son supplice et de son triomphe, fortifions-nous dans la double tâche qui nous incombe de maintenir notre sécurité et d’organiser la paix et de mesurer et d’adapter les moyens de notre sécurité aux progrès de cette organisation. Tâche difficile, complexe et qui vaut à ceux qui la poursuivent des attaques opposées, car elle apparaît contradictoire à ceux-là, esprits courts et cœurs étroits qui ne comprennent pas, qu’avec son double devoir c’est elle qui répond aux incertitudes du moment présent, à cette période exacte de l’histoire ouverte par le sacrifice sanglant que nous commémorons et dont on ne sait pas encore quelle en sera l’issue définitive et qui vaincra de la guerre ou de la paix. Armons-nous de courage. Il nous en faut moins qu’il n’en fallut à ceux qui sont ici".

 

M. Lebrun parle dernier. La force de son noble langage soulève à la fois l’enthousiasme et l’émotion. Celle-ci est à son comble lorsque le Président de la République s’écrie en montrant les 25.000 tombes et l’ossuaire : "Qui donc, devant de tels spectacles, ne sentirait grandir en lui toute l’horreur que doit inspirer la guerre".

La grandiose cérémonie se termine par le défilé des troupes de la garnison de Verdun et des anciens combattants qui, sur ce champ de bataille, dans ce décor tragique et glorieux étreint tous les cœurs.

Après l’exécution de chants par la chorale d’Alsace et de Lorraine et une minute de silence annoncée par le glas de la cloche de l’ossuaire et une sonnerie à la volée, le président Albert Lebrun débout sur le perron, entouré des personnalités, salue les drapeaux et les troupes qui défilent à une allure martiale.

 

Le cortège présidentiel se rend alors au Fort de Douaumont. La foule s’écoule lentement, s’attardant à pleurer les morts qui dorment là et à fleurir leurs tombes.

 

Adapté d'un texte publié dans un quotidien régional du Nord de la France (août 1932) - Sur la photo ci-dessus à droite, on peut voir une cérémonie au monument élevé à la mémoire des morts du village martyr de Douaumont.

 

Un ossuaire provisoire avait été construit en 1920. Le transfert solennel de cet ossuaire provisoire à l'ossuaire définitif des 52 cercueils, représentant les secteurs de la bataille de Verdun, eut lieu le 17 septembre 1927 (photo ci-deeus à gauche). Mais l'inauguration officielle ne se déroula qu'en août 1932.

 

 

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douaumont bourdon cloche ossuaire

Le Bourdon de la Victoire rejoint Douaumont, où il surmontera l'Ossuaire (journal de 1927)

 

 

Le phare de Douaumont allumé pour la première fois dans la nuit du 22 au 23 février 1930

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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